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Afrique-Transport routier des marchandises : un casse-tête pour les logisticiens

Publié le jeudi 26 mars 2020  |  afrimag.net
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© aNiamey.com par DR
Le Port Autonome
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Si en Afrique, la route reste le mode de transport le plus dominant avec près de 90% du trafic interurbain et inter-États de marchandises, celle-ci est encore loin de désenclaver le continent à travers les échanges internationaux.

Résultat : Un produit valant 100 dollars à Abidjan coûtera 140 dollars une fois transporté à Niamey ou encore il revient plus cher d’acheminer un conteneur du Niger au Togo que de Singapour à Lomé. Aujourd’hui, malgré une augmentation soutenue du fret routier, le secteur peine à s’organiser.

Le port de Mombasa au Kenya est le relais de la majorité des importations et exportations de l’Ouganda. Mais transporter par route un conteneur de Kampala en Ouganda à Mombasa, par exemple, coûte deux fois plus cher et prend deux fois plus de temps que le transport maritime de Londres à Mombasa. Si en Afrique, la route reste le mode de transport le plus dominant avec près de 90% du trafic interurbain et inter-États de marchandises, celle-ci est encore loin de désenclaver le continent à travers les échanges internationaux. Représentant en général le seul moyen d’accès aux zones rurales, la route constitue le mode le plus flexible et approprié dans la vie économique et sociale des pays ou des régions. Le continent africain est caractérisé par une faible densité routière: 7 km pour 100 km² par rapport à 12,5 km pour 100 km² en Amérique latine et 19 km pour 100 km² en Asie. Résultat : malgré une augmentation soutenue du fret routier, le secteur peine à s’organiser. «Les infrastructures et des circuits logistiques encore rudimentaires. Dans 70 % à 90 % des cas, le transport routier reste encore dominé par le secteur informel sur le continent», fait constater un acteur logistique.

En effet, au Burkina Faso, par exemple, près de 90 % des 3 500 entreprises de transport de marchandises qui exploitent 25 000 engins, opèrent aujourd’hui dans l’informel. Il s’agit de petites sociétés familiales disposant le plus souvent de deux ou trois camions hors d’âge (plus de 30 ans en moyenne), selon un membre de l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (Otraf), principal syndicat routier créé en 1995.



Quelques grands acteurs locaux opèrent cependant dans le secteur formel. C’est le cas de la Société de transport et de commerce du Faso (plus de 350 véhicules et un chiffre d’affaires de plus de 8 milliards de F CFA, la Société de transport Sankara et Fils ou encore Kanazoé Frères, d’Inoussa Kanazoé.

La Côte d’Ivoire a vu elle aussi émerger quelques locomotives, comme l’entreprise «Les Centaures routiers» (près de 20 milliards de F CFA de chiffre d’affaires en 2018), une référence dans le transport d’hydrocarbures, de produits agricoles et de conteneurs. L’année dernière, ce groupe de transport familial fondé en août 1953 par Jean-Jacques Delsuc a démarré les travaux de réalisation d’une plateforme de logistique de 6 000 m2 (extensible à 55 000 m2) sur un terrain de 14 hectares dans la zone aéroportuaire. Quelques mois auparavant, la société de capital-investissement AfricInvest a investit 12,2 millions d’euros dans Les Centaures Routiers (LCR). L’investissement a depuis permis à LCR de renforcer sa flotte de camion, qui était de 450 véhicules, de créer un nouveau site destiné à regrouper l’ensemble de ses activités de transport et de services logistiques et d’augmenter le fonds de roulement de l’entreprise.

Mais, comme dans toute l’Afrique subsaharienne, l’essor des entreprises de transport comme LCR est limité par la faiblesse des infrastructures routières. «Avec 78 000 km de routes, le continent ne représente que 8 % du réseau mondial alors qu’il concentre 15 % de la population du globe et 22 % de la superficie terrestre. Construire 70 000 à 100 000 km de routes en plus constitue sans aucun doute le défi du siècle pour l’Afrique», juge Philippe de Moerloose, fondateur du consortium SDA-SDAI, qui distribue notamment les camions Volvo.



Desservir les principales villes du Burkina Faso prend en moyenne quarante-cinq jours, quand on pourrait sans doute le faire en deux semaines avec un réseau plus dense. Et les camions rentrent souvent à vide une fois la cargaison déchargée. Bien que, dans ce pays et dans d’autres, 90 % des marchandises soient importées ou exportées par la route, le secteur vivote.



Du chemin à faire en Afrique subsaharienne
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