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Du consensus de Washington au consensus de Dakar

Publié le vendredi 6 decembre 2019  |  Financial Afrik
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© Autre presse par DR
Conférence internationale sur « Développement Durable et Dette Soutenable », à Dakar (Sénégal) : Le Président de la République a pris une part active aux travaux
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Les présidents Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, Patrice Talon du Bénin et Macky Sall du Sénégal sont d’accord au moins sur ces points: il ne faut pas avoir peur de l’endettement, il faut le gérer et mobiliser les ressources nécessaires au développement. C’est en substance le thème central du sommet qui a réuni le 2 décembre 2019 à Dakar, la nouvelle directrice du Fonds Monétaire International, Kristalina Georgieva dont s’était la première sortie en Afrique, et les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).

D’emblée, le président sénégalais pose la question fondamentale de la perception du risque, surévaluée s’agissant de l’Afrique. «Des critiques s’élèvent contre les gouvernements au motif que la dette soit un fardeau contre les générations futures alors qu’une dette soutenable est une affaire de solidarité inter générationnelle », déclare Macky Sall, fustigeant la perception de risques toujours exagérée. « Les notations sont exagérées ce qui a pour conséquence immédiate le renchérissement de l’investissement». Or, l’endettement public et privé a atteint au niveau global en 2018, un record de 184 mille milliards de dollars, soit 225% du PIB mondial là où l’Afrique est à 55% de ce PIB.

A la suite du président Sall, son homologue béninois rebondit sur le sujet : «Je vais enfoncer le clou sur ce qu’à dit le président Macky Sall. Nous sommes malheureusement tributaires des emprunts que nous faisons sur le marché et de la perception des institutions de référence. Je voudrais m’adresser à la directrice du FMI pour lui dire que les institutions multilatérales ne nous aident pas et font beaucoup de discours ».

La coûteuse perception de l’Afrique
Le président béninois prend l’exemple sur l’OCDE qui classe les pays sur une échelle de 0 à 7 en fonction du degré de risques. Tous les pays africains sont classés au degré 6 à l’exception du Sénégal qui vient depuis le mois d’octobre de descendre à la catégorie 5. «Je ne vois pas pourquoi un pays comme le Sénégal, qui connaît une stabilité politique depuis l’indépendance, serait maintenu à 5»? s’interroge-t-il, déclenchant une salve d’applaudissements. Le Bénin, le Togo et la Côte d’Ivoire sont sur l’échelle 6, ce qui engendre une prime de risque de 12 points.

Le Bénin a contracté son récent Eurobond à 5 points mais devrait théoriquement pouvoir emprunter aux environs de 1%, regrette le président Talon. Pourtant les conditions sont favorables avec un loyer de l’argent à taux négatif en Europe.

L’Afrique aurait pu profiter de l’aubaine, lever de l’argent sur le long terme, n’eut été la perception du risque qui pèse sur elle. «En Afrique l’on nous exige des rendements de 30%, c’est inacceptable », déplore le président Talon, appelant à l’invention de nouveaux instruments pour accompagner les besoins de financement de l’Afrique et pour analyser la soutenabilité de la dette. Et le président béninois d’indexer par la suite les critères de convergence de l’UEMOA, à savoir 3% de déficit budgétaire et 70 % d’endettement rapporté au PIB», demandant au président Ouattara de se faire l’interlocuteur au niveau du FMI pour relever ces niveaux.
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