Fin de la célébration du 75ème anniversaire du SNU et de la Journée des Nations Unies : 75 ans après sa fondation, la mission des Nations Unies est plus importante que jamais
Dans le cadre des activités de la célébration de la Semaine des Nations Unies couplée cette année au 75ème anniversaire de l’ONU, le Système des Nations Unies au Niger (SNU Niger) a organisé, le samedi 24 octobre à Niamey, un cocktail. Cette activité est la dernière d’une série d’évènements organisés par le SNU, depuis le 19 octobre dernier. Plusieurs membres de gouvernement, des députés nationaux, des présidents des Institutions, des représentants du Corps diplomatique, des agents du SNU et plusieurs invités ont pris part à cette rencontre. Deux allocutions ont marqué la fin de cette série d’activités du SNU.
Dans son intervention, le ministre en charge des Affaires Etrangères et de la Coopération, M. Kalla Ankourao, a rappelé l’une des missions fondamentale de l’ONU qui est de prévenir les conflits mondiaux et de garantir la paix entre les nations. «Ainsi, la création de l’ONU nous rend héritiers d’un formidable espoir, celui de préserver les générations futures du fléau de la guerre, de construire un ordre international fondé sur le droit et le respect de la parole donnée, de faire avancer l’humanité vers un progrès économique, social et moral, dans une liberté toujours plus assurée», a déclaré le ministre des Affaires étrangères. Abordant la symbolique de la célébration de la Journée du 24 octobre, conformément à la résolution 2.782 de l’Assemblée générale des Nations Unies, M. Kalla Ankouraou a estimé qu’elle sert d’occasion pour les gouvernements et les peuples de réaffirmer leur foi dans les buts et les principes de la Charte des Nations Unies.
«Au moment de marquer cet
anniversaire, nous devons nous rappeler ces nombreuses réalisations qui résistent au temps, tel que l’appui multiforme pour la réalisation des Objectifs nationaux de développement orientés vers la lutte contre la pauvreté et l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ou de tout autre agenda post 2015 notamment les ODD», a souligné le ministre Kalla Ankourao. Aussi, a-t-il ajouté, c’est l’occasion «de renforcer notre détermination commune à faire davantage encore pour promouvoir la paix et la sécurité, le développement durable et les droits de l’homme». «C’est ici le lieu de saluer à juste titre la coopération entre le Niger et le Système des Nations Unies, présent au Niger depuis 1977, date à laquelle l’Accord de base qui régit cette coopération a été signé», a dit, le ministre Kalla Ankourao soulignant que dans le cadre de cette coopération, le SNU intervient de façon concertée, cohérente et intégrée sur la base du Plan cadre d’assistance au développement (UNDAF).
Evoquant celui en cours, l’UNDAF 2019-2021, le chef de la diplomatie nigérienne a rappelé qu’il est «le fruit d’une planification stratégique conjointe sous le pilotage actif et l’appropriation effective du gouvernement», et qu’il a été préparé sur la base d’une analyse des priorités nationales et des avantages comparatifs, en tenant compte également des leçons tirées et des acquis du cycle antérieur (UNDAF 2014-2018 ».
Le ministre Ankourao évoque les défis et enjeux d’une coopération fructueuse entre le Niger et les Nations Unies
Le ministre Ankourao a poursuivi son intervention avec le contexte au Sahel caractérisé par « une situation sécuritaire complexe alors même que la vulnérabilité aux changements climatiques est intense. « De multiples facteurs ont créé un terreau fertile pour l’extrémisme violent, le terrorisme et la criminalité », a-t-il fait remarquer, précisant que c’est pour
répondre à ces défis environnementaux, politiques et sécuritaires que l’ONU avait élaboré un plan de soutien au Sahel qui cible 10 pays, consistant à intensifier les efforts pour accélérer la prospérité partagée et la paix durable dans la région. Le plan qui couvre la période 2018-2030 est destiné à contribuer à la mise en œuvre des priorités identifiées pour réaliser l’Agenda 2030 pour les ODD et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine (UA).
Le ministre Kalla Ankourao a tenu à rendre un vibrant hommage aux Nations Unies tout en plaidant sur la nécessité et l’importance de continuer à «défendre leur grande utilité face à ceux qui commencent à douter de leur efficacité». «Bien entendu, nous ne disons pas que le Système des Nations Unies est exempt de tout reproche notamment dans son fonctionnement», a ajouté le ministre des Affaires étrangères, qui a d’ailleurs rappelé en ce sens le débat présidé récemment par le Président de la République, Chef de l’Etat, Issoufou Mahamadou, au Conseil de Sécurité sur la gouvernance mondiale et qui a mis en exergue «l’insuffisance de la prise en compte des opinions des plus faibles et la nécessité d’accélérer les réformes au sein de l’ONU».
