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Agadez/Inondations : Une bonne partie de la capitale de l’Aïr Sous les flots

Publié le mercredi 2 septembre 2020  |  Le Sahel
Inondations
© RFI par Raliou Hamed-Assaleh
Inondations dans la ville d`Agadez au Niger
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Une importante quantité d’eau drainée par les crues du kori Telwa, l’un des 28 bassins versants de l’Aïr, a temporairement inondé, le 30 Août dernier, presque toutes les parties nord-est et nord-ouest de la ville d’Agadez, principalement dans les quartiers Dubai, Tadalanfaye, Jeune cadre, Tajajarat, Pays-bas. L’eau de la Telwa a traversé sa voie traditionnelle pour former des vastes points d’eau au sein de la ville. Le Centre Hospitalier Régional n’en a pas été épargné, mais les responsables n’ont pas signalé de dégâts.

Cette scène rappelle à l’esprit des habitants de la capitale de l’Aïr les événements du 1er septembre 2009 où la ville d’Agadez a été victime du même débordement de Telwa faisant des dégâts très dramatiques (destructions de maisons, pertes en vies humaines etc.). La même année, la Société AREVA avait financé la construction d’une digue pour protéger la ville des crues de la Telwa.

Ce sont 28 bassins

versants de l’Aïr qui alimentent les nappes phréatiques qui sont d’une importance capitale pour les populations nomades de la région dont le maraîchage constitue la principale activité économique.

Dans la région d’Agadez, en particulier dans la zone Aïr, ces dernières années, les inondations ont occasionné d’importants dégâts aux producteurs à travers la perte des moyens de subsistance (matériels, récoltes, animaux, terres cultivables, etc.). En effet, pendant l’hivernage, des orages violents s’abattent sur le massif montagneux de l’Aïr dont les eaux s’écoulent le long des koris des vallées de Zilalat, Boughoul, Issegh Seghan, Telwa, Abardek, Iférouane, induisant une forte érosion des berges qui ronge progressivement les terres cultivables, l’une des ressources des populations, occasionnant des inondations au pied des massifs.

En 2015, le débordement des eaux des koris a provoqué de fortes inondations ayant causé des dégâts considérables dans les zones de productions maraîchères où plusieurs jardins ont été sérieusement endommagés, des haies de protection littéralement emportées, des puits ensevelis, des berges de protection de kori dégradées, sans oublier les puits maraichers et de motopompes ensevelis ou inondés.

En 2013, les inondations avaient créé des situations difficiles dans l’Aïr où au total 207 ménages, dont 123 à Timia et 84 à Iférouane, ont été déclarés sinistrés, des cases effondrées, des boutiques détruites, 57 puits maraichers et 4 pastoraux emportés ou ensevelis, ainsi que 22 motopompes et 8.446 mètres linéaires de haies de clôture des jardins emportés par les eaux en furie.

C’est un impératif pour l’Etat et ses partenaire de jeter les bases d’une action plus efficace en matière de renforcement de la résilience conjuguant action humanitaire, coopération au développement sur le long terme et engagement politique. L’approche de la résilience a pour avantage de réduire les besoins humanitaires et permet des gains plus durables et équitables en matière de développement.

Les planificateurs et décideurs politiques doivent faire plus d’efforts au niveau de l’identification des scenarii à risque, de la réduction des vulnérabilités et du renforcement des capacités des

personnes, et des communautés à absorber et se remettre des chocs écologiques liés aux variabilités climatiques.

Les zones maraichères des massifs de l’Aïr ne sont pas que des îlots granitiques parsemés de villages perdus dans le désert. Des jardiniers, caravaniers et éleveurs, y vivent le long des koris dont les nappes se rechargent pendant la saison des pluies, ce qui permet aux sédentaires, aux nomades et à leur bétail de subsister.

Abdoulaye Harouna,

ONEP-ANP/Agadez
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