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Le ’’prix’’ démagogique des hydrocarbures !
Publié le mercredi 27 novembre 2013   |  OPINIONS


L`ancien
© Autre presse par DR
L`ancien président de la République du Niger Mamadou Tandja


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Comme vous le savez, l'ancien président de la république Tandja Mamadou a décidé de revenir en politique après les coups de canon de Djibo Salou qui ont rétabli la démocratie au Niger, depuis que les marchands d'illusions de l'ARDR lui ont entrebâillé la possibilité d'un come back.

Le vieux vient de s'illustrer dans un véritable show, un sketch qui nous rappelle la comique pièce théâtrale de Hima Dama Dama intitulée ''El hadj ka django'' dans laquelle un vieil homme est devenu la risée d'une jeune fille courtisée qui avait réussi à lui faire enfiler des habits d'adolescent et à l'enivrer par la suite au cours d'une soirée dansante ! Dans l'enregistrement qui circule actuellement à Niamey, en plus des inepties politiques qu'il avait proférées sur le Président Issoufou et ''son '' MNSD, Tandja, un peu éméché, avait affirmé, péremptoirement, que si c'était lui au pouvoir aujourd'hui, il vendrait le litre d'essence de la SORAZ à 380 F CFA ! Quelle démagogie ! Aujourd'hui, nous sommes en mesure de démontrer que Tandja n'a pas dit la vérité sur cette question du prix des hydrocarbures.

En effet, le prix actuel du litre à la pompe, 540 F CFA, est le fruit d'une gymnastique des autorités actuelles qui ont fait tous les efforts nécessaires pour parvenir à ce prix plafond. Pour comprendre cela, il conviendrait de faire un flash back dans le passé, principalement, en relisant le contrat qui unit notre pays à la CNPC concernant la vente du brut. En effet, il était stipulé dans ce contrat que le brut devait être vendu à la SORAZ au prix du marché international, et à cette époque, le baril du pétrole se négociait entre 100 et 110 à Dollars US. Ce n'est là que le prix du brut. Il faut aussi souligner que la raffinerie SORAZ a coûté environ 880 millions de Dollars US avec un taux d'intérêt avoisinant les 9%, ce qui, vous le constatez, n'est pas un taux concessionnel !

Ensuite la grille salariale du personnel chinois de la SORAZ faisait 34 millions de Dollars US et était Société. Ainsi, pour connaitre le coût du litre d'essence raffiné, il faut tenir compte de toute la chaîne qui entre dans la structure de la tarification du litre. Cette chaîne se décompose ainsi qu'il suit : la marge bénéficiaire de la SONIDEP, le coût du transport, les marketteurs, les à taxes de l'Etat, la subvention au fond à l'énergie. Pour déterminer le prix du litre à sa sortie d'usine, un simple calcul mathématique permet de le savoir : 110 x 500 sur 159 = 345 FCFA Cela signifie en d'autres termes 110 = le prix du baril qu'on multiplie par 500 qui équivaut au prix du dollar à l'époque, le tout divisé par 159 qui est le nombre de litres contenus dans un baril de pétrole ; 345 est le produit de cette opération qui signifie le prix du litre brut à sa sortie d'usine.

Les frais SONIDEP sont de 34,94 F CFA par litre ; le coût du transport vers les dépôts SONIDEP est de 41,18 FCFA par litre ; les maquetteurs perçoivent 51,07 par litre ; les taxes de l'Etat, c'est-àdire la TVA plus la TIPT sont de 114,24 par litre ; enfin, le fonds à l'énergie pour 2,5 par litre. Le cumul de tout cela nous donne la somme de 243,13 par litre. A cela il faut additionner les 345 représentant le prix du litre d'essence à la sortie de l'usine pour avoir au total 558 CFA qui est le prix final du brut. Comme vous l'aurez constaté, rien que le brut coûte au bas mot plus de 500 FCFA et s'il fallait y ajouter le prix du raffinage, le prix à la pompe avoisinerait les 800FCFA, ce qui était inacceptable au regard du prix du litre d'essence importée.

C'est ainsi que les autorités de la Septième République interpellèrent le partenaire chinois afin de trouver une côte de rabattement de 67, au lieu de 110 dollars le baril, et également la baisse du taux d'intérêt de 3, 4 à 3,01, un taux concessionnel obtenu avec le concours de l'Etat chinois qui s'était substitué à la banque chinoise ayant prêté l'argent de la construction de la SORAZ. Par ce nouvel accord avec un taux concessionnel, le délai de remboursement dudit prêt fut revu à 20 ans avec un différé de 5ans, au lieu de 7 ans dans le contrat initial. En plus, d'un commun accord, la masse salariale du personnel chinois fut ramenée de 34 à 26 millions de dollars. Le cumul de tous ces gains avait abouti au prix de 579 FCFA à l'inauguration de la SORAZ. Cependant, il faut rappeler que pour la première année d'exploitation, la SORAZ avait accusé un déficit commercial de 11 milliards de nos francs, déficit dû essentiellement à deux facteurs.

Le premier facteur était lié à l'approvisionnement en amont, c'est-à-dire au niveau de CNPC. En effet, les puits pétroliers avaient été mal évalués du point de vue de la productivité, ce qui n'avait pas permis à la SORAZ de pouvoir disposer des 2O.000 barils qu'elle devait raffiner. Pour régler le problème, des forages supplémentaires devaient être effectués. Le second facteur du déficit commercial de la SORAZ en 2012 était relatif au prix rédhibitoire du baril de pétrole nigérien qui passa de 336 en 2012 à 314 en 2013 et la TIPP (Taxe industrielle sur les produits pétroliers) qui descendit de 15 à 12%. Ces deux réductions cumulées ont abouti aujourd'hui au prix de 540 FCFA du litre pour l'essence et 538 pour le gasoil. Mais, pour que la SORAZ puisse véritablement rentabiliser son exploitation, il faudrait nécessairement augmenter sa production journalière pour atteindre au moins les 25000 barils /jour.

Depuis janvier 2013, la production journalière de la SORAZ est en nette progression, passant de 14600 au début de l'année 2013 à 20800 en octobre dernier. Comme on le voit, le prix actuel des hydrocarbures est le fruit de l'imagination patriotique des autorités de la Septième République fixé sur la base d'une rationalisation commerciale qui tienne compte de tous les paramètres qui entrent en ligne de compte. Ce prix est le plus bas de notre sous / région qui viennent d'ailleurs s'approvisionner chez nous, et tranche nettement avec les propos populistes et très démagogiques du vieux sénile Tandja qui na pas encore compris que son avenir se conjugue désormais au passé. La Côte d'Ivoire produit du pétrole, possède une raffinerie, mais pourtant le litre d'essence coûte près de 800F CFA !

Si l'on veut donc que la SORAZ ait une longue vie, il faut à tout prix qu'elle se rentabilise, loin de la démagogie et du populisme ambiant auxquels s'adonnent aujourd'hui le sénile Tandja.

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