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Lutte contre les délinquances à Gaya : En plus des interpellations, la Police organise des séances de sensibilisation aussi bien avec les délinquants, qu’avec tous les autres acteurs, selon le DDP de Gaya

Publié le vendredi 25 septembre 2020  |  Le Sahel
Lutte
© Autre presse par DR
Lutte contre les délinquances
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Gaya, principale ville et chef-lieu du département du même nom, est frontalière du Bénin et du Nigeria. Sa situation sur l’axe principal Cotonou – Gaya, Dosso – Niamey et sa position frontalière, favorisent des activités commerciales florissantes, en même temps qu’elles font développer plusieurs types de délinquances. Ce département qui comptait, 63.000 habitants en 2018, a donc une position privilégiée, qui fait de lui un endroit propice à certaines formes de délinquances, qui nuisent à la sécurité et au développement de notre pays et dont les agents de la Police Nationale s’activent, jour et nuit, à enrailler.

Gaya est un département frontalier à deux Etats, à savoir : le Bénin et le Nigeria. Comme toutes les zone frontalières, Gaya aussi fait face à une série d’actes de délinquance dont : la consommation des stupéfiants, la prostitution et le vol. « Ce sont essentiellement les jeunes hommes qui sont le plus impliqués dans ces délinquances. Cependant, des femmes sont aussi interpellées dans des actes de la prostitution, du vol et même de trafic et de la consommation des stupéfiants. « A notre avis, cette délinquance est due à un problème d’éducation. C’est cette défaillance éducationnelle qui fait que tous ces gens s’adonnent à ce que nous appelons la petite délinquance. Les parents et la société ont démissionné de leur devoir d’éducation, de contrôle et d’initiation aux bonnes mœurs de leurs enfants. Ce qui fait que c’est les enfants qui s’éduquent eux-mêmes dans la rue. Ce qui leur ouvre les portes des délinquances que nous observons, au lieu d’être à l’école, dans les ateliers ou autre lieu de formation et d’apprentissage », estime le Commissaire Principal de Police et Directeur Départemental (DDP) de la Police de Gaya, M. Ibrahim Boukari Issaka. Pire, témoigne-t-il, la Police de Gaya, a aussi appréhendé de jeunes scolarisés, des collégiens et autres lycéens, pour consommation de drogues. «Ces jeunes dont l’âge varie entre 15 et 25 ans, qui sont sensés assurer la relève, sombrent de plus en plus dans ces délinquances, ce qui est une véritable source d’inquiétude et de préoccupation pour notre pays », déplore le Commissaire. La Police de Gaya estime à près de 300 délinquants appréhendés, par an, pour divers délits. « La Police nationale est là pour assurer la sécurité des biens et des personnes, donc en plus des opérations de rafles, dans des lieux ciblés, des interpellations, aussi bien des consommateurs que des dealers de ces produits prohibés. En plus, nous procédons aussi à des séances de sensibilisation dans les quartiers, des jeunes, des leaders coutumiers à qui nous ne manquons pas de parler des lois qui répriment ces actes délictueux et les sanctions qu’encourent des éventuels impliqués dans ces actes », ajoute-t-il. Selon le Commissaire Issaka, en collaboration avec les services de la protection de l’enfant et des radios communautaires, ses services organisent, périodiquement, des séances de sensibilisation, en langues nationales, pour une plus grande prise de conscience par rapport aux différentes délinquances que nous constatons au niveau de Gaya. «Avec ces séances et l’appui des Chefs des quartiers, nous constatons, de plus en plus, une prise de conscience des gens, car c’est souvent ces Chefs ou encore d’autres citoyens qui dénoncent certains délinquants. C’est dire que les actions que mène la Police nationale, au niveau de Gaya, portent leurs fruits et ont des impacts positifs attendus au sein des populations », indique-t-il. «Le Niger n’est pas un pays de fabrication de ces stupéfiants mais seulement un pays de transit et de consommation. Comme Gaya est au niveau de deux frontières, notre tâche n’est pas aisée, surtout avec nos frontières poreuses et surtout la présence du fleuve, qui permet aux délinquants une plus grande liberté de mouvements. « En effet, l’autre contrainte majeure, que rencontre notre département est celui lié à la sécurité. Outre les deux frontières que Gaya possède, il y a une autre frontière insaisissable qui est le fleuve. C’est par ce fleuve que se sont transportées toutes les transactions qui sont bloquées depuis la fermeture des frontières. C’est pour cela que nous nous mobilisons pour sécuriser nos concitoyens et leurs biens », précise, quant à lui, M. Amadou Halidou, maire de la Commune urbaine de Gaya. Celui-ci cite, pour illustrer cette insécurité notamment le vol, les attaques à main armée, la consommation des stupéfiants, la prostitution. Selon le Directeur Départemental de la Police, les brigades de la Police et de la Douane, qui ont la charge de surveiller les mouvements et trafics terrestres et fluviaux n’ont pas assez de moyens pour bien opérer et s’acquitter convenablement de leurs missions », ajoute-t-il. Cependant, précise le Commissaire, à la Police, au niveau des frontières terrestres et avec une équipe spéciale, ils procèdent à des fouilles minutieuses et systématiques de tous les camions pour mettre la main sur les produits prohibés. « Il faut dire que certaines infractions sont liées à l’ignorance. C’est pour cela que nous commençons la sensibilisation dès l’interpellation, donc ici même au niveau du Commissariat de Gaya. Souvent pour les cas des filles, par exemple, nous convoquons leurs parents pour leur expliquer dans quel contexte leur fille a été interpellée, ainsi que ce qu’elle encoure. Il faut reconnaître que si certain parents voient la gravité de l’acte posé, ils décident de prendre des dispositions, alors que d’autres jouent la carte de l’indifférence et de la démission », reconnait-t-il. M. Ibrahim Boukari Issaka note que plusieurs des délinquants appartenant à des gangs interviennent aussi bien à Gaya que chez nos voisins au Bénin et au Nigéria mais aussi dans certaines localités de notre vaste pays, comme à Niamey, la capitale.





