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Agadez : Modernisation, desserte en eau et désenclavement

Publié le lundi 6 avril 2020  |  Le Sahel
Niger:
© Autre presse par DR
Niger: problème d`eau à Niamey
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Après Dosso Sogha en 2014, et Maradi Kolliya en 2015, la fête tournante du 18 décembre a élu domicile en 2016 à Agadez avec un important programme dénommé « Agadez Sokni ». Ce programme bâti à l’image des deux premiers qui l’ont précédé, consiste à doter la ville d’Agadez d’infrastructures modernes. Cette initiative du Président de la république, SEM Issoufou Mahamadou, consiste à doter Agadez d’une nouvelle tribune officielle, d’une maison de la culture, d’un stade régional refait, de plusieurs kilomètres de voirie urbaine, d’une cité du 18 décembre, de nombreux ouvrages d’embellissement de la ville au niveau des grands carrefours, et bien d’autres réalisations au profit de plusieurs secteurs sociaux. A mesure que le monde s’urbanise, les villes ont un rôle nécessaire, voire crucial, à jouer dans le développement national ; bien utilisé ce rôle peut, en effet constituer un véritable moteur de la croissance économique.

Au Niger, le gouvernement a pris des mesures visant à modifier le processus d’urbanisation en vue de rendre les villes plus agréables à vivre. C’est pourquoi la question d’urbanisation galopante de nos centres urbains avec tous ses corolaires a été inscrite dans les préoccupations majeures des autorités nationales. La ville d’Agadez a incontestablement connue ces dernières années une urbanisation accélérée qui caractérise les grandes villes nigériennes. Des quartiers tels que Dagmanet, Missarata, Pays-Bas attestent de l’explosion urbaine connue par la cité de l’Aïr. Le programme Agadez Sokni a contribué de manière efficiente à trouver un début de solution à certains problèmes lancinants que connait la ville d’Agadez. Il s’agit notamment du problème de la disponibilité de l’eau. Il faut dire qu’à cette occasion, l’adduction en eau de la ville a bénéficié d’un renforcement de capacité. Il ya eu la réalisation de deux forages pour environ 1400m3 par jour ; et la fourniture et l’installation de deux groupes électrogènes ; la réalisation de 14 kilomètres de réseau dans la ville d’Agadez. C’est un investissement d’un peu plus d’1 milliard de FCFA dont Agadez a bénéficié en hydraulique et assainissement dans le cadre du programme Sokni. Au-delà du programme Sokni, l’une des grandes préoccupations exprimées de manière répétitive par les populations est liée à l’eau potable et à l’assainissement. Selon le directeur régional de l’Hydraulique et de l’Assainissement d’Agadez, M. Awali Rabo, depuis 2011, les autorités de la 7ème République ont fait du secteur de l’eau et de l’assainissement un des secteurs prioritaires de la région. Au niveau de tous les sous secteurs d’importantes réalisations ont été faites dans la région d’Agadez. Dans le sous secteur de l’hydraulique villageoise et pastorale, durant les neuf années, la région d’Agadez a bénéficié de la réalisation des ouvrages neufs, tels que les puits cimentés, les mini-AEP, les stations de pompage pastorales, les postes d’eau autonomes. La région d’Agadez a bénéficié globalement de 159 puits cimentés, de 29 mini adductions d’eau potable, de 27 postes d’eau autonomes, de la construction de 68 stations de pompage pastorales, et de la réalisation de 69 forages équipés de pompes à motricité humaine. Il ya eu aussi l’extension des réseaux. « Les besoins d’une localité évoluent, et souvent on a besoin d’étendre le réseau pour amener l’eau dans les nouveaux quartiers» estime M. Awali Rabo. Il ajoute qu’il a été créé 705 équivalents points d’eau modernes, pour desservir 17.625 nouveaux ménages. A côté de ces travaux neufs, il ya eu des réhabilitations des anciens ouvrages. C’est ainsi que 266 puits cimentés ont fait l’objet de réhabilitation, 13 mini adductions d’eau potable ont été réhabilitées et remises en service, 5 stations de pompage pastorales, 1 poste d’eau autonome, et 59 forages équipés de pompes à motricité humaine ont aussi fait l’objet de réhabilitation pour un total de 342 Equivalents points d’eau modernes. Le coût de l’investissement pour réaliser ces travaux est de 12 milliards 273 millions FCFA pour ce domaine de l’hydraulique pastorale villageoise.« Dans le domaine de l’assainissement, nous avons réalisé 666 latrines dans les centres de formation, les établissements scolaires, les formations sanitaires et les lieux publics. Il y a également eu la mise en œuvre de l’approche assainissement totale pilotée par la communauté dans 130 villages de la région d’Agadez pour toucher 54.114 personnes », a souligné le directeur régional de l’Hydraulique et de l’Assainissement d’Agadez.Au niveau de l’hydraulique urbaine, d’importantes réalisations ont été faites. Il faut dire que pour la ville d’Arlit, la question de la qualité de l’eau se posait depuis fort longtemps, car la teneur en fluore était très élevée. Pour l’amélioration de la qualité de l’eau et le besoin du renforcement de la production, l’Etat et ses partenaires ont procédé à l’installation d’unités de défluoration, la réalisation d’un forage profond, et l’extension du réseau pour améliorer les conditions de desserte de cette ville.

