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NIGER, EximBank Chine, flou autour d’un emprunt de 2 milliards de dollars
Publié le mercredi 13 novembre 2013   |  les afriques




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Dans le plus grand secret, loin des bords du fleuve Niger, sans en informer la représentation parlementaire, l’Etat nigérien avait engagé des négociations depuis des mois avec la Méga banque Exim Bank China pour la signature d’un emprunt d’un montant de 2 milliards de $ (soit 1000 milliards f CFA). Le deal, à odeur de pétrole, a été éventré en pleine session plénière, par le président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou. Dessous d’une transaction « opaque et sulfureuse ».

Que se passe-t-il à Niamey, un hara-kiri à la chinoise ? Les tractations sont allées très vite sur l’axe Pékin -Niamey. En coulisses, et loin de l’adrénaline qui montait sur l’échiquier politique nigérien, le gouvernement a chargé le ministre du plan, Amadou Boubacar Cissé, surnommé super ministre ou Premier ministre bis, à engager les discussions avec Exim Bank Chine. L’opération, mise en musique par le Vizir Amadou Cissé dans le plus grand secret, lequel a fait le déplacement en Chine pour prendre langue avec les autorités de la méga banque, un véritable mammouth à fric, du fait de ses réserves sonnantes et trébuchantes, a été bouclée le 30 septembre 2013. EximBank Chine et le gouvernement nigérien ont co- paraphé ce jour-là une convention d’octroi de ligne de crédit appelée autrement par l’état nigérien de « facilité globale commerciale ». Mais le point d’achoppement tourne autour du montant. Un milliard ou 2 milliards de dollars (500 milliards Fcfa ou 1000 milliards) ? Le super ministre Cissé Amadou transige avec fermeté que l’emprunt sollicité par l’état nigérien est estimé à 500 milliards Fcfa. Le président de l’assemblée nationale, qui a balancé la bombe à fragmentation au cœur de la République, soutient le contraire et évoque la somme de 2 milliards de dollars (soit le double du montant avancé par le ministre Cissé) que le gouvernement nigérien a emprunté en hypothéquant le pétrole nigérien pour une durée de 3 ans. Un feuilleton lézardé et pestilentiel qui prend l’allure d’un mensonge d’état. Mais, le plus surprenant et loquace dans cette affaire qui fait grand bruit, dans la capitale nigérienne, est que cette signature entre les deux parties n’ont pas fait l’objet de communiqué officiel. Ce qui a poussé les initiés de l’orthodoxie de la finance d’y voir une opération à la fois saugrenue et opaque dont seuls les animateurs détiennent aussi bien l’acrobatie que le secret. A Niamey, on susurre çà et là que ce n’est pas la question de la pertinence de l’emprunt qui dérange, mais c’est surtout les contours de la transaction qui agacent.

Hama Vs Cissé, une passe d’arme exécrable

Le verbe a volé très haut entre ces deux grandes personnalités. D’abord, sans doute, rappelons que c’est dans une atmosphère délétère née des dégâts collatéraux occasionnés par la rupture de l’alliance politique (Modem Lumana - PNDS) que le président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou, contre toute attente, a éventré l’opération d’emprunt du gouvernement nigérien auprès de Exim Bank China. Les négociations étaient verrouillées au point que personne ne voyait venir. Bing bang! Le président Hama décide de faire sauter le verrou et l’opacité qui entoure l’opération d’emprunt. Dans un lieu symbolique qu’est l’institution parlementaire où bat la démocratie du pays. L’information a été balancée une personnalité pas des moindres, en pleine session plénière, lors du passage du ministre nigérien de l’intérieur devant les députés. Lui même a affirmé qu’il tenait cette information d’une haute autorité d’Exim Bank au détour d’un entretien en Chine. L’annonce a fait l’effet d’une bombe dans la sphère gouvernementale, dans les milieux de la société civile et chez le citoyen lamda. Le ministre nigérien, Massaoudou, qui a reçu la bombe en pleine figure s’essaye à répondre et masquer l’affront. Presque tétanisé, le ministre, bien capé, tient tout de même, en dépit de la bourrasque - la barque et sauve l’honneur de la République en soutenant que le gouvernement est à l’aise pour expliquer les contours de cette ligne de crédit. Un casting d’urgence s’imposait pour apporter la riposte au président de l’Assemblée nationale et décrédibiliser l’information sur les contours de cet emprunt auprès des populations. Le Vizir Cissé Amadou, l’ex-fonctionnaire international de la Banque Islamique de Développement et ancien Premier ministre, sous Baré Mainassara, monte au front et se charge de mettre en musique l’opération commando anti- emprunt éventré par Hama Amadou. Un Amadou peut en cacher un autre, qui s’offre en spectacle. Une grosse épine sous les pieds du gouvernement de Brigi Rafni, emmuré dans un silence assourdissant, depuis l’éclatement de l’affaire Exim Bank Chine, qu’il faille extirper. A tout prix. Le ministre Amadou Boubacar Cissé, dégonfle la bulle compulsive et rejette en bloc les arguments de Hama Amadou au cours d’une conférence de presse qu’il a donnée. Ce dernier, qui a supervisé de bout en bout les négociations avec la méga banque chinoise évoque une digression de la part d’une haute personnalité du parlement.

« Nous avons signé une Facilité globale commerciale avec la banque chinoise le 30 septembre 2013. Le montant de l’emprunt s’élève à 1 milliard de dollars (soit 500 milliards f CFA). Les conditions sont conformés aux accords que le Niger a signés avec le FMI. Cette devant permettre de financer des projets de haute valeur et de haute rentabilité économique en mesure de rembourser le prêt. La durée obtenue est de 25 ans en plus de 8 ans de diffère », a confirmé le ministre Cissé. Il justifie que le prêt devra être remboursé en 2022, si la signature du premier tirage prenait effet en 2014. Ce prêt sera remboursé à partir des ressources tirées de la vente du pétrole nigérien en cours d’exploitation par le conglomérat CNPC -Niger sur la concession d’Agadem. A priori, d’aucuns estiment à Niamey que si le pétrole nigérien n’est pas hypothéqué dans cette transaction d’emprunt comme le soutient le gouvernement, pourquoi la signature de la ligne de crédit n’ait pas pu faire l’objet de communiqué officiel en vue de mettre tout le monde à l’aise. Que cachaient les émissaires d’Issoufou en Chine ? Comment une opération d’emprunt, pour le bien être des populations, aussi importante (1 milliard de dollars) pouvait elle être passée sous silence ? Autant de zones d’ombres qui intriguent et agacent les Nigériens qui aiment à rappeler que la passe d’armes au sommet de l’Etat aujourd’hui est devenue monnaie courante. L’affaire Areva, il y a un an, avait été une source de friction et avait déclenché des hostilités verbales entre le ministre des mines, Ladan Tchana et l’ancien directeur de cabinet du président, Massaoudou, désormais ministre de l’intérieur.

Par Ismael Aidara, Envoyé Spécial à Niamey

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