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Traitement du cancer du sein au Niger : une surveillance régulière, au moins une fois par an
Publié le jeudi 11 avril 2013   |  Le Sahel




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Selon les spécialistes, le carcinome, plus connu sous le nom du cancer de sein, se caractérise par la présence de cellules cancéreuses qui forment la tumeur du sein. Lorsqu’une cellule altérée se multiplie sans contrôle médical, il se forme alors une tumeur très petite qu’on peut localiser et qui se développe au fur et à mesure à partir de ces lobules (qui produisent le lait) ou à partir des canaux qui conduisent le lait vers le mamelon.

Les cancérologues estiment en pratique que la prise en charge du cancer du sein doit intervenir dans les deux à trois semaines qui suivent le diagnostic. On sait qu’il est plus fréquent chez les femmes à partir de la ménopause (c'est-à-dire entre 45 et 50 ans) mais au Niger, il l’est plus chez les jeunes femmes dont l’âge varie entre 25 à 35 ans.
Selon les explications fournies par Dr Dillé Issimouha du service de la Chirurgie oncologique à l’Hôpital National de Niamey et présidente de l’ONG SOS Cancer du sein, ‘’le sein, c’est l’organe femelle qui sert à l’esthétique et surtout à l’allaitement, c’est un organe important pour la femme. Le cancer de sein, c’est l’ensemble des proliférations malignes, c’est une néoformation au niveau du sein qui est comme une boule, et qui n’est pas une boule ordinaire qui évolue avec le temps jusqu’à englober tout le sein, pour

finalement le détruire et relâcher des cellules qui vont entrer dans le sein et aller se greffer au niveau des autres organes pour les détruire comme le foie, le rein, le cerveau, le poumon et la personne meurt finalement’’. Dr Dillé

Issimouha a précisé que son ONG ‘’est née de cette volonté de certaines praticiennes notamment certains spécialistes et de certaines anciennes malades et a vu le jour en Mars 2012, et notre objectif est de rendre visible le cancer. C’est une maladie qui fait beaucoup de ravage, elle tue silencieusement, dans le monde entier de façon générale et particulièrement au Niger.

C’est un lieu d’écoute et de renseignement ‘’. Il y a, selon la présidente de l’ONG, plusieurs types de cancer. Et, le cancer peut toucher n’importe quel organe de la peau, partout de l’ongle à la peau jusqu’aux intestins. Selon Dr Dillé Issimouha, il y’a des facteurs qui augmentent le risque, notamment les femmes qui n’ont pas beaucoup allaité, qui ont eu leur premier enfant tard, ou qui ont dans leurs familles des antécédents de cancer, leur mère, leur sœur ou leur tante proche. « Il y a également des facteurs génétiques à l’origine des gènes qui ont été modifiés soit pour une raison où pour une autre ou elles sont nées avec». S’exprimant sur les femmes les plus exposées à cette maladie, elle a indiqué que les malades peuvent avoir généralement presque 50 ans ou plus. Mais ce qui est inquiétant au Niger, c’est la population jeune qui est la plus touchée, elles sont jeunes entre 25 et 35 ans. Parlant des facteurs qui favorisent cet état de fait, elle explique que les spécialistes peinent à démontrer avec exactitude ce phénomène fréquent chez les jeunes filles. Est-ce que c’est lié à des facteurs génétiques, des facteurs environnementaux, ou d’autres facteurs, s’est elle interrogée ? Dr Dillé a néanmoins affirmé que, le cancer est plus fréquent dans certaines familles. Des études ont identifiés un certain nombre de gènes prédisposant à ce cancer du sein mais l’origine familiale reste rare. Si au niveau du cancer du col de l’utérus, c’est un virus sexuellement transmissible qui est à l’origine et qui va entraîner à la longue des lésions au niveau du col qui, petit à petit vont devenir des lésions cancéreuses, pour le cancer du sein, les facteurs ne sont pas trop connus. La cigarette est à l’origine de plus de 30% de cancer liés au tabac, donc les femmes doivent s’abstenir de fumer. Pour ce qui est du traitement du cancer du sein, Dr Dillé a notifié que «quand la tumeur est grosse, c’est la chirurgie en ce moment qui va agir, ce sont celles qui ne restent pas sur place, si on enlève cette tumeur au niveau du sein, on laisse une seule cellule, qui va grandir à son propre compte pour devenir une nouvelle tumeur. Pour pallier aux dépenses ostentatoires que cela engendre, les autorités sont en train de construire un centre de radiothérapie derrière la maternité Issaka Gazoby. La radiothérapie est selon elle, un traitement qui consiste à délivrer des rayons comme ceux de la radio et d’autres rayons avec des sources radioactives qui vont détruire toutes les cellules qui ont été laissé par la chirurgie, que l’œil ne voit pas, pour stériliser pour que le cancer ne revient pas là où on l’a enlevé que ça soit au niveau du sein, du col de l’utérus, de la colonne et même parfois du cerveau.

