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Niger, l’offensive des industriels turcs

Publié le samedi 15 juin 2019  |  mondafrique.com
M.
© aNiamey.com par DR
M. Salim Bora, PDG du groupe Turc SUMMA
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Du nouvel aéroport de Niamey à la construction d’hôtels, les hommes d’affaires venus de Turquie remportent de nombreux succès au Niger

La liste est longue et les montants sont impressionnants : le groupe Summa, emblématique de la percée turque en Afrique subsaharienne, a remporté coup sur coup ces derniers mois des contrats faramineux au Niger. Inauguré en grandes pompes mardi 6 juin, le nouvel aéroport de Niamey a été construit pour près de 154 millions d’euros par Summa. Le groupe turc vient également d’achever la construction de l’Hôtel Radisson Blue de Niamey pour près de 45 millions d’euros.

Summa a en outre remporté le marché de construction du futur ministère de l’Economie et des Finances pour plus de 31 millions d’euros ainsi que la rénovation du Palais des Congrès de Niamey pour environ 6 millions.

Le privé à la rescousse
Sur tous ces marchés, les Turcs ont réussi à vendre au président nigérien Mahamadou Issoufou l’idée de réaliser les travaux dans le cadre du partenariat public-privé (PPP). Ils auront ainsi l’exploitation de l’aéroport international Diori Hamani de Niamey pendant 30 ans.

Dès les mois prochains, les passagers au départ de Niamey auront à s’acquitter d’une nouvelle taxe aéroportuaire de 52 euros (environ 35 000 FCFA). Summa gardera aussi la haute main sur le très juteux marché de handling sur l’aéroport.

La percée économique turque au Niger intervient alors que la France, le partenaire traditionnel, enregistre des revers.

L’opérateur de téléphone mobile Orange a pris prétexte d’un conflit avec le fisc nigérien pour annoncer son retrait du pays. De son côté, Orano (ex-Areva) a décidé de fermer la Compagnie minière d’Akouta (COMINAK), une de ses deux filières au Niger, invoquant la chute du cours d’uranium sur le marché international.

Pour les mêmes raisons, Orano avait déjà dû renoncer à mettre en exploitation la mine d’uranium d’Imouraren qui devait produire 5000 tonnes par an. Même sur le plan militaire, le leadership de la France au Niger semble de plus en plus contesté. Après avoir construit une base militaire de plus de 50 millions de dollars à Agadez dans le nord du pays, les Américains viennent de fournir aux forces armées nigériennes (FAN) un équipement estimé à près de 30 millions de dollars. L’armée américaine est par ailleurs présente dans le pays avec ses bérets verts (forces spéciales) qui encadrent la formation de leurs homologues nigériens dans la lutte contre le terrorisme sur la frontière nord-ouest (commune avec le Mali) et sud-est (commune avec le Nigeria).
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