Quant à la ville d’Agadez, depuis longtemps, elle connaissait un sérieux problème d’eau. L’Etat, grâce à un appui de la Banque Mondiale, a engagé des travaux de renforcement des capacités de l’adduction en eau potable de la ville d’Agadez en deux phases. Selon M. Awali Rabo, la première phase a consisté à la réalisation de neuf forages dont 3 au niveau du champ de captage de Kerbougou, et 6 au niveau de la zone d’Afara. Pour cette première phase, les 9 forages ont été réalisés. Il ya aussi la réalisation d’un réservoir de 1500m3 ; l’équipement des trois forages et leur mise en service ; la pose de 20 kilomètres de réseau de distribution et de 7 kilomètres de conduites de refoulement ; la fourniture d’un groupe électrogène de 650 KVA ; la réalisation d’une station de reprise au niveau du R3. Ce sont quelques 5 milliards 270 millions FCFA qui ont été investis pour la première phase, et mise en service au mois de mars 2017.

Les travaux de cette première phase ont permis d’améliorer de façon significative les conditions de desserte en eau potable de la ville d’Agadez. Mais ce n’était pas totalement satisfaisant aux yeux de la population. Et c’est pourquoi il y a une deuxième phase qui avait démarré en mars 2019. La consistance des travaux, tourne autour de la mise en service des 6 forages réalisés dans la zone d’Afara ; leur équipement électrique ; la construction d’une station de reprise à 37 kilomètres de la ville d’Agadez sur la route d’Arlit; la pose de 21,8 kilomètres de réseau de refoulement entre les forages à la station de reprise ; la pose de 37 kilomètres de conduites de refoulement (de la station de reprise jusqu’au R4) pour l’alimentation du réservoir R4; la pose de 59 kilomètres de conduites de distribution dans la ville d’Agadez ; l’alimentation électrique des forages et de lastation de reprise. Tous ces travaux se chiffrent à environ 12 milliards 691 millions Fcfa. Les travaux sont actuellement en cours, et d’ici le mois d’octobre prochain, ils prendront fin. C’est environ 10.400 m3 d’eau de plus par jour qui sont attendus pour le nouveau champ de captage d’Afara. Donc les besoins de la ville seront largement couverts. Cela signifie qu’une fois ces travaux finis et mis en service, le problème d’eau de la ville d’Agadez sera totalement réglé.