Un gang de malfrats, en provenance de Gaya mis hors d’état de nuire à Niamey





En effet, le 11 juin 2020, la Police Nationale a présenté, au niveau des services de la Police judiciaire, un gang de malfrats, en provenance de Gaya et qui qui opérait aussi bien à Gaya, qu’à Niamey et à Malanville (Bénin). Composée de plusieurs membres, cette bande regorge en son sein d’individus très dangereux qui n’ont aucun remord à tuer une personne pour disposer de ses biens. A son actif, sept (7) meurtres et plusieurs vols commis à Niamey et à Gaya au Niger et à Malanville au Bénin. Selon la Direction générale de la Police Nationale, cette bande qui a pris ses racines à Gaya, s’était délocalisée pour s’implanter à Niamey où elle s’est reconstituée avec l’arrivée dans ses rangs de plusieurs autres voleurs et grands bandits, venus renforcer le gang. Ainsi, dans la nuit du 05 au 06 mai 2020, au quartier Aéroport de Niamey, cette bande des malfrats s’est introduite, selon la Police nationale, dans une usine dénommée «Liwang Industrie’’ où ses membres ont froidement assassiné un homme de nationalité chinoise et blessé grièvement son collègue». «Une somme d’environ 1.200.000FCFA, deux (2) téléphones portables, un (1) ordinateur de bureau et deux (2) unités centrales » ont été emportés par le gang, selon toujours la Direction générale de la Police Nationale. D’autres vols de nuit ont également été commis par cette bande de malfrats qui a réussi à « vider le contenu de toute une boutique dans un quartier de Niamey», s’ajoute un autre vol commis dans une habitation où les voleurs ont « emporté deux (2) téléphones portables et un (1) poste téléviseur », selon toujours la Police nationale. Cette bande de malfrats opère également au Bénin voisin, précisément à Malanville où elle a eu à dévaliser trois (3) boutiques, blessant leurs propriétaires et emportant leurs biens. A lui seul, selon l’information donnée par la Direction générale de la Police nationale, le chef du gang a « commis six (6) meurtres et plusieurs braquages dans la ville de Malanville». C’est donc une bande de dangereux criminels que la Police judiciaire a réussi à mettre hors d’état de nuire. Pour que la Police nationale puisse continuer à prendre le dessus sur des réseaux et bandes des malfrats qui perturbent la quiétude des paisibles citoyens, il faudrait nécessairement que la population collabore davantage avec la Police nationale en l’informant de tout ce qu’elle voit de suspect dans son environnement immédiat, comme on l’a vu, ci-dessus au niveau du département de Gaya. Etant donné que la gestion sécuritaire est une affaire de tous, c’est en mettant donc à sa disposition des informations utiles sur des cas susceptibles de perturber la quiétude des populations que la Police Nationale pourrait très rapidement engager des actions en vue de circonscrire le mal et démanteler ces types d’organisations criminelles.



Par Mahamadou Diallo, Envoyé Spécial(onep)
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