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Pour éviter Boko Haram, le Niger renonce à relier le pipeline Tchad-Cameroun, et opte pour le tracé Niger-Bénin

Publié le mardi 24 septembre 2019  |  Agence Ecofin
Niger:
© Autre presse par DR
Niger: démarrage des travaux de construction du pipeline vers le Tchad
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Le Niger a lancé le 17 septembre 2019 les travaux de construction d’un pipeline de 2000 km devant relier ses champs pétroliers d’Agadem au port de Seme, au Bénin. Cette infrastructure estimée à 5 milliards de dollars, soit près de 3000 milliards de FCFA, sera réalisée sur une période de 2 ans par la China National Petroleum Corporation (CNPC).

Ce pipeline Niger-Bénin, bien que plus coûteux, a été finalement préféré à celui de 600 Km devant relié les champs pétroliers d’Agadem à l’oléoduc Tchad-Cameroun. Ce qui devait permettre l’exportation du brut nigérien à partir du port en eau profonde de Kribi, dans la région du Sud du Cameroun.

Selon nos sources, l’opérateur chinois CNPC aurait finalement invalidé ce tracé plus direct et d’un coût moindre, à cause d’une « mauvaise expérience » avec les autorités tchadiennes. En effet, le partenariat entre le Tchad et cet opérateur pétrolier chinois (dont les activités ont contribué à augmenter le droit de transit du pétrole tchadien sur le territoire camerounais, Ndlr) n’a pas toujours été un long fleuve tranquille.

Par exemple, après avoir été suspendue d’activité le 13 août 2013 par le gouvernement tchadien, pour « violation flagrante des normes environnementales », la CNPC a de nouveau croisé le fer avec les autorités tchadiennes début 2019, sur le contrôle de la Société de raffinage de Djarmaya (SRN).

Bien que contrôlant le capital de cette raffinerie à 60%, la CNPC se verra refuser la nomination d’un DG chinois, le gouvernement tchadien préférant la promotion des nationaux. Finalement, le poste sera attribué à l’un des fils du chef de l’Etat tchadien.

Perte de ressources financières pour le Cameroun

Mais en dehors de ces relations entre autorités tchadiennes et la CNPC, le gouvernement nigérien a lui-même hésité sur le projet devant relier le pipeline Tchad-Cameroun depuis fin 2014. Soit un peu plus d’un an après la signature, le 30 octobre 2013 à Yaoundé, d’un accord bilatéral fixant les conditions de transit du pétrole nigérien en terre camerounaise.

Officiellement, les raisons de cette hésitation nigérienne sont « l’insécurité grandissante à ses frontières et la menace permanente que fait désormais peser la secte fondamentaliste Boko Haram dans la région du Lac Tchad ».

De fait, le Cameroun sera l’un des grands perdants de la décision de la CNPC de construire plutôt un oléoduc entre le Niger et le Benin, « jugé moins exposé » à la menace Boko Haram ; en lieu et place d’une infrastructure moins coûteuse devant rejoindre le pipeline Tchad-Cameroun.

En effet, cette décision prive le Cameroun d’importantes ressources financières, l’exportation du pétrole nigérien via l’oléoduc Tchad-Cameroun étant assujettie au paiement de droits de transit au Trésor public camerounais.

Ce droit de transit a été revalorisé une première fois le 29 octobre 2013, passant de 195 FCFA (0,41 dollars) le baril, à 618 FCFA (1,30 dollars) le baril. Cet impôt a été revalorisé une seconde fois le 30 septembre 2018, passant officiellement de 1,30 dollar à 1,32 dollar US le baril.

Brice R. Mbodiam
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