Le civisme ! Voilà un mot très couramment utilisé, mais dont on fait très peu cas à travers nos comportements quotidiens. A moins que, quelque part, l’on n’ait pas une claire perception du contenu. Aussi, importe-t-il de rappeler à ceux qui l’ignorent encore que le civisme consiste tout simplement à toujours cultiver dans nos actes et comportements de tous les jours une réelle conscience de ses devoirs envers la société. En français facile, le civisme se résume à l’affirmation individuelle d’une certaine conscience politique qui place les égards dus au pays, ses lois et ses valeurs, au-dessus de toute chose. Etre civique ou patriote, c’est être soucieux, en toute circonstance, de jouer la carte du citoyen modèle, en faisant en sorte que, dans toutes nos actions, l’intérêt général l’emporte sur les intérêts particuliers.
C’est en cela que l’essayiste français Hervé Edwy Plenel a pu dire que « le civisme constitue alors la vertu socio-politique de l’éthique. Il requiert solidarité et responsabilité. Si le civisme s’étiole, la démocratie s’étiole ». Ainsi compris, le civisme s’impose comme cette valeur primordiale, c’est cette essence dont se nourrit toute nation pour forger, consolider et exalter sa grandeur. Le respect de son pays, des autres qui y vivent, ainsi que de la chose publique, telle est la règle d’or du citoyen modèle !
Mais que constate-t-on dans les faits chez nous au Niger ? Il est vrai que lors des récentes inondations à Niamey et dans certaines villes de notre pays beaucoup de compatriotes se sont illustrés par leur engagement civique en apportant aide et compassion aux sinistrés, mais cela correspond à l’exception de la règle. Car, beaucoup d’autres exemples sont là pour attester du fait qu’il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir sur la voie du raffermissement d’une véritable conscience civique. Surtout avec cette nouvelle génération de citoyens plus enclins à revendiquer des droits et des libertés qu’à se soucier d’honorer leurs obligations vis-à-vis du pays et des autres. S’y ajoute l’insouciance avec laquelle certains (beaucoup !) de nos compatriotes traitent les biens publics. Aujourd’hui encore, il suffit d’une petite saute d’humeur pour que certains manifestants se mettent à saccager les infrastructures publiques chèrement acquises. Pire, usant et abusant des plateformes faciles que leur offrent les réseaux sociaux, certains citoyens n’hésitent pas à débiter des déclarations propres à démolir tous les fondements de notre Nation et de son unité. Ne parlons même pas des incessants échanges d’invectives et autres dérives malsaines qui frisent la négation du civisme à l’état pur.
Aussi, au moment où le Niger s’achemine vers les élections générales, avec tout ce que cela implique en termes de prise de position partisane et de contradiction, il est bon et utile de rappeler à tous et à chacun de ne jamais oublier l’ultime responsabilité qu’il leur incombe de préserver le Niger et ses intérêts, ainsi que ceux de son peuple qui aspire, d’abord et avant tout, à la paix et au développement. Que ce message soit entendu ! Car, a dit Nelson Mandela, cette grande figure africaine, « la liberté sans le civisme, la liberté sans la capacité de vivre en paix, n’est absolument pas la vraie liberté ! ».