Rendre Arlit indépendante des sociétés minières

Par rapport à l’hydraulique urbaine, il faut dire que la ville d’Arlit, depuis sa création, a toujours dépendu des sociétés minières de la place pour la satisfaction de ses besoins en eau potable. Mais le besoin croit de façon exponentielle particulièrement pour une population qui a un taux de croissance très élevé. Ce qui fait que ces sociétés ne pouvaient plus faire face de façon satisfaisante aux besoins en eau potable de la ville d’Arlit au point où le problème d’eau de la ville d’Arlit constituait la principale préoccupation de la population et des autorités. Pour y remédier, l’Etat avec l’appui de la Banque Mondiale, a décidé de la construction d’une adduction d’eau potable propre à la ville d’Arlit, pour que cette ville soit complètement indépendante des sociétés minières pour ses besoins en eau potable. La consistance des travaux porte sur la réalisation de 8 forages à 17 kilomètres autour de la ville d’Arlit. Sur les huit forages, cinq ont été équipés et mis en service et les trois autres sont en réserve. Il y a eu aussi la réalisation de la station de reprise à environ 15 kilomètres de la ville d’Arlit ; la pose de 30 kilomètres de conduites de refoulement ; de 17 kilomètres de réseau de distribution ; la réalisation d’un réservoir de 1000m3 ; la dotation d’un groupe électrogène de 650 kva. Ces travaux ont été mis en service depuis le mois de mars 2017 et depuis lors le besoin de la ville est totalement couvert, et la ville est totalement indépendante de ces sociétés, avec en sus une eau de meilleure qualité.

Selon M. Awali Rabo, C’est le plus grand investissement dont la ville a bénéficié depuis de longues années. L’investissement pour la construction de l’adduction d’eau potable de la ville d’Arlit, est de 12 milliards 672 millions Fcfa. Ces investissements cumulés en hydraulique urbaine de 2011 à aujourd’hui font plus de 32 milliards FCFA.« Quant on cumule l’investissement dans le domaine de l’hydraulique villageoise, à celui réalisé dans le domaine de l’hydraulique urbaine, on a autour de 45 milliards FCFA d’investissement pour la région d’Agadez » a relevé le technicien.Mais ce n’est pas tout ! En perspective, dans le domaine de l’hydraulique villageoise, dans le cadre de la mise en œuvre du mécanisme commun de financement (PROSEA), pour l’année 2020, il est envisagé la réalisation de 19 systèmes d’alimentation en eau potable dont 3 mini AEP multi villages ; 12 mini AEP simples ; 2 postes d’eau autonomes ; 2 stations de pompage pastorales ; 16 forages et la construction de 90 latrines dans les centres de santé et les établissements scolaires. Dans le domaine de l’Hydraulique urbaine, les travaux de renforcement des capacités de l’adduction d’eau potable de la ville d’Agadez sont en cours et prendront fin au mois d’octobre prochain.

Réhabilitation progressive du réseau routier

Région la plus vaste du Niger, Agadez a un réseau routier qui s’est considérablement dégradé au file des années, devenant aujourd’hui une des principales préoccupations des plus hautes autorités du pays. Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou s’est engagé à réhabiliter l’ensemble de ces routes de la région d’Agadez. Plusieurs projets ont été lancés, dont la route Agadez-Tiguidit, sur la RN11 Nord, qui commence de Zinder et prend fin à Agadez au niveau de l’intersection de la RN 25 Nord. Ce linéaire fait 62 kilomètres, avec le PK début à Tiguidit et le PK fin à Agadez. Ce tronçon a été réalisé dans son intégralité ; la réception provisoire a été faite le 25 janvier 2018 ; et la réception définitive interviendra incessamment. Ce projet est d’un montant d’environ 7milliards FCFA débloqués par le 10ème FED. «Nous avons aussi le projet de la route Agadez-Embranchement Ingall. Le linéaire total fait 106 kilomètres. L’entreprise chargée de la réalisation de ces travaux est l’entreprise MBC, et le Bureau d’études chargé des prestations de suivi et contrôle des travaux est le groupement des Bureaux d’études Louis Berger et CI. Les travaux sont actuellement en cours, avec un taux de réalisation d’environ 43%. A la date d’aujourd’hui les travaux de terrassement ont vraiment avancé dans leur intégralité. L’entreprise est au niveau du PK 98 pour les travaux de couche d’assise. Donc il ne reste que 8 kilomètres avant l’Embranchement d’Ingall. Les travaux de la couche de fondation se poursuivent, de même que les travaux d’élargissement. L’ensemble de ces couches est en train d’être réalisé. L’entreprise met les bouchées doubles pour faire avancer les travaux. La réception provisoire est prévue vers fin octobre 2020. Ces travaux sont réalisés sur un financement de ORANO » a souligné le directeur régional de l’Equipement d’Agadez, M. Idrissa Altiné Abdramane.