Le Système des Nations Unies engagé aux côtés du Niger
Auparavant, la Coordinatrice résidente du Système des Nations Unies (SNU) au Niger, Mme Khardiata Lo N’Diaye a pris la parole pour faire observer que cette volonté de mieux servir les peuples et de promouvoir le potentiel dans la diversité des Nation Unies, a été réaffirmée par le Secrétaire général de l’ONU, M. Antonio Guterres, dans son message à l’occasion de ce 75e anniversaire. Pour la Coordinatrice du SNU au Niger, cet appel du SG de l’ONU à réaliser une vision commune d’un monde meilleur pour tous, est le leitmotiv de toute l’équipe du Système des Nations Unies ici, au Niger, aux côtés du gouvernement, du peuple nigérien et de tous les partenaires au développement». Elle a rappelé en ce sens que le Niger, avec les autres 192 Etats membres, a adopté à New York, les ODD à l’horizon 2030, avec comme crédo de lutter contre les inégalités, et de n’oublier personne quant à la satisfaction des droits humains. Par ailleurs, a poursuivi Mme N’Diaye, «le Niger s’est engagé à contribuer à un monde libéré de la pauvreté, de la faim, de la maladie, de la peur et de la violence ; à un monde où tous jouissent d’un accès équitable et de qualité à l’Education, à la Santé et à la Protection sociale ; à un monde où le droit fondamental à l’eau potable, à l’électricité, à l’énergie en général, à l’assainissement et à l’hygiène est respecté pour tous et partout ; et enfin à un monde où chacun peut se nourrir de manière saine et nutritive quels que soient ses moyens».
Selon elle, le contexte est particulièrement difficile de cette année 2020, avec la pandémie du Covid-19, ses millions de contaminés et de victimes, la crainte par l’OMS d’une seconde vague dans les prochains mois avec des risques que le bilan humain soit plus dévastateur et son impact socioéconomique très sévère sur les pays à travers le monde. «Le Niger n’a pas été en reste», a souligné Mme le Coordonnateur, qui a ajouté que malgré la mise sur pied rapide d’un plan de riposte par le gouvernement avec l’appui de l’OMS, la pandémie s’est déclarée dans le pays au mois de mars. «Avec des mois de confinement et de fermeture des frontières, nous sommes aujourd’hui confrontés à un impact socio-économique des plus sévères», a indiqué la Coordinatrice, ajoutant que, «pour ne pas arranger les choses, de graves inondations se sont récemment abattues dans toutes les régions du pays, causant de nombreux décès et détruisant de nombreuses habitations».
Malgré cette situation, divers chantiers essentiels pour l’avenir économique et social du pays sont engagés. Au nombre de ces chantiers, la Coordinatrice du SNU au Niger a cité, entres autres, l’accompagnement du processus électoral pour des élections générales prévues fin 2020 et début 2021, pacifiques, inclusives et répondant au standard international ainsi que l’appui au gouvernement dans ses efforts de consolidation de la paix à travers l’instrument fédérateur du Secrétaire général des Nations Unies, le Fonds pour la consolidation et la stabilisation du lac Tchad qui concerne 4 pays transfrontaliers pour un budget global approuvé de 25.500.00 dollars US. Sur ce chantier, Mme N’Diaye a expliqué que ces projets ont été élaborés conformément aux priorités établies par la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP) et le gouvernement et «contribuent à améliorer la cohésion sociale, la sécurité communautaire dans les zones d’intervention, l’autonomisation socioéconomique de la femme, à la promotion de l’emploi des jeunes et leur participation aux instances de décisions communautaires, à la culture de citoyenneté et de la paix ».
Dans la même dynamique, l’appui au gouvernement nigérien du Système des Nations Unies s’est traduit aussi dans le soutien à ses efforts de lutte contre les violences basées sur le genre, dans la promotion de la santé et de l’éducation, notamment celle des filles à travers l’Initiative Spotlihgt, «un partenariat sans précédent entre les Nations Unies et l’Union européenne, mis en œuvre dans les régions de Maradi, Tahoua, Tillabéri et Zinder», a mis en exergue la Coordinatrice-résidente du SNU au Niger. Autre chantier non moins important de cet appui constant et permanent, c’est l’appui à la résilience des communautés en soutien à l’Initiative 3N «Les Nigériens Nourrissent les Nigériens», et en réponse aux besoins identifiés par les communes elles-mêmes, avec les autorités déconcentrées et décentralisées.
Le Niger en a les moyens, il y a les femmes, les hommes, les filles et les fils de ce pays qui ne demandent qu’à s’atteler à rendre leur avenir meilleur. Nous avons tous la responsabilité de leur fournir les outils de leurs aspirations. «Dans cette perspective, le Système des Nations Unies poursuivra son soutien, à travers la mise en œuvre du Plan de développement Social du Niger que nous avons préparé et adopté ensemble», a déclaré Mme Khardiata Lo Ndiaye. A l’endroit du personnel du SNU, elle a eu ces mots : «Nos personnels, professionnels et dévoués, sont à pied d’œuvre pour que nos engagements ne soient pas de vains mots. Du haut de cette tribune, et au nom de tous mes collègues Chefs d’agence, je souhaite ici leur témoigner, notre reconnaissance et notre fierté pour leurs efforts et engagements». La Coordinatrice résidente du SNU au Niger a enfin tenu à réitérer ses remerciements au gouvernement de la République du Niger, au Premier ministre SEM. Brigi Rafini, et au Président Issoufou Mahamadou, «pour l’excellence de la coopération entre le Niger et le Système des nations Unies ».