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Point de presse du ministre en charge de l’enseignement supérieur relatif à la grève des enseignants chercheurs : «Les droits statutaires des enseignants chercheurs seront intégralement payés mais le gouvernement s’en tient à la loi relative à la nomination des recteurs et vice-recteurs», déclare M. Yahouza Sadissou

Publié le jeudi 30 janvier 2020  |  Le Sahel
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© Autre presse par DR
Le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, M. Yahouza Sadissou
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La grève des enseignants chercheurs déclenchée le 20 janvier 2020 par leur syndicat le (SNECS), pour un mot d’ordre d’un mois entier, trouve une issue favorable pour une reprise effective des activités académiques dans les universités publiques du Niger. Cela, suite à un dialogue intervenu le vendredi 25 janvier dernier entre le syndicat et le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. En effet, lors de son point de presse qu’il a animé hier matin, le ministre M. Yahouza Sadissou a annoncé que le gouvernement a pris l’engagement de payer les arriérés 2019 des droits statutaires des enseignants chercheurs (chiffrés à environ 854 millions) qui constituent l’un des deux points essentiels de la plate-forme revendicative du SNECS, mais reste ferme quant à l’application de la loi relative à la nomination des recteurs.



A travers son point de presse, le ministre de l’Enseignement supérieur a tenu à informer et rassurer l’opinion publique relativement à la prise en charge de la situation universitaire. M. Yahouza Sadissou a rappelé, d’abord, les deux points essentiels de la plateforme revendicative du SNECS, à savoir: l’amendement de la loi 2019-05 du 6 mai 2019, relative à la nomination des Recteurs et des Vice-recteurs par le gouvernement et le règlement de tous les arriérés des droits statutaires «en souffrance depuis 2016. D’après le ministre, ces deux points ont été au centre des échanges du vendredi dernier, avec le SNECS. «J’ai, effectivement, réitéré la position du gouvernement, par rapport à cette loi adoptée par le gouvernement, votée par l’Assemblée Nationale et promulguée par le Président de la République. Elle devient par conséquent loi de la République et s’impose jusqu’au jour où le gouvernement ou l’Assemblée Nationale juge nécessaire de la modifier», a-t-il indiqué.

A cet effet, il a expliqué que le gouvernement n’adopte pas des lois par hasard. «C’est après analyse, en tenant compte de l’intérêt général. Mais, si une corporation, par la défense de ses intérêts, impose la révision, la modification ou l’abrogation d’une loi, nous sommes tout simplement en danger. La démocratie universitaire dont parle le SNECS est toujours de mise, puisque les doyens des facultés et les chefs des départements vont continuer d’être élus», a-t-il ajouté. C’est dire que la loi en question reste en vigueur : les Recteurs et les Vice-recteurs seront nommés par le gouvernement et non élus par les universitaires. A cet effet, le ministre lève l’équivoque selon laquelle, en nommant les recteurs, la porte serait ouverte, et que n’importe qui peut l’être. «Cette nomination est encadrée. Pour être recteur il faut un profil, évidemment. Le premier critère est d’être enseignant de rang magistral», a-t-il précisé. Par ailleurs, selon le ministre, «dans toute l’Afrique au sud du Sahara, partout les recteurs sont nommés. Le Niger et le Bénin étaient les seuls pays exceptés. En septembre 2018, le Bénin a adopté un décret qui consacre la nomination des recteurs, abandonnant ainsi le mode de l’élection».



Un grand pas vers la reprise effective des cours dans les universités publiques



Pa rapport au deuxième point, c’est un grand pas qui vient d’être franchi avec le paiement, en deux mensualités (février-mars), des droits statutaires 2019 des enseignants. Le ministre de l’Enseignement supérieur s’en est félicité du fait que, dit-il, les enseignants chercheurs n’ont pas d’arriérés de salaire. Ces droits statutaires comportent, entre autres: les primes de recherche; les frais de correction des copies; les frais d’heures supplémentaires. Cela n’est pas en conséquence sans gêne pour l’Etat, vu la «massification» des universités. Prenant l’exemple de la faculté des lettres de l’UAM, où cette année seulement environ 3000 nouveaux étudiants inscrits se sont ajoutés à beaucoup de redoublants, selon le ministre, rien que la correction de copies, c’est 500 FCFA l’unité à partir de la 501ème.

«La charge horaire annuelle de l’enseignant chercheur nigérien, qui est d’ailleurs la plus faible de toute l’Afrique, est de 120 heures. Au-delà de cette charge, pour les professeurs, les maitres de conférences, les directeurs de recherche, en ce qui concerne les cours magistraux, ils sont payés 12.500FCFA par heure; en Travaux Dirigés (TD) c’est 10.000FCFA; et en Travaux Pratiques (TP) 8.000 FCFA et 550.000FCFA de prime de recherche chaque trimestre. Pour les maitres-assistants, les chargés et attachés de recherche, pour les cours magistraux ils ont 10.000 FCFA par heure; 8.000FCFA en TD; 7.000FCFA en TP; et une prime de recherche de 500.000FCFA ou plus par trimestre. Qu’ils

cherchent ou pas, cette prime de recherche est payée systématiquement, pour chaque trimestre de toutes les années», a-t-il expliqué.

Tout en soulignant que l’Etat n’a pas d’arriérés pour de 2016; 2017 et de 2018, le ministre Yahouza déclare que même pour 2019, le Ministère a demandé lui-même aux recteurs de faire les situations de toutes les universités, au 31 décembre 2019. «A cette date, les universités de Maradi, Zinder, Diffa, Dosso, et Tillabéri n’ont aucun arriéré de droits statutaires. Par contre, pour l’Université Abdou Moumouni de Niamey nous avons 819.321.324 FCFA ; à celle de Tahoua il est de 5.238.363 FCFA et à Agadez de 29.975.261 FCFA, soit un total de 854 534 948 FCFA», a précisé le ministre. Le gouvernement s’engage, ainsi, à les payer en deux mensualités. D’ores et déjà, d’après le ministre, il est convenu avec les services du Ministère des Finances, de positionner 474.789.835 FCFA dans le salaire de février, à titre d’impayés des droits statutaires des enseignants chercheurs et le reste suivra dans celui de mars.

Enfin, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, M. Yahouza Sadissou a réitéré sa disponibilité à poursuivre le dialogue avec tous les acteurs de la communauté universitaire.



Mahamane Chékaré Ismaël
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