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Enseignement secondaire : La disparition progressive des séries scientifiques

Publié le mercredi 15 avril 2020  |  Le Sahel
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© Autre presse par DR
Coup d’envoi des examens du CAP 2019 : Environ 3 000 candidats en lice
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Les disciplines scientifiques suscitent de moins en moins d’intérêt chez les élèves dans l’enseignement secondaire au Niger. Pour peu qu’on fasse la comparaison, généralement il y’a beaucoup plus d’élèves en série littéraire que dans les sections scientifiques. La série C, en particulier, où l’essentiel du programme porte sur les mathématiques et la physique-chimie «pures», tend à disparaitre dans nos lycées, comme en témoignent les proportions des candidatures au bac de ces dernières années. En effet, à la session précédente de l’examen ils étaient quelques 144 élèves de Terminale C à se présenter sur 58.734 candidats de l’enseignement général qui comporte quatre séries (A4, A8, C et D). Et actuellement, selon la Direction générale de l’Enseignement Secondaire, tout le Niger ne compte que 18 classes de Terminales C, tant au public qu’au privé.



La disparition progressive de la série C au cycle moyen d’enseignement général est d’autant plus vraie que certaines régions, au Niger, notamment Diffa et Tillabéri n’ont pas ouvert cette année des classes de Terminale C. «A Agadez il y’en a 3, Maradi 1, Dosso 1, Tahoua 1, Zinder 2 et Niamey 10», a relevé le directeur général de l’enseignement secondaire, M. Inoussa Oumarou.

Le programme de l’enseignement dans la série C met particulièrement l’accent sur les mathématiques et les sciences physiques, d’après Inoussa Oumarou, Directeur de l’enseignement secondaire. Généralement après le baccalauréat, à l’université les rares étudiants qui s’y intéressent sont orientés vers la filière Math-Physique. «Les élèves pensent que cette filière ne débouche qu’au métier d’enseignant, pour lequel ils n’ont plus d’engouement. Or, il y’a plein d’autres opportunités quand ils se spécialisent, après la licence par exemple, dans les domaines tels que: les télécommunications, les statistiques, la mécanique, l’informatique ou l’énergie», estime le directeur de l’enseignement secondaire. «Il y’a toujours des secondes C, mais à partir de la première c’est tant tôt A et D», a-t-il soutenu.



Il y’a, sans nul doute, un déficit d’information à l’endroit des élèves, sur les métiers de compétences scientifiques pures et leurs rôles dans le développement du pays à travers des recherches et applications de recherche adaptées. Pourtant, à titre légendaire, l’on ne peut méconnaitre l’exploit exceptionnel de l’éminent physicien nigérien, Pr feu Abdou Moumouni Dioffo dans le domaine de l’énergie solaire qui doit servir de modèle à la jeunesse. Autre aspect, explique le directeur de l’enseignement secondaire, les programmes font aussi peur aux élèves. Cela est par ailleurs dû à l’insuffisance des enseignants de profils qu’il faut pour tenir les candidats de la série, dans les privés en particulier. Les élèves s’exercent beaucoup plus en dehors des heures de cours. Cependant, ceux qui tiennent réussissent le mieux au bac par rapport aux élèves des autres séries. En effet, pendant que le taux global de réussite au bac général baisse de 28,05% à 25,49%, de 2018 à 2019, celui de la série C a augmenté de 59,26% à 74,31%.



A la base, pour orienter les élèves vers différentes sections, dans les lycées d’enseignement général, à l’époque de la seconde unique, il était systématiquement question de confronter leurs performances antérieurs selon les moyennes en disciplines littéraires et celles obtenues en matières scientifiques. « Intrinsèquement, l’élève est orienté sur la base de son travail, mais devant le choix d’un enfant ou son parent, nous n’avons pas à nous imposer», affirme le proviseur du lycée Issa Korombé, M. Aboubacar Harouna. Selon lui, ces dernières années, les élèves manquent d’ambitions pour les carrières scientifiques. Certains n’y sont pas, évidemment, aptes et d’autres se disent que, la série D c’est celle qui va les amener à faire la médecine, et c’est ce qu’ils préfèrent le plus.

«Avec 5 classes de Terminale A et 4 de série D, nous n’avons qu’une seule Terminale de série C, qui ne compte cette année que 4 élèves, tous des garçons. L’année précédente la classe comptait 12 candidats au bac, dont une seule fille. En 1ère C nous avons 13 élèves et en 2nde C, ils sont 34 (dont 4 filles)», déplore le proviseur M. Aboubacar Harouna. A l’en croire, tout récemment, le lycée Issa Korombé a engagé un processus de sensibilisation des élèves pour qu’ils soient suffisamment informés de l’importance et des opportunités d’avenir liés aux domaines de la science. «Au collège, mon enseignant de physique-chimie nous parlait souvent de l’importance de la science. Ce qui m’a beaucoup encouragé à m’intéresser plus aux matières scientifiques», a temoigné l’un des quatre élèves de la Terminale C du lycée Issa Korombé, Alio Saley Moumouni. «J’aime l’aéronautique, j’aimerais étudier ici à l’EAMAC», a-t-il dit.

Ismaël Bonkano Maiga, proviseur du complexe scolaire Lako de Niamey, témoigne : «nous n’avons plus de série C, même pas en classe de Seconde, depuis 3 ans. Il y’a plusieurs facteurs. D’abord au niveau du collège les élèves se désintéressent des matières scientifiques, ils obtiennent des mauvaises notes, surtout en mathématiques. Ceux qui parviennent à tirer leurs épingles du jeu s’orientent aussi plus vers la littérature. C’est surtout une question d’aptitudes et d’intérêts des élèves». C’est à peu près la même situation au CSP Manou Diata. Selon le proviseur de l’établissement, M. Issa Mai Karfe, la filière se limite au niveau de la classe de seconde. «Nous avons initié cette série C auparavant, nous étions ensuite confronté à des faibles effectifs, par le manque d’engouement des élèves», a-t-il confié.



Mahamane Chékaré Ismaël(onep)
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