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Mahamadou Issoufou : « La France demeure incontournable mais n’agit pas seule »
Publié le samedi 7 decembre 2013   |  actuniger


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© Autre presse par DR
Le Président de la République, son excellence Issoufou Mahamadou


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Mahamadou Issoufou, de passage à Paris à l’occasion du sommet de Paris sur la paix et la sécurité en Afrique, a réagi devant un groupe de journalistes à la mort de Nelson Mandela, qu’il considère comme un des plus grands hommes du XXème siècle. Le président du Niger, très proche de la France en raison des liens entre son pays et Areva et qui a joué un rôle clé dans la dernière libération d’otages français au Sahel, a fait part de son approbation de l’opération en Centrafrique d’une France qui reste incontournable même si elle agit de concert avec les pays africains désormais.

Quelle est votre réaction à la mort de Nelson Mandela ?

Nous sommes tous tristes, l’Afrique vient de perdre un grand homme, un géant. Et pas seulement l’Afrique mais aussi le monde entier. Nelson Mandela peut être considéré comme le plus grand homme politique du XXème siècle. Un exemple pour nous tous. Il a été embastillé pendant 27 ans, il s’est battu pour la restauration de la dignité humaine. Libéré il a pardonné, il s’est attaché à réconcilier deux camps antagonistes.

Cela va-t-il avoir une résonnance sur le sommet franco-africain ?

Cela va forcément peser sur le sommet. Au Niger, j’ai décrété trois jours de deuil, comme sans doute beaucoup de pays africains. Parallèlement, j’attends de ce sommet qu’il confirme la prise de conscience de tous du lien entre sécurité et développement. Si à court terme le renseignement et les capacités opérationnelles sont nécessaire face au terrorisme, à long terme la solution c’est le développement. Le principal allié du terrorisme, c’est la pauvreté, qui est le terreau du fanatisme.


Quelle est votre position envers l’intervention française en Centrafrique ?

Je m’en réjouis, comme beaucoup. Elle est soutenue par l’ONU, il fallait arrêter les exactions, il y avait urgence.

Le sommet de Paris permet-il de croire que la Françafrique c’est fini ?

Je pense que oui. La relation ne fonctionne plus sur les réseaux d’hommes d’affaires français ou africains au détriment des intérêts des peuples.

Pourtant, l’intervention en Centrafrique montre que la France demeure un gendarme de la région…

La France reste en effet incontournable, elle l’a prouvé au Mali, mais elle n’agit pas tout à fait seule ; elle a l’appui du conseil de sécurité de l’ONU, elle est soutenue par ses partenaires européens et accueillie à bras ouvert par les Africains. Je comprends toutefois les objections du président Ibrahim Boubacar Keita, à propos du soutien de Paris au MLNA, qui n’est pas un représentant légitime du peuple touareg. L’opération française montre aussi que l’Afrique demeure dépendante de l’extérieur pour sa sécurité. C’est dû aux coupes dans les budgets militaires imposés par les organismes financiers internationaux, même si la responsabilité en incombe aussi aux dirigeants africains, qui n’ont pas su construire des forces fiables, alors que la sécurité fait partie des droits de l’homme essentiels.

L’intervention est-elle plus ou moins risquée que celle menée au Mali ?

Bien moins, à mon sens. Au Mali, nous avions affaire à des salafistes, très endoctrinées idéologiquement et disposant de moyens bien plus importants que les bandes armées qui écument la république centrafricaine.

Le Niger est-il prêt à s’impliquer dans la sécurité régionale ?

Si on nous appelle, nous répondrons présent. Il faut créer une organisation de sécurité des pays du Sahel avec une mutualisation des moyens face à une menace commune. Il faudrait monter des brigades mixtes chargées de sécuriser les frontières. La menace est d’autant plus grande que, même si les terroristes ne disposent d’aucun sanctuaire, ils peuvent se déplacer dans tout le Sahel. Il faut reconnaître que les conséquences du changement de régime en Libye (1) n’ont pas été anticipées. Il n’y a pas eu de service après-vente pour la chute de Kadhafi.

Où en sont les négociations avec Areva ?

Il s’agit de rééquilibrer un partenariat engagé il y a 40 ans. Pour que des relations durent elles doivent être équilibrées.

Propos recueillis par Yves Bourdillon

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