Depuis quelques temps, le député Sani Atiya se répand sans retenue sur les réseaux sociaux, s’élevant contre une mesure administrative du Gouverneur de Maradi par-ci, chialant devant une « demande de justification » du fisc par-là, ou même tentant d’apporter des explications sur une prétendue cabale politique dont il serait l’objet. Trois vidéos successives dans lesquelles il a pratiquement tout dit, sauf la vérité !
Une communication pour le moins tapageuse dont le but est de convaincre les moins crédules des nigériens. Et mine de rien, il a réussi à embarquer ainsi tous les communicants de l’opposition politique et même de « respectables universitaires », autour de ce qui est perçu par l’écrasante majorité de l’opinion de Maradi comme étant de « manœuvres mensongères » !
Sur les traces de Sani Atiya…
Une communication hasardeuse et surtout compromettante, car sans le savoir et le vouloir, le jeune et fougueux député, a livré aux « inquisiteurs » de l’administration publique qui le pistaient déjà, tous les éléments à charge et à décharge contre sa personne et son « business ». Ainsi, en voulant impressionner le Gouverneur de Maradi qui lui intimait d’arrêter son opération controversée de « prêts » dans la zone de Djirataoua, Sani Atiya, en bon « arriviste », a cru bon d’étaler ostentatoirement sa richesse devant une caméra. Dans le bagou qu’on lui connait, il a égrené des dépenses de plusieurs milliards, faites dans le cadre de son « programme ». A Maradi où la réalité Physique de son commerce n’est ni visible, ni traçable sur le terrain depuis plusieurs années, ses révélations ont en effet soulevé bien de questions…
Ces mêmes informations ont été aussitôt captées par les radars de la DGI, de la DGD, du Parquet Général, de la HALCIA, de la BCEAO et du CINTIF. D’après des informations dignes de foi, toutes ces institutions seraient sur les traces du « Directeur Général des Ets Maman Laouali Sani », alias Sani Atiya. D’ores et déjà, par une lettre datée du 14 octobre, la Direction Générale des Impôts du Niger vient de le sommer de donner toutes les justifications sur les contradictions relevées entre ses déclarations d’impôts de 2018/19 et ses récentes révélations sur les réseaux sociaux. La Direction Générale des Douanes tirera sans doute au clair « l’affaire des 10 000 tonnes d’engrais » qui a défrayé la chronique à Maradi. La HALCIA, la BCEAO et le CINTIF, investigueront de leur côté sur l’origine de ses « milliards » et s’assureront qu’ils aient été gagnés légalement. Quant au Parquet Général, où une information serait déjà ouverte le concernant, il attendra certainement le moment idéal, immunité parlementaire oblige, pour lancer sa propre machine… Avec une telle cavalerie à ses trousses, nombreux sont les observateurs qui prévoient, un « destin tumultueux » pour le député de Maradi.
Un personnage controversé !
« … Le jeune homme n’a de respect pour personne : Ni pour ses ainés opérateurs économiques et hommes politiques, encore moins pour les intellectuels de Maradi qu’il n’hésite pas à tourner en dérision ». Vrai ou faux, c’est en ces termes qu’est décrit le personnage, par quelqu’un qui a travaillé sous sa coupe et dont nous taisons l’identité. En effet, c’est connu de tous, Sani Atiya critiquait régulièrement sur les ondes locales les responsables des syndicats des commerçants de Maradi qu’il accuse de mollesse et d’incompétence ; des gens pourtant unanimement connus pour leur leadership incontestable en la matière. Quant aux politiciens de Maradi, ils en prennent régulièrement pour leur grade et nombreux, pour éviter de lui répondre, ont fini par lui coller l’étiquette du « parfait indiscipliné », au vu de son incapacité à « rester tranquille ».
Avec les intellectuels de Maradi, les relations n’ont jamais été au beau fixe. Dopé par l’argent et rongé par un irrésistible complexe, celui de leur ressembler, il les prend quotidiennement en chasse dans ses diatribes interminables. Kassoum Moctar, Ibrahim Yacouba, Kalla Hankourao et bien d’autres figuraient parmi ses cibles favorites. Résultat : Aujourd’hui, il n’y a personne à Maradi pour voler à son secours.
Seul et isolé !
Aussi Paradoxal que cela puisse paraitre, le Gouverneur Zakari Oumarou, était jusqu’à une date récente, l’un de ses rares « soutiens » dans la région. Celui-ci on le sait, a volontairement trainé les pieds pour ne pas envoyer son dossier relatif à « l’affaire des 10 000 tonnes d’engrais » à la justice, alors que sa hiérarchie l’y autorisait. C’était au moment où Sani Atiya frappait discrètement à la porte du PNDS pour négocier un « retour au bercail ». Mais c’était sans compter avec la vigilance de la coordination régionale du parti rose qui a fermement écarté cette éventualité. En désespoir de cause, il partit fonder son parti ADEN Karakara.
Malgré ses innombrables soutiens sur les réseaux sociaux, Sani Atiya est aujourd’hui un homme politiquement seul, voire isolé. Son « poids » sur l’échiquier politique régional est aujourd’hui totalement aléatoire. Il sait mieux que quiconque que la conquête de son siège de député à l’Assemblée Nationale, l’est encore davantage. Aussi, connaissant son parcours, même à l’opposition dont il se réclame à présent, les autres leaders le regardent avec méfiance et circonspection.
« Il ne peut en être autrement, pour quelqu’un qui a laissé ses propres frères, même père, même mère, dans le dénuement total et se permet de jeter chaque jour de l’argent par la fenêtre », conclut à propos du personnage, ce quinquagénaire du quartier Bagalam qui l’a vu naitre, grandir et s’enrichir !