Il a rappelé que le 12 février 2020, le ministre de l’Equipement était à Agadez pour procéder au lancement des travaux de la construction du pont de Telwa. Ce pont est un ouvrage de franchissement dont les caractéristiques sont les suivantes : c’est un pont qui fait 160 mètres linéaires de long, et qui est composé de 10 piles.

Actuellement les études géotechniques sont en cours. Incessamment l’entreprise chinoise viendra s’installer pour la construction de ce pont. Le financement de ce pont est assuré par le Budget National à hauteur de 6 milliards 015 millions 749 milles 249 FCFA. «Nous avons aussi l’axe Agadez-Arlit. Ce pont de Telwa fait partie de ce projet. Les travaux de cet axe ont été confiés à l’entreprise GEPCO dans le cadre du Partenariat Public-Privé. Jusque là les travaux n’ont pas encore commencé, mais l’entreprise est en train de se préparer. Nous sommes en train de prendre toutes les dispositions nécessaires pour pouvoir sous traiter ces travaux avec les chinois CFEC.

Donc c’est cette entreprise chinoise qui doit désormais prendre en charge la réalisation de ces travaux. C’est cette même entreprise qui a en charge la réalisation du pont de Telwa. Actuellement, l’entreprise est en train de s’installer à Tchirozérine. Elle a prévu deux bases principales : une base à Tchiro, et une autre auprès du village de la RTA, à 160 km. J’aimerais attirer l’attention de la population par rapport à l’état de la route. Quand vous prenez Agadez-Arlit, nous avons de grands ravinements sur l’itinéraire ; nous avons des ravinements causés par la pluie de l’année dernière, nous avons aussi des digues qui ont cédé. Nous avons relevé l’ensemble de ces points pour des dispositions urgentes à prendre par rapport aux entreprises attributaires. C’est pour rassurer les populations que nous sommes en train de prendre toutes les dispositions nécessaires pour réhabiliter cette route » a indiqué le directeur régional de l’Equipement d’Agadez. En ce qui concerne la route Arlit-Assamaka, longue de 225 kilomètres, le technicien souligne qu’elle est scindée en deux lots. Le premier lot fait 125 km, et le deuxième lot 100km. Les travaux de cette route sont toujours en cours. Le taux de réalisation du premier lot est de 72% et celui du second lot est de 77%. Cinq bailleurs de fonds financent ces travaux : FKDA, OFID, BOAD, BAD et l’Etat du Niger pour le premier lot ; et pour le deuxième lot, le financement est à 100% BAD.

Pour le tronçon Embranchement Ingall-Tamaya, long de 85 km, les travaux ont été confiés à une entreprise béninoise SIGMA2. «Mais le contrat a été résilié, et nous sommes en train de prendre des dispositions parce qu’ORANO a pris en charge le financement de cette route. Nous sommes en train d’actualiser les études afin de décider des procédures de passation de marché et choisir l’entreprise qui va exécuter ces travaux. C’est le Bureau d’études Techniconsult qui est chargé de la réactualisation de ces études. Actuellement les agents de ce Bureau sont à Agadez, et ils sont sur le terrain en train de travailler. Dans trois mois nous aurons les études pour validation» a ajouté M. Idrissa Altiné Abdramane.

Quant à la section Tiguidit-Tanout, longue de 220 km, elle est financée par la Banque Mondiale. Le directeur régional de l’Equipement affirme que les études vont commencer incessamment car le dossier est à la phase de présélection du Bureau d’études. « Agadez est une région très vaste. C’est une région qui a beaucoup de difficultés du point de vue de la dégradation de ses routes, et du point de vue du changement climatique. Aujourd’hui, nous subissons des dégâts sur les ouvrages suite à la pluviométrie. Parce que ces derniers temps il pleut beaucoup à Agadez. Même les ouvrages hydrauliques et les anciens ouvrages d’assainissement ne peuvent pas tenir le débit d’eau qui passe par ces buses. Il faudrait nécessairement réhabiliter tous ces tronçons pour pouvoir redimensionner tout en tenant compte de ce changement climatique» a conclu M. Idrissa Altiné Abdramane.



Oumarou Moussa Envoyé Spécial
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