Pour ce qui est de la chimiothérapie, les mêmes cellules cancéreuses dont nous avions parlé, a dit Dr Dillé, vont rester au niveau de l’organe, mais elles vont pénétrer dans le sang et dans les vaisseaux lymphatiques comme le poumon, le foie, le cerveau et, on ne peut pas tracer les cellules puisqu’on ne les voit pas. La seule chose, c’est de faire la chimiothérapie qui est complémentaire de la chirurgie et de la radiothérapie. Ce sont a-t-elle expliqué, des produits qu’on met dans des sérums pour détruire les cellules et bloquer leur multiplication. Ils ont le rôle de diminuer la tumeur quand la tumeur est trop grosse, si on ne peut pas l’enlever en entier. Le hic, a déploré Dr Dillé Issimouha,’’ après la chimiothérapie, il y a certaines malades qui disparaissent et les patientes ignorent qu’on doit forcement enlever la totalité de la tumeur pour qu’elles guérissent. Les conséquences liées à cette maladie sont diverses. «Il faut forcement suivre tout le processus, mais une fois au niveau de l’opération chirurgicale, elles disent niet puisqu’elles ne veulent pas rester avec un seul sein et il faut qu’elles sachent qu’elles vont mourir si elles ne reviennent pas car la tumeur est là. Ces traitements agissent sur les cellules cancéreuses mais aussi des cellules saines normales, c’est ce qui cause la perte des cheveux. Et pour les vomissements, on essaie de plus en plus de mettre des produits dans des sérums qui vont diminuer ces vomissements et la peau noircit’’. Dr Dillé a poursuivi «que le cancer est une maladie qui a plusieurs facteurs, plusieurs causes dont 80% sont inconnus pratiquement, pour les facteurs qui sont connus, il faut éviter le tabac, l’alcool car ce dernier peut être à l’origine du cancer de foie, et augmenter le risque de cancer de colonne. Il faut avoir une vie hygiénique. Les effets secondaires des traitements sont les mêmes, il y a une perte partielle ou totale des cheveux qui est toujours réversible. Elle débute 10 jours après le début du traitement et devient au maximum au bout de deux mois. La prévention selon elle c’est la plus importante. «Chaque mois après les menstrues, quand les seins sont moins lourds, les femmes doivent examiner elles mêmes leurs seins, elles doivent les palper, elles vont sentir des nodules, une masse et ensuite elles doivent aller faire des consultations à temps. Si la femme est ménopausée elle peut le faire une fois par mois tout dépend d’elle mais pour la jeune femme, elle doit le faire après la période des règles ». En guise de conseil, elle affirme que quels que soient les traitements du cancer du sein, il faudra se soumettre à une surveillance de façon régulière et au moins une fois par an afin de vérifier l’absence de récidive ou de rechute ; la prudence est toujours de mise.

Mme Haoua âgée de plus d’une quarantaine d’années a été victime de cette maladie qui l’a obligé à enlever le sein gauche. Elle a expliqué clairement qu’au début, son sein a commencé à la gratter et un jour en regardant la télé, elle a vu une femme qui a tout son sein avec des lésions qui parlait de sa maladie, de ses débuts et jusqu’à son hospitalisation. Son récit m’a motivé à aller à la maternité centrale Issaka Gazoby. Une fois là-bas, quand j’ai décris les signes de ma maladie, on m’a confié à Madi, qui me disait qu’il n’y’a rien à faire, il faut une intervention chirurgicale pour enlever complètement le sein. J’ai refusé. Il m’a par la suite demandé le nombre de mes enfants, je lui ai répondu que j’ai 7enfants en vie. J’étais rentrée à la maison, mais après quelques mois, je suis retournée à la maternité de Gawèye pour une petite intervention chirurgicale car mon mari a refusé qu’on n’enlève mon sein gauche. Il ne se passe une semaine sans que je ne sente des douleurs atroces malgré l’opération. Je m’étais évanouie deux fois, c’est en ce moment qu’un de mes frères m’a amené chez un tradipraticien qui est à Dosso qui n’a rien pu faire. J’ai fais des mois et des mois à me rendre de village en village pour chercher une solution, mais en vain. J’ai traîné la maladie durant trois ans jusqu’à ce que mon mari décède. Voyant la situation de ma famille, pour ne pas que mes enfants deviennent orphelins de père et de mère, j’ai décidé personnellement de retourner revoir Dr Madi pour suivre ses conseils. Il a procédé à l’opération’’. Selon Mme Haoua, l’opération fut une réussite mais seulement le coût du traitement est élevé. J’ai dépensé pour les injections plus d’une centaine de mille. Après quatre injections, j’ai cessé a-t-elle indiqué avant de rappeler qu’après les injections, elle vomissait, elle avait la diarrhée, ce qui l’a découragé. Mme Haoua qui s’est appesanti sur les dépenses ostentatoires liés à ce traitement conseille aux femmes atteintes de cette maladie, de braver la peur et de s’armer de courage en enlevant complètement le sein, pour recouvrer la santé.

l Aissa Abdoulaye Alfary

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