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Enregistrement sonore attribué à Mamadou Tandja : l’ex Président de la République dans le rôle du fusible de l’opposition
Publié le samedi 7 decembre 2013   |  nigerdiaspora


L’ancien
© Autre presse par DR
L’ancien chef de l’Etat nigérien, Tandja Mamadou


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Gardée, jusque-là, entre les mains de quelques personnes et véhiculée sous forme de rumeur d’une fada à l’autre, la « précieuse » confidence de Tandja sur ses relations avec le régime est désormais un secret de polichinelle. L’enregistrement audio du «vieux » est à la portée de tout un chacun, du moins, la voix de Tandja.

Car rien pour l’instant n’est venu pour confirmer ou infirmer l’authenticité du document sonore. Tout ce qu’on sait, c’est que c’est la voix de l’ex Président de la République, connu de tous les Nigériens, dans son verbe, son style et même son comique. Dans l’enregistrement, dont des extraits ont été publiés par certains de nos confrères, l’ex Président Tandja Mamadou s’est bien défoulé sur le régime la 7ème République et principalement sur le principal parti au pouvoir, à savoir le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme PNDS Tarayya. Selon lui, la « Renaissance » est animée par des « voleurs », des « menteurs » et des « colporteurs de commérages ». Tandja dit connaitre mieux que quiconque les acteurs du régime actuel pour avoir cheminé difficilement avec eux à un moment de l’histoire de ce pays, allusion faite à la majorité MNSD-PNDS pendant la cohabitation tumultueuse sous la 5ème République.



Le Chef de l’Etat, Issoufou Mahamadou en prendra spécialement pour son compte, lui qui, selon Tandja Mahamadou a fait la promotion de mercenaires politiques et intestins fragiles comme Albadé Abouba, Ada Cheiffou, Alma Oumarou, Wassalké Boukary et Amadou Salifou au détriment des plusieurs de ses compagnons de lutte de plus de 20 ans, aujourd’hui, des laissés pour compte dans le partage du pouvoir.

Des confidences récentes, entre lui et le Président de la République, le fameux enregistrement en a fait aussi cas, notamment leur entretien sur l’appel à la formation d’un gouvernement d’union nationale. Pour Tandja, la principale motivation de cet appel, c’est pour se débarrasser de Hama Amadou. Le Chef de l’Etat lui a personnellement fait part de la difficulté pour lui de travailler avec son principal allié, d’où l’appel en direction du Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD Nassara) en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale et la sollicitation de Tandja pour aider à la faire aboutir, toute chose qu’il lui aurait refusée quand il présidait aux destinés du pays sous la 5ème République.

Tandja ne manquera pas d’aborder le sujet du coup d’Etat qui l’a renversé, qu’il n’a été qu’une victime de l’impérialisme occidental pour avoir osé s’aventurier sur le terrain de la conquête de la souveraineté nationale sur nos ressources minières et énergétiques, principalement le pétrole nigérien arraché des mains des américains et confié aux chinois. C’est donc sa lutte au nom de l’intérêt supérieur de la nation qui lui a valu ses ennuis.

Les traces de son nationalisme, c’est par exemple 400 milliards qu’il a laissés au Trésor national après son départ. Voilà donc Tandja qui relance un vieux débat qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, en l’occurrence cette affaire de disparition d’une importante somme d’argent public au lendemain du coup d’Etat du 18 février 2010 qui se serait volatilisée dans la nature ou emportée par les « restaurateurs de la démocratie ». Dans une toute petite phrase, l’ex Président de mettre toute la classe politique actuelle dans le même sac, celui des incapables, une façon de tracer la frontière entre lui et les autres, réitérant par là même ses propos d’antan quand il disait en prélude à son « Tazartché » qu’il ne laissera pas le pouvoir entre les mains des « enfants ».

Quel commentaire et quels enseignements, cette sortie de « Baba Tandja » peut-elle susciter ? Tout d’abord, on voit que contrairement à une certaine opinion forte qui laisse à penser que le « vieux » a pris sa retraite politique, ce dernier est loin d’avoir tiré sa révérence. Mieux, Tandja continue à croire qu’il est l’unique sauveur du Niger, le seul ayant eu des prédispositions naturelles pour bien diriger ce pays.

« Dieu donne le pouvoir à qui il veut. Il peut choisir à un peuple un bon dirigeant (c’est son cas), tout comme il peut donner à ce même peuple un mauvais dirigeant en guise de punition (c’est le cas présent) » ; c’est là la traduction en français qu’on peut faire d’un extrait des propos tenus par Mamadou Tandja qui ici joue le bon rôle de fusible de l’opposition. Ensuite, en étalant à la place publique ses confidences avec le Président de la République, Mahamadou Issoufou, relativement à l’intention de ce dernier de se débarrasser de son allié encombrant Hama Amadou (si bien évidemment l’information est avérée), Tandja s’éloigne carrément d’un des vertus cardinaux de la sagesse africaine, à savoir la discrétion. Adulé et vénéré comme un demi-dieu par des milliers de Nigériens, l’ex président apparait depuis l’enregistrement qui défraie en ce moment la chronique, un vulgaire citoyen, capable de descendre dans les égouts de la vulgarité. Ceci pour dire que c’est tout un mythe qui vient de s’effriter. Le récent ralliement des députés de son parti, le MNSD Nassara, en dépit de ses injonctions, prouve que le mythe Tandja n’est plus à l’ordre du jour.

Enfin, dernière remarque sur cet enregistrement, nulle part Tandja Mamadou n’a utilisé l’expression « shugaban kasa » (Président de la République) pour qualifier l’actuel chef de l’Etat. Tout au long de sa causerie, il a appelé le lion de Dandjadji par son prénom Mahamadou. Comme quoi, Tandja, bien qu’à l’écart du pouvoir, retranché dans son domicile à la périphérie du quartier Aéroport de Niamey, revêtu de son de boubou de citoyen ordinaire, se croit supérieur au chef de l’Etat en exercice. Vraisemblablement, il vit dans une république imaginaire dans ses rêves de président éternel des Nigériens.

Comme on peut le constater, Tandja a donc osé sortir de son mutisme pour jouer dans l’arène politique. C’est son droit de citoyen et rien ne le lui empêche. Aussi prend-t-il désormais le risque d’encaisser tous les coups.

Oumar Sanda

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