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Rapports de Transparency et de l’EIU : Le Niger classé parmi les pays où règnent la corruption et l’autoritarisme

Publié le mercredi 5 fevrier 2020  |  NigerDiaspora
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© Autre presse par DR
La corruption en Afrique
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La semaine dernière, l’association internationale de lutte contre la corruption, Transparency International et le «Economist Intelligence Unit (EIU)» ont publié leurs rapports, respectivement sur l’indice de la corruption dans le monde et sur l’état de la démocratie en Afrique. Malheureusement, le Niger occupe des rangs peu enviables dans chacun de ces rapports.

Dans le rapport de Transparency International couvrant l’année 2019, le Niger est classé à la 120ème place sur les 180 pays concernés par le classement. Il a obtenu 32 points sur 100, reculant de deux points par rapport à 2018 où il avait obtenu 34 points. Même s’il n’est pas encore dans la liste rouge des pays considérés comme corrompus, le Niger fait partie des États où sévit la corruption. Cela n’est du reste pas surprenant pour de nombreux Nigériens et même des observateurs extérieurs qui suivent de près ce qui se passe dans ce pays ces dernières années. De nombreuses affaires relevant de la corruption sont régulièrement rapportées par des médias indépendants et même des institutions chargées de lutter contre la corruption comme la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA). C’est le cas notamment des concours d’entrée à la Fonction publique et de l’attribution de certains marchés publics. Au moment même où ce rapport de Tranparency International est rendu public, le bruit court sur une mauvaise utilisation présumée d’importantes ressources destinées à l’achat du matériel militaire pour la lutte contre le terrorisme. Des noms des personnalités civiles et militaires sont cités dans des détournements présumés de plusieurs milliards de francs CFA. Quant au rapport de «Economist Intelligence Unit», il classe le Niger à la 32ème place sur les 50 pays africains dont le système démocratie a été examiné. Selon ce rapport, le Niger est sous un régime autoritaire, à l’instar d’autres pays comme le Gabon, le Rwanda, le Togo et le Zimbabwe, entre autres.Il fait partie de la quatrième et dernière catégorie des pays, après ceux à «pleine démocratie» comme l’Île Maurice, à «démocratie imparfaite » comme le Botswana ou le Cap-Vert et à «démocratie hybride » comme le Sénégal, le Mali ou le Nigeria. Tout comme celui de Transparency, ce rapport n’a pas non plus surpris de nombreux Nigériens et les observateurs qui suivent de près ce qui se passe au Niger ces dernières années. S’éloignant totalement de son idéologie socialiste, le pouvoir du Président Issoufou Mahamadou est devenu subitement réactionnaire, au point qu’il est incapable de supporter la moindre contradiction. Peu respectueux des lois et règlements de la République, il est arrivé à un stade où il ne tolère plus les manifestations contestant sa gouvernance. C’est le cas notamment de celles de la société civile opposée à la présence des bases militaires étrangères au Niger. Depuis bientôt dix ans qu’il est au pouvoir, ce régime a catégoriquement refusé d’organiser des élections locales pour permettre aux populations de choisir leurs légitimes représentants au sein des collectivités, portant ainsi un coup dur à la démocratie. Il reste aussi l’un des rares dans la sous-région à refuser toute négociation avec l’opposition politique en vue de mettre sur pied un processus électoral consensuel, gage des élections transparentes et apaisées.

Une douche froide pour le président Issoufou Mahamadou

Le moins qu’on puisse dire est que les rapports de Transparency International et de EIU sonnent une véritable douche froide pour le président Issoufou Mahamadou. Et pour cause! Les places occupées par le Niger dans ces deux rapports tranchent avec ses discours à travers lesquels il s’est toujours présenté au monde entier comme un ennemi de la corruption et un démocrate hors pair. Ces rapports tombent d’autant mal pour le magistrat suprême nigérien qu’il entamera bientôt la dernière année de son second et dernier mandat constitutionnel. Difficile pour lui de redorer son blason pendant les quelques mois qui lui restent, surtout qu’il semble plus préoccupé à faire élire quelqu’un qui lui assurera ses arrières. Plus que par le passé, il va encore fermé les yeux sur ces cas de corruption avérés pour espérer réunir assez des partis politiques autour de son candidat, en même temps qu’il va chercher à réprimer la moindre contestation pouvant faire obstacle à son projet.
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