A l’instar du reste de la communauté internationale, le Niger commémore aujourd’hui 13 octobre, la journée internationale de prévention des catastrophes, sous le thème «Augmenter nettement, d’ici à 2020, le nombre de pays dotés de stratégies nationales et locales de réduction des risques de catastrophes». A cette occasion, le Directeur de Cabinet du Premier ministre, M. Hamadou Adamou Souley a livré un message dans lequel il s’est penché entre autres sur les efforts consentis par le Niger pour réduire les risques de catastrophes.
Dans le message qu’il a livré, M. Hamadou Adamou Souley a d’abord indiqué que l’édition de cette année met l’accent sur l’objectif ‘’E’’ de la campagne «Sendai sept», un objectif consistant à augmenter, avant fin 2020, le nombre de pays dotés de stratégies de réduction des risques de catastrophes. D’après lui, il est impératif pour les Etats de disposer de telles stratégies pour une anticipation sur les risques de catastrophes et une meilleure planification des réponses surtout que ces dernières décennies, les impacts économiques et sociaux des catastrophes ont augmenté à la fois en termes de fréquence et d’ampleur à l’échelle mondiale.
En effet, sur le plan mondial, le rapport du Bureau des Nations Unies pour la Prévention des Catastrophes souligne qu’en 2015, les pertes et dommages dus aux catastrophes à travers le monde ont été estimés à près de 67 milliards de dollars avec plus de 98 millions de personnes affectées. Pour ce qui est du Niger, selon la base nationale de données DESINVENTAR, les pertes économiques dues aux catastrophes sont évaluées à 51 milliards FCFA par an. M. Hamadou Adamou Souley a par ailleurs mentionné que de 1973 à 2019, il a été enregistré plus de 25.000 cartes de données sur les catastrophes de diverses natures, soit en moyenne 557 enregistrements par an.
En outre, il a rappelé que l’année 2020 a été marquée par 3 chocs majeurs à savoir le choc sécuritaire lié aux actions des groupes terroristes et criminels ; le choc sanitaire lié à la pandémie de la COVID-19 et enfin le choc climatique lié à une vague d’inondations sans précédent, un phénomène exacerbé par la variabilité et le changement climatiques. Au total, précise-t-il, 112 communes dans 46 départements ont été affectées par les inondations à des niveaux variables dans les huit régions du Niger, tandis qu’il a été enregistré 69 pertes en vies humaines, 342.263 sinistrées, près de 35.000 habitations détruites, 7.000 hectares de cultures perdues et une importante quantité de biens matériels et d’infrastructures endommagés. Concernant le coût de prise en charge et de réhabilitation des infrastructures, il est estimé à plus de 371 milliards de Francs CFA.
Par ailleurs, le directeur de Cabinet du Premier ministre a ajouté que ces dommages ont été minimisés grâce à l’esprit d’anticipation et la proactivité du gouvernement. C’est consciente de la fréquence et de l’ampleur des catastrophes que la communauté internationale a élaboré et mis en œuvre la Stratégie Internationale de Prévention de Catastrophes au cours de la décennie 1990-2000, a-t-il souligné. «Cette stratégie, précise-t-il, a subi deux mises à jour en 2005, et récemment en mars 2015. Cette dernière version dénommée «le cadre Sendai» couvre la période 2015-2030 avec 4 priorités et 7 objectifs», a dit M. Hamadou Adamou Souley. Il a rappelé que la campagne Sendai 7, lancée en 2016, par le Secrétaire Général de l’ONU, fait la promotion d’un de ces 7 objectifs chaque année à l’occasion de la célébration de la journée Internationale de Prévention des Catastrophes.
Aussi, le Directeur de cabinet du Premier ministre a noté que les catastrophes liées aux perturbations climatiques et leurs conséquences fâcheuses sur la vie des populations seront plus intenses au cours des prochaines années comme l’indique le Groupe intergouvernemental d’Expert sur le climat (GIEC). C’est pour toutes ces raisons, estime-t-il que le Niger s’active à se doter d’un cadre stratégique de réduction des risques de catastrophes. M. Hamadou Adamou Souley a, à cet effet invité la Plateforme Nationale à dérouler sans tarder son agenda en organisant les ateliers régionaux d’enrichissement de la Stratégie nationale de réduction des risques des catastrophes assortie d’un plan d’actions. Ces ateliers régionaux doivent être suivis, au plan national, de l’atelier de validation. «Une fois adoptée, cette stratégie doit servir d’outil d’aide à la décision pertinent pour le gouvernement», a dit M. Hamadou Adamou Souley.