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Le gouvernement français a adopté un projet de loi qui met fin au francs CFA, quelles sont les conséquences pour les pays concernés par cette mesure?

Publié le lundi 25 mai 2020  |  tamtaminfo.com
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© Autre presse par DR
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A notre humble avis, il ne s’agit pas ici de la fin du franc CFA, mais plutôt d’une réforme de la coopération monétaire entre la France et les pays membres de l’UEMOA.

En effet, la France est liée par les accords de coopération monétaire avec trois zones monétaires africaines, il s’agit : de la zone monétaire de huit pays membres de l’Union Economique, Monétaire Ouest Africaine, l’UEMOA, le Benin, le Burkina Faso, la Cote D’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal, et le Togo , de la zone monétaire de six papys membres de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale, la CEMAC, : le Cameroun, la République Centrafricaine , la République du Congo , le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad , en fin les Comores .

Cette coopération repose sur un accord signé le 4 décembre 1973, ledit accord a été modifié par avenants en 2005 et en 2014, qui comporte trois principes appliqués aux trois zones monétaires et qui déterminent leur régime de change.

– Le premier principe est la parité fixe : le franc CFA et le franc comorien ont une parité fixe avec l’EURO, cette parité n’a pas évolué depuis 1994. Un euro = 655, 957 FCFA.
– Le deuxième principe est la garantie illimitée de la monnaie accordée par la France et qui permettrait d’assurer le maintien de ce taux de change même en cas de difficultés ou choc de la balance de paiement.
– Le troisième principe est la centralisation des réserves de change : de par un contrôle très rigoureux, il est fait obligation aux acteurs économiques de convertir l’intégralité de leur avoirs en devises FCFA auprès des banques centrales de trois zones monétaires, les réserves de chaque zone étant mutualisées et centralisées par les banques centrales concernées.

En réalité c’est cet accord qui a été révisé à la demande des pays membres de l’UEMOA, selon la partie française.

Les pays membres de l’UEMOA, ont souhaité voir évoluer le fonctionnement de leur coopération avec la France. Leur objectif est de tendre vers une réforme de l’UEMOA, mais aussi faciliter l’extension de la zone aux autres sept pays membres de la CEDEAO.

La France serait engagée à appuyer le processus de la création d’une monnaie unique au sein de la CEDEAO lancé en 1983 dont la mise en œuvre est prévue en juillet 2020. Accordons à cet engagement un bénéfice de doute.

La France n’a pas de choix, ses partenaires européens voient d’un mauvais œil la gestion qu’elle est en train de faire des réserves des devises du franc CFA. Au-delà de l’ Europe, les États-Unis d’Amérique , le Canada, la Russie, ect commencent à élever les voix afin que cette exploitation des pays membres de la zone franc cesse .

Grâce à beaucoup des pressions, notamment les panafricanistes africains, et autres , la réforme de l’UEMOA a abouti donc à une proposition commune de revoir le mécanisme de fonctionnement de cette coopération monétaire suivant quatre axes :

– Le changement de nom de la devise : le franc CFA prend la dénomination, ECO, avec parité fixe à l’EURO;
– La suppression de l’obligation de la centralisation des devises de change sur le compte d’opérations, logé au Trésor français;
– Le retrait de la France des instances de gouvernance de la zone UEMOA;
– La mise en place concomitante de mécanismes ad hoc de dialogue et de suivi des risques (notamment reporting, échange).

Tel est en grosso modo notre compréhension du contenu de l’accord de coopération monétaire entre le gouvernement français et les pays membres de l’UEMOA, signé le 21 décembre 2019.

Cet accord sera transmis à l’assemblée nationale française pour ratification, une fois ratifié il remplacera l’accord existant de 1973. Il serait complété courant 2020 par une convention de garantie.

Les pays membres de l’UEMOA se devaient de transformer cet accord à une grande opportunité de sortir du joug de l’ex puissance colonisatrice. En effet, ils devraient considérer cette nouvelle situation comme une période de transition pour tendre vers la monnaie commune unique, ECO, qu’ils ont contribué à créer au sein de la CEDEAO, ce qui permettrait de concrétiser le processus engagé de la création d’une monnaie commune unique, de la CEDEAO, depuis 1983.

L’UEMEOA et la CEDEAO doivent mutualiser leurs efforts en vue de parvenir à une véritable zone monétaire ouest africaine, gage d’une véritable intégration économique et monétaire sous régionale. L’ECO de la CEDEAO devrait maintenir son taux de change flexible pour permettre à la grande zone monétaire ouest africaine de bien commercer avec le reste du monde, de créer ainsi beaucoup des entreprises industrielles, sources des richesses, eu égard aux grandes potentialités de ladite zone.

La CEDEAO doit progresser, rester unie , c’est l’Afrique qui gagne !
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