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Institutions : la CNDH reproche au DG de la police d’avoir entraver à sa mission constitutionnelle

Publié le jeudi 19 mars 2020  |  ActuNiger
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© Autre presse par DR
Le Commissaire général Souley Boubacar
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Dans une déclaration publiée le mercredi 18 mars, la Commission nationale des droits humains (CNDH) a reproché au Directeur général de la Police nationale (DGPN), le Commissaire général Souley Boubacar, des faits qui « s’analysent en une entrave grave à l’accomplissement des missions de la Commission », et en « une menace proférée, un outrage fait aux membres assermentés de la Commission dans l’exercice de leur fonction ».

Cette sortie médiatique de la CNDH fait suite à la mission qu’elle a diligentée au marché de Tagabati et à la Police judiciaire (PJ) de Niamey, suite aux tragiques évènements qui ont suivi la manifestation de la société civile du dimanche 15 mars.

Après le marché de Tagabati où l’incendie provoqué lors des heurts entre la police et des groupes de manifestants a provoqué la mort de 4 personnes, des blessés et d’importants dégâts matériels, la délégation de la CNDH s’est rendue dans les locaux de la police judiciaire (PJ) de Niamey. Ainsi, la délégation a pu s’entretenir avec les membres de la société civile et les étudiants qui ont été interpellés suite aux évènements. « C’est au moment où s’achevait l’entretien avec les leaders de la Société Civile et que la délégation allait entamer la rencontre avec les autres gardés-à-vue (les étudiants et les autres) que, contre toute attente, le Directeur de la PJ recevait un appel téléphonique du Directeur Général de la Police Nationale (DGPN). Après quelques échanges entre eux, le Directeur de la PJ a tendu le téléphone au Président de la CNDH », rapporte le communiqué de la CNDH, le Professeur Khalid Ikhiri. Selon la même source, le Directeur Général de la Police Nationale s’est adressé littéralement au Président de la CNDH en ces termes : « on m’a informé que vous êtes venu avec une horde de journalistes. Je vous demande de quitter les lieux sinon je vous fais sortir manu militari ». En réponse, poursuit la Commission, le Président de la CNDH lui a dit ceci : « En dehors du Directeur de la Communication de la CNDH, il n’y a pas de journaliste ici ». Selon la CNDH, « Optant pour la sagesse, dans l’intérêt du pays, la CNDH avait préféré se retirer, en lieu et place d’un bras de fer ».


« Cet acte grave posé à l’encontre d’une des Institutions Constitutionnelles, qu’on voudrait pourtant fortes, constitue un précédent dangereux pour le renforcement de l’État de droit et de la démocratie. C’est pourquoi, la CNDH lance un appel au Président de la République, Chef de l’État, garant du respect de la Constitution et du fonctionnement régulier des pouvoirs publics, afin qu’il tire les conséquences de tels agissements que rien ne saurait justifier. Le respect et la promotion des droits humains doivent être effectifs dans l’intérêt de tous. Chacun pouvant se retrouver un jour dans la situation de victime nécessitant une assistance ».

La CNH qui a rappelé qu’elle tire sa légitimité de la Constitution ainsi que des principaux accords et traités internationaux auxquels le Niger a souscrit, a également rappelé les sanctions prévues par le législateur à l’encontre de tous ceux qui entravent sa mission ainsi que les mesures destinées à assurer la protection de ses membres dans l’exercice de leur fonction. « Au regard de tout ce qui précède, la CNDH se réserve opportunément le droit de porter plainte avec constitution de partie civile devant l’autorité judiciaire compétente » a assuré la Commission.

Il convient de noter que dans sa déclaration et suite aux évènements tragiques survenus le dimanche 15 mars à Niamey, la CNDH a recommandé au « gouvernement la mise en place d’une Commission d’enquête indépendante pour faire toute la lumière et situer les responsabilités ».

Ikali
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