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Qu’a dit Issoufou qui ne soit pas vrai ?
Publié le mercredi 13 fevrier 2013   |  Actuniger.com


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© Autre presse par DR
Le président du Niger Mahamadou Issoufou


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Dans une interview accordée tout récemment aux médias français, le Président Issoufou a dit toutes ses vérités, des vérités souvent sulfureuses qui justifient les décisions historiques qu’il vient de prendre pour notre pays : envoi des troupes au Mali ; installation des troupes françaises et éventuellement américaines au Niger ; combat sans merci contre le MNLA et leurs semblables.

Comme on le voit, l’avenir du Niger est désormais suspendu à ces décisions. Le vin est désormais tiré, il faut soutenir, accompagner et même encadrer le Président de la République car, il y a tout autour des délateurs et des caisses de résonances qui n’ont jamais rien vu qui ne soit à porter de leur bout du nez.

En effet, depuis les tous premiers jours de la Renaissance, les nigériens dans leur écrasante majorité ont découvert avec amertume que le Président Issoufou Mahamadou est très mal encadré. D’abord au stade de chuchotements, cette vérité a fini par se faire tellement têtue qu’elle a explosé au grand jour. Ça communique mal, très mal autour du Président Issoufou et cela au plus haut niveau. On avait pensé que les rhéteurs d’hier allaient faire l’affaire, eux qui semblaient aguerris par une vingtaine d’années de diatribes qui les mettaient aux prises avec le pouvoir.

Hélas, les argumentateurs d’hier ont souvent fait preuve d’une inertie suicidaire qui, à maintes fois, a failli laisser le Président seul face au fait accompli. Le Président de l’Assemblée Nationale en sait quelque chose lui qui, à plusieurs reprises a été obligé de jouer au sapeur-pompier pour redresser le naufrage de tel ou tel autre ministre ou responsable de service. Heureusement que de ce côté-là les choses jouent juste, sans aucune tricherie, quoique les chercheurs de poux sur le crâne rasé ne manquent pas à redire.

Il faut se réveiller et proposer autres choses au Président de la République, surtout à présent qu’il a enfin décidé de montrer son vrai visage, celui d’un homme intransigeant qui ne recule devant rien quand il s’agit de défendre les intérêts du pays. En effet, dans une interview accordée tout récemment aux médias français, le Président Issoufou a dit toutes ses vérités, des vérités souvent sulfureuses qui justifient les décisions historiques qu’il vient de prendre pour notre pays : envoi des troupes au Mali ; installation des troupes françaises et éventuellement américaines au Niger ; combat sans merci contre le MNLA et leurs semblables.

Si globalement les uns et les autres admettent sans cligner des yeux que l’envoi des troupes au Mali est salutaire pour notre pays, il n’en est pas de même pour l’installation des troupes étrangères au Niger et l’unanimité ne semble pas se faire sur le combat contre le MNLA. Au fait, rappelons bien que même la décision de l’envoi des troupes au Mali avait été contestée au début. Les prémices étaient la décision de renforcer les capacités opérationnelles de notre armée que le Président Issoufou avait prise à la veille de la guerre contre Kadhafi. A l’époque, cette décision avait été vertement critiquée à l’hémicycle surtout où elle devait être discutée par les élus nationaux.

Ce n’était qu’après de chaudes échauffourées que les représentants du peuple avaient accepté de greffer dans le budget les moyens de renforcement des capacités de nos forces de défense et de sécurité. Aujourd’hui, tous les Nigériens reconnaissent la hauteur d’esprit et la clairvoyance du président et de sa majorité qui ont vu venir le danger de loin. Somme toute, c’est bien cela qui est dévolu à un dirigeant : la prévision. Alors, quand le moment était venu d’envoyer les troupes au Mali, le président n’a pas hé siter, surtout que cela relevait de la volonté des institutions sous régionales comme la CEDEAO qui, il faut le rappeler, a joué un rôle important dans le retour de notre pays à une vie constitutionnelle normale.

