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Le méchant paludisme ‘’virussé’’ et frustré par le covid-19

Publié le vendredi 17 avril 2020  |  Le Sahel
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© AFP par MARVIN RECINOS
Le virus du Zika se transmet par les moustiques du types Aedes
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Notre compatriote Mamane le Gondwanais l’a dit dans sa chronique sur RFI, et c’est vrai : le Coronavirus ne fait pas que des victimes en termes de personnes confinées, de patients contaminés et de morts, il fait aussi des jaloux et des trop frustrés ! Aujourd’hui, avec la ‘’fièvre’’ du Coronavirus se traduisant par une médiatisation tapageuse de l’évolution du COVID-19, devenu l’objet d’une certaine exclusivité à la Une de tous les médias du monde, toutes les autres maladies, bénignes ou dangereuses, sont reléguées aux oubliettes dans la mémoire collective des terriens.

En Afrique, les maladies tropicales (déjà taxées d’être négligées) se trouvent carrément banalisées. Même le paludisme, cette ‘’coqueluche’’ des maladies tropicales, qui provoquait une affluence quasi-quotidienne des patients au niveau des hôpitaux, des cliniques, des districts sanitaires et autres centres de santé secondaires, est aux abois.

En effet, en Afrique, avant l’avènement du Coronavirus, le moindre malaise impliquait un soupçon de palu. Quand on fait de la fièvre, c’est forcément le palu, quand on ressent quelques douleurs ou fatigue, c’est sans doute le palu ; quand on a des migraines incessantes ou un début de rhume, c’est encore le palu ; quand on ne se sent pas bien dans sa peau, c’est toujours le palu. Hey, même lorsqu’on est plongé dans la déche et que cela vous rend triste, on invoque souvent un début de palu !

Tout cela montre à quel point le paludisme jouissait d’une grande ‘’estime’’ en Afrique dans le registre des maladies les plus redoutées. D’où d’ailleurs tous ces programmes entiers ayant été créés et financés à coups de milliards de francs CFA, dans la plupart de nos pays, pour engager une lutte sans merci contre le paludisme.

Aujourd’hui, le vent de la ‘’notoriété’’ a tourné, et le pauvre paludisme est tout aigri. D’abord, il est jaloux et frustré de voir que tous ces maux et malaises qui participaient à lui conférer sa triste réputation ont été subitement détournés et confisqués par ce ‘’parvenu’’ de COVID-19. Et voilà qu’aujourd’hui, quand tu développes des accès de fièvre (symptôme par excellence du paludisme), ça craint plutôt le Coronavirus ; tu as des migraines ou tu tousses, c’est Coronavirus, et même lorsque, après avoir déchargé un camion rempli de ciment, et le lendemain tu te réveilles avec des douleurs à la poitrine, ça soupçonne le Coronavirus, etc. Pire, sur le plan du financement, le paludisme se trouve recalé au rang des parents pauvres, sachant que désormais presque toutes les ressources financières sont redéployées dans la lutte contre le Coronavirus.

Comme quoi, même le méchant paludisme, qui a longtemps empesté la vie en Afrique, n’épargnant ni enfants ni vieillards, est gravement virussé par le Coronavirus. Et voilà que, par ces temps de COVID-19, beaucoup pensent que ce n’est même pas trop prudent de parler du fameux ‘’coup de palu’’ que d’aucuns utilisaient abusivement pour justifier leur absence au travail. Pauvre palu !…

Assane Soumana
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