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Discours du président Issoufou Mahamadou à la 19e Session de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Comité Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS)

Publié le lundi 20 juillet 2020  |  aNiamey.com
19e
© Présidence par DR
19e Session de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Comité Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS)
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Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,

Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions,

Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,

Monsieur le Secrétaire Exécutif du CILSS,

Mesdames, Messieurs,

Permettez-moi de saluer tous les participants à la présente session virtuelle de la 19ème Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement du Comité permanent Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), qui se tient dans un contexte caractérisé par des crises multiformes, notamment sécuritaire et sanitaire.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Depuis une cinquantaine d’années, le CILSS a contribué à l'émergence d'une vraie conscience des vulnérabilités du Sahel et des solutions qu’elles appellent. Il a travaillé dans une perspective de développement et d’intégration de ses pays membres, dans un élan qui a permis la réalisation d'un ensemble de programmes régionaux et nationaux dans les domaines de la sécurité alimentaire, de la maîtrise de l’eau et de la lutte contre la désertification.

Afin de maximiser l’impact des interventions dans la sous-région, le besoin s’est fait ressentir, dès 1998, d’harmoniser les programmes de coopération entre la CEDEAO, l’UEMOA et le CILSS. Ainsi, en 1999, la CEDEAO confiait directement au CILSS, la mise en œuvre de son programme d’action régional pour combattre la désertification en Afrique. En 2006, la CEDEAO et le CILSS signaient un accord de coopération faisant du CILSS « la branche technique » de la CEDEAO en matière de sécurité alimentaire et de lutte contre la désertification. Depuis lors, les efforts d’harmonisation et de convergence ont justifié des transferts de fonds importants de la CEDEAO et de l’UEMOA pour la mise en œuvre de programmes relevant de son champ d’action, dont entre autres le « programme prioritaire de prévention et de gestion des crises alimentaires et autres calamités naturelles (PREGES/ACN) » de la politique agricole de la CEDEAO (ECOWAP/PDDAA), le « Réseau de prévention et de gestion des crises alimentaires (RPCA) », le dispositif intégré d’informations agricoles (ECOGRIS), le Programme d’action sous régional de lutte contre la désertification en Afrique de l’Ouest et au Tchad (PASR/AO), ou la transformation du Centre Régional Agrhymet en centre régional climatique pour le Sahel.

L’expertise technique du CILSS étant largement reconnue, il s’est progressivement élargi aux pays côtiers (le Bénin, la Côte d’Ivoire, la Guinée et le Togo). Le CILSS s'est transformé avec succès en centre d'excellence couvrant toute la région ouest-africaine et a su attirer de nombreux nouveaux projets et programmes de développement dans les domaines de la résilience, du pastoralisme et du changement climatique, avec de nombreux partenaires.

L’aboutissement du processus de réforme de l'organisation, entamé après la crise de 2016, avec un nouveau schéma organisationnel, institutionnel et administratif, permettra au CILSS de prendre un nouveau départ. Je lance un appel à tous pour une mise en œuvre rigoureuse des recommandations faites dans le cadre de cette réforme, ceci d’autant plus que les défis qui se dressent devant nous restent entiers au regard de la situation alimentaire et nutritionnelle de la région, qui est fortement impactée par les effets de la crise sécuritaire, les effets du changement climatique et l’invasion de la Chenille Légionnaire d’Automne (CLA) et, ces derniers temps, par la pandémie de la Covid-19 et les menaces d’une crise acridienne qui se profile à l’horizon. Par ailleurs, selon la dernière analyse du Cadre Harmonisé de mars 2020, on relève que plus de 17 millions de personnes sont sous la menace de l’insécurité alimentaire.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Au Niger, la mise en œuvre de l’Initiative 3N - les Nigériens Nourrissent les Nigériens - nous a permis de faire face à ces défis, avec beaucoup de succès. C’est ainsi que sur la période 2011-2019, le Gouvernement a consacré 13% des ressources mobilisées au développement rural. L’accent a été mis sur l’accroissement des rendements des cultures pluviales, la mobilisation des eaux pour les cultures irriguées, la mise en place de la maison du paysan pour l’approvisionnement en intrants, la restauration et la défense des terres, ainsi que le suivi et le traitement des superficies infestées par la Chenille Légionnaire d’Automne (CLA). La place centrale qu’occupent les cultures irriguées dans l’initiative 3N nous a amenés à mettre un accent particulier sur l’accès à l’énergie à faible coût à travers notamment la réalisation en cours du barrage de Kandadji.

Dans le but d’accroitre l’investissement dans le secteur agro pastoral, le Fonds d’Investissement pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (FISAN) a été mis en place ainsi qu’un mécanisme d’assistance pour soutenir les populations vulnérables, afin de garantir une sécurité alimentaire généralisée.

Pour aider les populations vulnérables, nous avons conçu et mis en œuvre des plans de soutien dans lesquels il a été injecté en moyenne annuelle environ 200 milliards de FCFA, à travers des actions telles que les distributions gratuites ciblées de céréales, les ventes de céréales à prix modérés, les opérations de cash for work et les opérations de cash transfert. En moyenne, plus de 1,4 million de personnes bénéficient de ces plans de soutien chaque année, depuis 2011.

En 2020, le plan de soutien a été bonifié à 300 milliards pour tenir compte de l’effet additionnel de la Covid-19 sur les populations vulnérables et celles déplacées, estimées à 3 millions de personnes.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

« S’investir dans la recherche de la sécurité alimentaire et dans la lutte contre les effets de la sécheresse et de la désertification, pour un nouvel équilibre écologique au Sahel », tel est le mandat du CILSS dont les actions doivent être mises en synergie, non seulement avec celles de la CEDEAO et de l’UEMOA, mais aussi celles de la Commission Climat du Sahel, dont le plan d’investissement contribuera sans doute à la résilience des populations et des écosystèmes de la Région du Sahel.

Il nous revient, par conséquent, de renforcer la position stratégique du CILLS en matière de coordination et d’harmonisation des politiques régionales de sécurité alimentaire et nutritionnelle, en vue d’atténuer la pauvreté des populations sahéliennes. Notre institution commune pourra ainsi mieux contribuer au développement durable du Sahel.

Le contexte social et économique actuel dans lesquels vivent les Etats Membres de l’Afrique de l’Ouest - impacté par les crises liées au Changement Climatique, les crises sécuritaires et la pandémie de la COVID19 – vient rappeler à suffisance la clairvoyance de nos prédécesseurs qui déjà en 1998, recommandaient d’évoluer vers une rationalisation des Organisations Inter-Gouvernementales.

Au moment où nous entamons nos discussions sur la nécessaire réforme du CILSS, en ma qualité de Président en Exercice de la CEDEAO, je note et salue les efforts inlassables accomplies et voudrais nous inviter à aller plus loin dans la rationalisation, pour une plus grande efficacité et efficience des interventions pour le bien-être des populations du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest.

Je voudrais enfin, Excellences, Mesdames et Messieurs, inviter tous les partenaires à poursuivre et accroître leurs appuis au CILSS, afin de l’aider à accomplir son ambitieux et noble mandat.

Je vous remercie.
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