Comment alors voulezvous que le Président Issoufou et tous les démocrates sincères se désolidarisent de cette décision de la CEDEAO. Là aussi, très vite, ceux qui tergiversaient ont découvert la nécessité d’une telle option. Il reste à présent l’épineuse question de la présence des troupes étrangères sur notre sol. Restons lucides et appréhendons bien le contexte dans lequel nous nous trouvons. Il est aujourd’hui très clair que les forces qui ont occupé le Nord du Mali n’ont rien à avoir avec l’Islam. Ce sont des forces du mal, des narco trafiquants, des blanchisseurs de capitaux, des contrebandiers, des marchands d’armes, en un même des terroristes rompus dans l’industrie du crime.

Si nous arrivons tous à percevoir ce que cela représente, il y a lieu alors de se résoudre que nous sommes sous la menace d’une mafia internationale dont les ramifications se retrouvent un peu partout dans les grands foyers de tension dans le monde. Et, cette Mafia est tellement bien organisée qu’aucun pays au monde, même les titans occidentaux, ne saurait lui faire face à lui seul. C’est le cas en Afghânistân, au Soudan, en Somalie, en Irak… et partout, c’est l’Islam qui sert de tremplin. Traquée sans merci en Europe et en Asie, cette Mafia a décidé cette fois ci d’élire domicile dans la zone sahélo saharienne. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un coup d’oeil sur le passé des chefs terroristes qui dirigent les opérations au Nord Mali.

Ils ont fait le tour du monde et partout où ils semé la désolation sur leur passage. Les pays occidentaux qui ont pendant longtemps fait les frais des agissements de ces marchands de la mort ont décidé de leur mener la guerre où qu’ils se trouvent. Voilà la principale raison qui explique l’engagement unanime de la communauté internationale dans cette crise sahélo saharienne. Certes, plusieurs recoupements peuvent être faits pour expliquer les ambitions que les uns et les autres ont toujours nourris à l’endroit de cette région riche en minerais. Cependant, à l’heure actuelle, l’enjeu est tout autre :

il s’agit principalement d’empêcher qu’un bastion du crime organisé s’installe dans la région d’où, il va s’étendre petit à petit sur le reste du continent. Notre pays le Niger, quoique aguerri dans la gestion de plusieurs rébellions, ne saurait à lui seul faire face à cette menace. Nos frontières avec ces foyers de tensions (Mali, Algérie, Libye, Nigeria…) sont très larges et très poreuses. Nous avons besoin de moyens de surveillance hautement modernes, d’experts en tout genre dans le domaine sécuritaire. Nos vaillants soldats ont besoin d’encadrement et d’expertise car ceux qui opèrent en face d’eux utilisent des moyens pas du tout orthodoxes.

Que des français ou des américains nous viennent en soutien pour nous apporter l’expertise nécessaire, rien de mal à cela. Voilà le contexte tumultueux dans lequel nous nous trouvons. Faut-il par cette conduite voir une recolonisation de notre pays ? Ce serait se tromper de vision et verser dans une polémique qui n’apporte rien à notre pays. Prenons les choses telles qu’elles se présentent. Au besoin, nous savons très bien que le nigérien est jaloux de sa dignité, de son intégrité et il saura les défendre à juste titre.Pour la question du MNLA, le Président de la République a relevé que ce groupe n’est en rien différent des terroristes qui ont envahi le Mali.

Le MNLA ne représente pas tous les Touaregs et tous les Touaregs ne sont pas du MNLA ; l’Azawad n’est pas habité que par des Touaregs. Si les terroristes n’avaient pas montré leur volonté d’évincer le MNLA dans les régions conquises du Nord, jamais le MNLA se ne serait désolidarisé d’eux. Alors, soyons lucides et reconnaissons que tant Ansar Dine que le MNLA, c’est même pipe, même tabac. Le Mali est un pays démocratique et les revendications communautaires doivent se situer dans ce contexte. Pour préalable à toute négociation, il faut d’abord déposer les armes. Pourquoi pas un référendum sur la question du Nord Mali ?

BIZO

Le Canard déchaîné

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