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Assemblée nationale: Hama met Issoufou devant ses responsabilités
Publié le vendredi 6 decembre 2013   |  actuniger.com


Hama
© Autre presse par DR
Hama Amadou
Homme politique nigérien


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Certains diront que c’est un discours responsable que le président de l’Assemblée nationale Hama Amadou a tenu à l’occasion de la Clôture de la session budgétaire de l’Assemblée nationale. D’autres y verront des attaques indirectes en direction du pouvoir.

Le Monde d’Aujourd’hui pense que ce discours est tout simplement trop technique. Décryptage … Le président Hama a commencé par briser tout préjugé d’animosité. Il a remercié et félicité le Premier ministre à travers son intérimaire. Il a ensuite loué le budget non sans émettre quelques réserves sur son réalisme. La situation politique a occupé une part importante de ce discours.

Hama n’a pas fait mystère de ses craintes pour le devenir du processus démocratique même s’il ne se laisse pas envahir par le désespoir. (… nous nous interrogeons, croyez-le, non sans inquiétude d’ailleurs, sur le chemin que la démocratie nigérienne a emprunté depuis quelques mois. Néanmoins, malgré cette inquiétude, nous ne désespérons pas, car la construction de la démocratie dans une jeune nation n’est pas chose aisée.

D’autant que les réflexes identitaires restent encore vivaces, parce que faute d’arguments, certains hommes politiques, et souvent pas des moindres, s’abaissent sans scrupule, à y rechercher le soutien à leurs ambitions aussi personnelles qu’égoïstes. » La montée en flèche des pratiques de corruption et infractions assimilées n’a pas échappé au président de l’Assemblée. Le regard légèrement tourné dans le sens opposé, Hama Amadou évoque le choix par certains députés de se laisser « acheter ».

« D’un autre côté, la pauvreté tend aussi à en pervertir le fonctionnement, à travers notamment l’inclination d’un nombre de plus en plus croissant de citoyens nigériens, à succomber aux tentations de la corruption. » Pour comprendre que c’est des députés que le président de l’Assemblée parle il faut lire la suite du discours :

« Ces derniers ont ainsi choisi de privilégier leurs intérêts individuels au détriment de l’intérêt collectif, oubliant ce faisant nos valeurs traditionnelles de dignité et d’honneur, qui ont permis aux hommes et aux femmes, de la génération antérieure qui nous ont précédés dans ces fonctions de sauvegarder le respect dû par nos concitoyens aux serviteurs de la nation qu’ils étaient. » Hama va ensuite insister sur ce phénomène qui va crescendo : « Certains, au sein des institutions elles-mêmes malheureusement, tendent aujourd’hui à s’écarter de cette voie de dignité.

Ils affichent avec une insouciante ostentation, dirait-on, le choix désastreux de s’asseoir sur le banc chargé de la fange du déshonneur, auquel les condamnent les pratiques politiques des temps actuels, qui ignorent et morale, et déontologie. » On constate que le discours de Hama a commencé par la situation politique et a fini sur le même thème.

La parenthèse a été accordée au budget et à la gouvernance de manière générale. Ce n’est pas un hasard, cela exprime les inquiétudes du président de l’Assemblée sur la vie politique nationale. Il le dira d’ailleurs clairement en insinuant que l’instabilité politique si elle devait venir ne pourra l’être que par la responsabilité du gouvernement à travers le non respect des lois et règlements du pays : « c’est à travers le respect scrupuleux des textes législatifs, que sera assurée n’en doutons pas un instant, la stabilité du pays.

Mais pour y parvenir, il faut aussi que sur le plan politique, cesse le harcèlement des Nigériens qui ont opté pour la contradiction politique. Car l’opposition, avant tout, force politique existant pour offrir une alternative au peuple nigérien, est démocratique et entend le rester. Elle n’a nullement l’intention de comploter, que cela soit clairement entendu, pour remplacer le pouvoir avant les délais ou en dehors des modalités d’alternance prévues par la Constitution.

Ceux qui le prétendent, ne nourrissent en effet que l’intention depuis longtemps arrêtée de se débarrasser par cette accusation dictée par la pure malveillance, des adversaires politiques dont on veut ternir la réputation sur le plan international, avant de les jeter aux oubliettes. » Ainsi, Hama Amadou dénonce les agressions dont lui et les siens seraient victimes par les soins du régime en place tout en donnant l’assurance sur les bonnes intentions de l’opposition dont il fait partie.

Enfin, Hama Amadou montre au régime, la voie salutaire à suivre pour le bien du Niger et des Nigériens : « L’opposition doit donc pouvoir jouir de tous ses droits, sans vivre sous des menaces judiciaires permanentes (…) Il faut donc que le statut de l’opposition soit respecté. » Ce discours de clôture de la deuxième session ordinaire du parlement peut être résumé en une phrase :

« l’opposition est décidée à rester tranquille si vous respectez le jeu démocratique mais elle ne se laissera pas marcher dessus si vous passez outre » Autrement dit, rien de vraiment difficile encore moins impossible pour un régime issu des urnes et donc de la démocratie. Laisser le jeu démocratique couler au gré des règles préétablies devait dans un monde normal, être la préoccupation du pouvoir et non de l’opposition. Mais apparemment avec le Guri system, tout est à l’envers.

L’opposition dit ne pas vouloir ni souhaiter une alternance autre que celle des urnes et contre toute attente, le pouvoir lui, ne l’entend pas de cette oreille. Déjà, les manifestations publiques commencent à être interdites, les coups de force (limogeages et révocations musclées) ont cours, les interpellations de militants de l’opposition se multiplient, les médias publics sont bâillonnés, certains du privé sont « ralliés » … le régime de Niamey semble dans tous ses états à moins de deux ans et demi des élections de 2016.

Comment ne pas croire ni s’inquiéter d’un probable déblayage de terrain avant de construire la monarchie redoutée et dénoncée par l’opposition ? Difficile en effet. En filigrane, c’est sans doute de tout cela que Hama Amadou a tenté de mettre en garde le régime particulièrement le président de la république et les députés qui ont un mandat du peuple nigérien souverain. Mais selon toute vraisemblance, le président de l’Assemblée nationale est en train de prêcher dans le désert. Seuls les terroristes et trafiquants pourront l’entendre et Dieu sait qu’ils s’en foutent éperdument.

Ibrahim Amadou

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