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Il nous faut aussi poursuivre et amplifier les investissements orientés vers les infrastructures, l’agro industrie, l’éducation, la santé et l’eau », déclare le Chef de l’Etat, SEM. Issoufou Mahamadou
Publié le mercredi 27 novembre 2013   |  Le Sahel


SE
© Autre presse par DR
SE Issoufou Mahamadou, président du Niger


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« Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais vous remercier, Monsieur le Président Barroso, pour l'invitation qui m'a été adressée, comme à Varsovie en décembre 2011, de participer une fois de plus, à la présente édition des Journées Européennes de Développement. Les Journées Européennes de Développement sont pour nos pays des tribunes d'échanges sur nos expériences dans la mise en œuvre de nos politiques de développement. Bientôt nous ferons le point des engagements que nous avons pris en 2000, au Sommet de Monterrey, à l'issue duquel nous avons adopté des décisions déterminantes pour améliorer les conditions de vie de nos populations.
Nous nourrissions alors le grand dessein d'utiliser les outils de la coopération et de la solidarité internationale pour apporter des solutions durables à nos lancinants problèmes de développement. Et c'est pour donner à nos engagements un contenu concret que nous nous sommes fixés des objectifs de développement pour le Millénaire qui s'ouvrait. Les OMD ont été conçus et élaborés dans ce contexte d'espoir.
Monsieur le Président,
Comme le Secrétaire Général des Nations Unies le reconnaît, « dans le monde entier, partout où notre regard se pose, les objectifs du millénaire ont conduit au succès, mais non au succès total ». En effet, certains pays ont déjà atteint les cibles relatives à la réduction de la pauvreté, l'amélioration de l'accès à l'eau potable, l'amélioration de la vie des habitants les plus pauvres et la parité entre les sexes dans les écoles primaires. En même temps, le Secrétaire Général admet que ces résultats sont mitigés. Il importe donc que la Communauté internationale se mobilise davantage pour la période post 2015.
Au Niger, nous observons les mêmes tendances qui mettent en évidence l'amélioration de certains indicateurs, tels que : la baisse de la proportion de personnes sous-alimentées de 26% à 12,5%, entre 2008 et 2012. Ce qui nous a valu une distinction de la FAO ; la baisse de la mortalité infantile de 198/1000 en 2006 à 127/1000 en 2012, contre un objectif de 106/1000 ; la baisse de la mortalité maternelle de 6,48/1000 en 2006 à 5,35/1000 en 2012 ; la baisse de la proportion des pauvres, de 59% en 2008 à 48,2% en 2011. En dépit des avancées enregistrées, ces taux restent élevés et la situation toujours préoccupante.
Monsieur le Président,
Les défis sont importants. C'est pourquoi les objectifs que nous devrons nous fixer pour les années post 2015 doivent être à la hauteur de nos ambitions, à savoir : l'éradication de la pauvreté ; la réduction des inégalités au sein de nos pays et entre les pays; la création des conditions d'émergence d'une classe moyenne en vue de permettre une stabilité politique, économique et sociale ; la consolidation de l'intégration économique régionale et sous-régionale, comme tremplin pour la création de vastes zones de développement économique et social.
Monsieur le Président,
L'actualité récente du Sahel et du Sahara est là pour nous rappeler l'articulation indispensable à établir entre sécurité et développement. Dans ce sens, nos choix pour les années post 2015 doivent intégrer désormais la sécurité comme un des piliers du développement. A cet égard, je voudrais saluer la nouvelle initiative de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, qui bénéficie de l'engagement sans faille de tous les partenaires de nos pays, notamment de l'Europe. Nous sommes en droit de fonder beaucoup d'espoir sur l'appui indispensable qui nous sera apporté, pour soutenir les solutions durables aux problèmes du Sahel- Sahara.
Il nous faut aussi poursuivre et amplifier les investissements orientés vers les infrastructures, l'agro industrie, l'éducation, la santé et l'eau. Nous pourrions ainsi asseoir les conditions d'une croissance forte et durable. De tels choix ont l'avantage d'offrir aux jeunes des emplois, en évitant ainsi les drames auxquels nous assistons assez souvent, tels que celui de Lampedusa, ou plus récemment celui intervenu dans le Sahara nigérien, où 92 de nos concitoyens ont perdu la vie.
Monsieur le Président,
Ces drames nous renvoient aux débats en cours avec l'Union européenne sur les Accords de Partenariat Economique, notamment s'agissant de l'ouverture des marchés. Si celle-ci s'effectue dans des domaines où nos pays n'ont pas d'avantages comparatifs, ces drames vont s'amplifier du fait de l'obstacle qu'elle constitue pour l'industrialisation, et donc pour la création d'emplois. Les Accords de Partenariat Economique ne doivent pas compromettre l'industrialisation des Etats ACP qui sont tentés de leur coté d'ouvrir un débat s'agissant de l'ouverture du marché du travail. Un compromis équilibré est donc indispensable entre l'Union européenne et les Etats ACP.
Il nous faut aussi imaginer des opportunités de financements innovants pour renforcer l'Aide Publique au Développement et les investissements directs étrangers. Par ailleurs, l'institution d'une taxe sur les transactions financières spéculatives serait un moyen appréciable de mobilisation de ressources au profit des pays en développement.
En outre, les institutions financières internationales, comme elles l'ont annoncé, devraient ouvrir les possibilités d'accès à un endettement plus large, en recourant aux guichets non concessionnels, mais dans des conditions de souplesse, contrairement aux pratiques actuelles, et en mettant l'accent sur les projets intégrateurs.
Je sais que des réflexions sont en cours et je tiens à saluer les contributions et les expertises produites par nos pays dans le cadre des ACP. Celles-ci fournissent de bonnes appréciations et des méthodes d'approche nous permettant d'affiner nos démarches de mobilisation de ressources pour l'avenir.
Monsieur le Président,
Pour terminer, je voudrais relever, pour m'en féliciter, l'excellent partenariat qui nous unit depuis plusieurs décennies. L'effort substantiel que votre institution a fourni en acceptant d'augmenter son appui au profil de mon pays dans le cadre du 11ème FED est la preuve tangible de la qualité de ces relations, pour le plus grand bénéfice des populations nigériennes.
Je vous remercie. ».

Onep

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