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Insécurité au Sahel : la faillite avant l’heure de la stratégie de Macron.

Publié le mardi 4 fevrier 2020  |  Niamey Soir
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© aNiamey.com par DR
Le Président de la République, SEM Issoufou Mahamadou, arrivé lundi 13 janvier 2020, à Pau, en France, a pris part au Sommet sur la lutte contre le terrorisme aux côtés de son homologue, SEM Emmanuel Macron
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Une des annonces fortes de la fameuse et désormais mémorable réunion de Pau, a été l’envoi de 220 soldats supplémentaires pour renforcer la force Barkhane. C’était peut-être pour répondre favorablement au Président Issoufou qui demandait plus de Barkhane et qui stigmatisait l’opinion au Sahel qui demande le départ pure et simple des forces françaises d’occupation.

Moins d’un mois après cette réunion, voilà que la même France annonce qu’il ne s’agit plus de 220 mais de 600 soldats qui viendront s’ajouter aux 4500 déjà sur place. Que s’est-il donc passé entre la réunion de Pau et la date de l’annonce de la multiplication pratiquement par 3 de l’effectif supplémentaire que la France va déployer au Sahel ? Macron une fois de plus prend ses aises avec les ‘democratiquement » élus du G5 Sahel. Après tout, la réunion de Pau n’avait-elle pas entériné que la stratégie de la lutte contre le terrorisme au Sahel sera dorénavant celle du président français ?

C’est dans cette logique que la ministre française des Armées s’était rendue à Bamako pour informer le président malien, de l’intention de la France de mener une opération de grande envergure dans le Liptako. Hic ! Le Sahel est plus que jamais sous tutelle ! Mais rappelons à Macron que lorsque les alliés élaboraient à partir de l’Angleterre l’invasion de la France pour y déloger les nazis, c’était parce que la France était sous domination du nazisme allemand. Ce qui n’est pas le cas du Sahel aujourd’hui et que la France veut coûte que coûte mettre sous coupe réglée avec en arrière-plan un funeste projet de redécoupage territorial. L’autre événement qu’il faut souligner dans la stratégie de Macron au Sahel, c’est aussi la visite de la même ministre des Armées françaises aux USA pour supplier Trump de ne pas retirer son appui à Barkhane. Là, c’est la totale !

Curieusement, comme si la ministre a été éconduite de Washington DC, c’est après cette mission ministérielle que Paris annonce que ce ne sont pas 220 soldats qui iront au Sahel mais 600. On constatera ici, qu’à défaut de convaincre ses principaux partenaires au sein de l’Union européenne et les USA dans son aventure de reconquête coloniale du Sqhel, Paris annonce pitoyablement l’arrivée de soldats…tchèques au Sahel. De manière téméraire, la France veut convaincre les incrédules que le Sahel lui appartient. Il importe donc que les peuples du Sahel comprennent que la France n’a pas l’intention de partir si tôt du Sahel, du moins si les peuples restent spectateurs du déroulement de la stratégie de Macron.

Une synergie entre les peuples burkinabé, malien et nigérien se doit d’être mise en place pour ramener la paix et créer les conditions d’un épanouissement socio-économique et culturel de cet espace. La jeunesse déjà vent debout contre la présence des forces impérialistes au Sahel et contre l’Eco Macron-Ouattara doit comprendre la responsabilité qui est la sienne pour parachever le processus d’accession à l’indépendance avorté dans les années 60. Des solutions existent pour y parvenir. Nous devrons en être conscients. Nous devrons aussi être conscients du fait que ce n’est pas pour préserver de la tyrannie des pays qu’elle pille depuis des siècles et qui avaient fait sa grandeur d’antant que la France est au Sahel.
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