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Trafic de faux medicaments au niger : un dossier en souffrance
Publié le mercredi 11 decembre 2013   |  nigerdiaspora.info


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Trafic de faux medicaments au niger


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«Il est vrai que de nos jours, nos marchés sont inondés de médicaments faux, faussement étiquetés, falsifiés, mal dosés, sur dosés, mais c’est souvent avec la complicité d’un certain niveau de décision ».

C’est le constat alarmant fait par le ministre de la Santé publique, Mano Agaly, sur la prolifération des médicaments contrefaits au Niger, à l’ouverture de la Conférence internationale sur la contrefaçon et la vente illicite des médicaments, tenue du 22 au 23 novembre derniers à Niamey. Une conférence sanctionnée par une Déclaration dite de Niamey, où des engagements ont été pris pour lutter efficacement contre le phénomène de trafic illicite des médicaments contrefaits.

A partir du constat fait par le ministre Mano Agaly, ajouté aux recommandations formulées par la Conférence de Niamey, les autorités nigériennes sont plus que jamais interpellées à réactiver le dossier sur le trafic de faux médicaments que votre journal a eu la primeur de dénoncer dans sa publication N°559 du 1er novembre 2012.

Un trafic dans lequel serait impliqué un conseiller spécial du président de l’Assemblée nationale, en la personne de Abdoulaye Tonkorou.

Outre ce réseau qui, selon nos informations, a réussi grâce à une chaîne de complicités, à faire introduire sur le territoire national plusieurs containers de faux médicaments, d’autres réseaux de trafic des produits contrefaits ont également été démantelés par la police nationale, suite à une enquête minutieusement menée par la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (Halcia).

Selon nos sources, la Halcia a déjà bouclé l’enquête ouverte sur ce trafic de faux médicaments au Niger. Ses conclusions seraient déjà transmises à la justice afin que le dossier soit instruit. C’est dire que toutes les personnes interpellées en rapport au trafic des faux médicaments au Niger, mais laissées en liberté du fait certainement de l’interventionnisme politique dans les affaires judiciaires, doivent être rappelées afin qu’elles soient entendues par la justice pour que soit déterminé le degré d’implication de chacune d’entre elles dans ce trafic honteux qui met en danger la vie des millions de nos concitoyens.



De l’implication du conseiller Abdoulaye Tonkorou dans le trafic

L’affaire a été mise à nu au mois de novembre 2012, suite à des investigations menées par votre journal, préoccupé de l’ampleur prise par le phénomène de trafic de faux médicaments dans notre pays. En poussant nos investigations au-delà des simples vendeurs ambulants des médicaments dits de la rue, nous avions découvert qu’un vaste réseau de trafiquants, bénéficiant des complicités d’un certain «niveau de décision» est au centre de ce trafic honteux.

La preuve a été donnée par ce réseau piloté par un conseiller spécial du président de l’Assemblée nationale, Abdoulaye Tonkorou, qui aurait réussi à convoyer ici même à Niamey, une importante quantité de ces produits contrefaits. Le procédé mis en place par ce réseau pour amener les faux médicaments jusqu’à Niamey fonctionne avec la complicité de certaines pharmacies de la place qui, moyennant deux (2) à trois (3) millions de Fcfa de corruption, acceptent de lui accorder l’autorisation de commander à leurs noms, de produits pharmaceutiques comme s’il s’agit des vraies commandes.

C’est à partir de ces bons de commandes établis par certains gérants des pharmacies, que le réseau parvient à acheminer ces faux produits au Niger. Un procédé qui permet aux trafiquants d’échapper à un contrôle rigoureux de la douane, une fois que les commandes, venant pour la plupart des ports d’Accra au Ghana et Lomé au Togo, arrivent au Niger. Munis des vrais faux documents, les trafiquants n’hésitent pas à acheminer des grandes quantités de ces faux médicaments qui, par la suite sont ventilées dans tout le pays et vendus non seulement dans certaines officines, mais aussi sur le marché « noir ». Voila le procédé mis en place par ce réseau pour introduire des faux médicaments dans notre pays, exposant ainsi la population à des dangers dont les conséquences sur leur santé sont incalculables.


De la menace sur la santé des populations

En organisant cette Conférence internationale à Niamey, la Fondation Tattali Iyali de la première dame du Niger, a soulevé une réelle préoccupation mondiale qu’est le trafic de faux médicaments, un fléau qui frappe le Niger de plein fouet et dont les conséquences à la fois sanitaires, sociales et économiques sont inestimables.

En effet, il est unanimement connu de par le monde que les faux médicaments mettent en danger la santé des populations, « inhibent les efforts des services de santé dans la lutte contre la maladie, et font perdre d’énormes ressources aux Etats en termes d’impôts et taxes, mais aussi de prises en charge des conséquences de l’utilisation desdits médicaments ».

Selon les statistiques des organismes spécialisés, tels que l’OMS, «6 à 15% du marché mondial de médicaments relève de la contrefaçon ». Dans les pays africains, « ces chiffres atteignent la barre de 30 à 70% », apprend-on.

C’est au vu de l’ampleur prise par le phénomène à travers le monde qu’une opération concertée a récemment été menée par l’Organisation mondiale des douanes dans 23 ports africains, dont celui de Ghana et Lomé où transitent les faux médicaments à destination du Niger. Cette opération a permis de saisir, selon les données fournies par cette même organisation, 700 millions d’unités de médicaments en 10 jours.

C’est dire que la menace due aux médicaments de contrefaçon dans nos pays est assez préoccupante pour la santé publique.

Une des raisons suffisantes pour que les autorités nigériennes prennent la mesure du phénomène pour engager un véritable combat contre les trafiquants de faux médicaments et mettre les populations à l’abri de ce danger permanent sur leur santé.
Un combat qui ne peut se faire sans pour autant démanteler tous les réseaux de trafiquants et les mettre à la disposition de la justice afin qu’ils puissent répondre de leur crime.

Sahirou Youssouf

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