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Bassin du Niger: 162 stations de suivi de la qualité de l’eau en vue
Publié le vendredi 6 decembre 2013   |  Xinhua


Bassin
© Autre presse par DR
Bassin du Niger


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YAOUNDE, Organisation régionale couvrant un espace doté de 30 000 gigawatts-heure d'énergie hydraulique potentielle, d'après les estimations, l'Autorité du Bassin du Niger (ABN) annonce l'installation entamée de 162 stations de suivi de la qualité de l'eau comme solution à la pollution de cette ressource importante à l'agriculture et la vie des populations de la région.

Composée de neuf pays d'Afrique de l'Ouest et centrale (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigeria et Tchad), l'Autorité du Bassin du Niger créée en 1980 sur les cendres de la Commission du Fleuve Niger (CFN), elle-même succédané de la Mission d'étude et d'aménagement du Niger (MEAN), est confrontée à une dégradation de la qualité de l'eau due à l'exploitation minière, tant industrielle qu'artisanale, d'après les experts.

Elle couvre un vaste territoire de 2,5 millions d'hectares d'agriculture irriguée potentielle exploitée seulement à 20% pour l'heure, tout comme ses 30 000 gigawatts-heure d'énergie hydraulique potentielle et ses 3 000 km de navigation fluviale potentielle.

Sous la conduite du secrétariat exécutif de l'ABN basé à Niamey au Niger, un Plan d'action de développement durable du Bassin du Niger (PADD) a été élaboré, d'un coût de 8 milliards de dollars sur 20 ans, avec comme tâches : l'optimisation du stockage de l'eau pour une meilleure redistribution, des aménagements d'irrigation sur environ un million d'hectares supplémentaires ou encore l'augmentation de la production d'hydroélectricité de 1 000 GWh par an.

Des mesures spécifiques concernant la navigation, le transport fluvial, l'alimentation en eau, les conditions de pêche, d'élevage et du débit environnemental sont également ciblées par ce programme qui, de manière plus concrète, prévoit la construction de trois nouveaux barrages hydroélectriques (Fomi en Guinée, Taoussa au Mali et Kandadji au Niger) puis la réhabilitation de trois autres (Lagdo au Cameroun et Kainji et Jebda au Nigeria).

"En matière de qualité de l'eau, avec l'appui de l'Agence canadienne de développement à travers le projet de renforcement des capacités de l'Autorité du Bassin du Niger, nous avons acquis le matériel de suivi de la qualité de l'eau. Nous avons un réseau primaire constitué de 24 stations réparties sur le cours principal du fleuve Niger, de la Guinée jusqu'au Nigeria", a rapporté dans un entretien à Xinhua à Yaoundé Robert Dessouassi, responsable de l'Observatoire du Bassin du Niger.

Lancée en février de cette année, cette opération d'installation de ces stations est le résultat d'une étude préliminaire menée en 2005 sur l'état des eaux du Bassin du Niger et actualisée en 2010 "avec une détermination précise des endroits critiques liés aux activités minières industrielles, etc.", a expliqué M. Dessouassi lors de la 32e session ordinaire du Conseil des ministres de l'ABN tenue le 29 novembre dans la capitale camerounaise.

"C'est la première phase de 24 stations. Il y aura une deuxième phase où nous allons étendre le nombre de stations à 64, c'est-à-dire sur les affluents principaux. Et après à 162 sur l'ensemble du bassin, en prenant en compte les petits affluents", a précisé en outre cet ingénieur hydraulicien-hydrologiste.

Le coût de l'investissement est établi à 180 millions de francs CFA (360 000 dollars). "Nous avons acheté du matériel autour de 35 millions de francs. Nous avons organisé un atelier régional de formation et de prise en main de ces équipements, des experts hydro-biochimistes désignés par les neuf pays qui ont été formés pendant une semaine à Niamey sur les maniements de ces appareils", a détaillé Robert Dessouassi.

Selon lui encore, "globalement, le fleuve n'est pas pollué à un degré inquiétant. Mais il y a un effet de changement d'état de la qualité de cette eau-là, à cause du développement des activités minières, l'orpaillage ou bien l'exploitation d'autres mines, et les activités des usines au niveau des grandes villes situées sur le cours principal : usines de tôles, usines de lait, etc. qui font des rejets dans le fleuve."

Présenté comme un outil d'aide à la décision, l'Observatoire du Bassin du Niger a été créé en 2004 à l'issue d'une session extraordinaire du Conseil des ministres de l'ABN. Pour un meilleur partage de cette ressource vitale, un modèle de gestion commune de l'eau est disponible depuis 2005, suivi trois ans plus tard de l'adoption d'une Charte de l'eau par les chefs d'Etat et de gouvernement.

Mis à part des petits conflits entre communautés d'agriculteurs et communautés d'éleveurs, aucune dispute n'a jusqu'ici été signalé entre deux pays de la région pour l'utilisation de l'eau, vante Robert Dessouassi qui cite les effets du consensus qui prévaut sur la question.

Le modèle de gestion adopté en 2005 "nous permet, avance-t-il, de voir l'impact de tel ou tel ouvrage construit ou qu'on veut construire sur la disponibilité de la ressource. On est convenu sur une certaine quantité de débit qu'il faut libérer, de la Guinée au Mali, du Mali au Niger, du Niger au Bénin, du Bénin au Nigeria."

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