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Disparition de 13 soldats français au Mali : hommage des chefs d’Etat du G5 Sahel et polémique au sein de l’opinion

Publié le jeudi 28 novembre 2019  |  Actu Niger
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© Autre presse par DR
Les chefs d’Etat des pays membres du G5 Sahel n’ont pas tardé à exprimer leur compassion au président français, Emmanuel Macron, et leurs condoléances au peuple français, à la suite de l’annonce, ce mardi 26 novembre 2019
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Les chefs d’Etat des pays membres du G5 Sahel n’ont pas tardé à exprimer leur compassion au président français, Emmanuel Macron, et leurs condoléances au peuple français, à la suite de l’annonce, ce mardi 26 novembre, de la mort de treize (13) soldats français dans un accident d'hélicoptères. Pour rappel, le drame s'est produit dans la nuit du lundi 25 novembre 2019, suite à une collision entre un hélicoptère de combat Tigre avec un autre hélicoptère de manœuvre et d'assaut Cougar, des appareils de la Force française Barkhane, qui étaient en manœuvre dans la région de Ménaka, à la frontière entre le Mali, le Niger et le Burkina.

L’un des premiers messages d’hommage est venu du Burkina. Le président Roch Marc Christian Kaboré, président en exercice du G5 Sahel, a posté sur ses différents comptes sur les réseaux sociaux, un message de condoléances à son homologue français suite à cette tragédie qui a affecté son pays.

« Cher Emmanuel Macron,

J'ai appris avec tristesse la mort de 13 militaires français de la force Barkhane dans un accident d'hélicoptères au Mali. Je salue leur mémoire et adresse mes sincères condoléances à leurs familles ainsi qu'à l'ensemble du peuple Français ». Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso.

Par la suite, le président du Mali, IBK, a lui aussi adressé un message au président français dans lequel il a adressé ses « condoléances les plus émues », tout en « s’inclinant une fois de plus devant la mémoire de tous les héros de la guerre du Sahel »

« Monsieur le Président,

Suite au décès accidentel survenu cette nuit dans le Liptako Gourma, de treize militaires français en service commandé, je voudrais, en mon nom et en celui de la nation malienne tout entière, vous adresser nos condoléances les plus émues. Vous avez dit et à juste raison que ces soldats « sont morts pour la France ». J’ajouterais qu’ils sont morts pour le Mali, qu’ils sont morts pour le Sahel, qu’ils sont morts pour la Liberté, qu’ils sont morts pour I’Homme. La perte est lourde, mais les peuples du Sahel partagent votre deuil, Monsieur le Président, eux qui payent tous les jours un lourd tribut à la guerre contre l’obscurantisme. Je puis vous assurer, qu’en dépit des impatiences observées, des frustrations ça et là exprimées, qu’elles soient sincères ou feintes, ces peuples ne retiendront et ne magnifieront que la solidarité dont elles bénéficient aujourd’hui, de la part des forces françaises en particulier et internationales en général, en ces temps ou la survie de chacune des nations concernées est en jeu. En m'inclinant une fois de plus devant la mémoire de tous les héros de la guerre du Sahel, et en exprimant nos condoléances aux familles des victimes ainsi qu’au peuple français, je vous prie d’accepter, Monsieur le Président, l’assurance de ma plus haute considération ». Ibrahim Boubacar Keita, Président du Mali.

Le message du président IBK a été suivi par celui du gouvernement malien, qui a tenu à saluer, « avec le plus grand respect », la mémoire des vaillants militaires de l’Armée française, « tombés en opération sur le sol malien, dans le dur combat contre le terrorisme ». Dans le message signé par son porte-parole, Yaya Sangaré, le gouvernement malien a aussi présenté « ses condoléances les plus émues au peuple et à l’Armée français ainsi qu’aux familles des victimes durement éplorées ».

Le président de la République du Niger a aussi tenu à adresser ses condoléances au président Emmanuel Macron et au peuple français, suite aux décès des 13 soldats français au Mali.



« Je voudrais adresser mes condoléances les plus émues au Président Emmanuel Macron et au peuple français suite à la mort tragique de 13 soldats engagés à nos côtés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. J’exprime à leurs familles toute notre solidarité et notre compassion ». Issoufou Mahamadou, Président de la République du Niger

Le président tchadien s’est lui aussi joint à ses homologues du G5 Sahel pour exprimer au président français, un message de condoléances, et lui témoigner de la solidarité de son pays, « devant cette catastrophe ».

« Monsieur le Président et Cher Ami,

C’est avec une profonde tristesse que j'ai appris la tragique nouvelle du crash de deux hélicoptères de la force barkhane dans la région du Liptako au Nord du Mali, le Lundi 25 Novembre 20 19, ayant causé la mort de treize (13) soldats français. En ce moment combien douloureux pour Vous-même, pour le peuple Français tout entier ainsi que pour les familles des disparus, je Vous adresse au nom du peuple Tchadien, du Gouvernement et en mon Nom propre Mes condoléances les plus émues. En Vous témoignant notre solidarité devant cette catastrophe, je Vous prie, Monsieur le Président et Cher Ami, de transmettre aux familles éplorées toute ma compassion, et de croire en l'assurance de mon profond regret ». Idriss Deby Itno, Président de la République du Tchad.

Polémique

Comme il est de tradition, en pareille tragédie, ce ne sont pas les seuls chefs d’Etat africains qui se sont empressés pour exprimer leurs compassions au président français. Cependant, au Burkina, au Mali et au Niger particulièrement, des avis ont vite fusé pour critiquer cette promptitude des chefs d’Etat sahéliens à manifester leur solidarité à la France. Il est vrai que ce n’est pas une unanimité au sein de l’opinion, mais ces messages présidentiels de condoléances ont provoqué une vive polémique, attisée par diverses interprétations. Beaucoup de commentaires sur les réseaux sociaux trouvent, en effet, que les dirigeants des pays du G5 Sahel en font de trop lorsqu’il s’agit de la mort de soldats français, alors que des dizaines de leurs propres soldats tombent sur le champ de bataille, presque chaque semaine, sans que cette attitude de compassion ne se fasse ressentir. Certains adeptes de la théorie du complot vont jusqu’à douter de la véracité de ce tragique accident, faisant avancer que c’est au moment ou la France est critiquée pour « l’inutilité » de la présence de ses soldats au Sahel, qu’un accident du genre survient, « histoire de montrer que la France perd aussi des soldats au Sahel ». Pour d’autres encore, les soldats tombés suite à ce drame l’ont été pour la France, qui ne cherche ni plus ni moins, qu’à « protéger ses intérêts au Sahel ».

Ces diverses interprétations, aux antipodes des positions officielles, témoignent de l’amplification du sentiment « anti français », qui a court sur le continent et principalement dans les pays francophones. Un sentiment ambiant qui se traduit par la multiplication des fronts anti-CFA ou contre la présence des bases militaires françaises au Sahel, et qui expliquent, à certains aspects, que cette polémique se nourrissent de divers discours, même des plus sordides ou irrationnelles.

A.Y.B
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