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Semaine des Nations Unies : au Niger, des réfugiés engagés aux cotés de leurs communautés d’accueil pour lutter contre la Covid-19

Publié le mercredi 28 octobre 2020  |  actuniger.com
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© Autre presse par DR
Semaine des Nations Unies : au Niger, des réfugiés engagés aux cotés de leurs communautés d’accueil pour lutter contre la Covid-19
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La commémoration de l’édition 2020 de la Semaine des Nations Unies, qui a coïncidé cette année avec la célébration du 75e anniversaire de l’ONU, a servi de cadre pour mettre en exergue l’engagement des réfugiés aux cotés de leurs communautés d’accueil pour relever les défis communs. A Seno, un quartier périphérique de la capitale Niamey, des réfugiés formés grâce à l’appui du HCR et de plusieurs Agences du Système des Nations Unies (HCR), produisent en solidarité avec la population hôte, du savon et de la javel utilisés dans la réponse nationale contre la Covid-19. Une initiative qui a été mise en œuvre par une synergie des différentes agences des Nations Unies au Niger et qui traduit le sens du travail et du dévouement des agents et volontaires du Système des Nations Unies (SNU) au Niger.

Seno est un quartier périphérique situé dans la commune 5 de Niamey, la capitale du Niger. Pour y accéder du centre-ville, il faut traverser le pont Kennedy et se rendre de l’autre coté, sur la rive droite du fleuve du Niger et après suivre des voies caillouteuses pendant une bonne trentaine de minutes. C’est là, juché près d’une colline et entouré par des habitations, que se trouve l’atelier de l’ONG nigérienne Arts Culture et Développement Durable (ACDD FORGE ARTS). A part quelques graffitis peints sur les murs, rien ne le distingue à première vue des autres concessions du quartier. A l’intérieur, pourtant, le décor est tout autre et renvoie à une véritable fabrique ou résidence d’artistes. En ce mardi 20 octobre 2020, c’est certes une ambiance inhabituelle qui y règne avec un air de fête qui fait oublier aux réfugiés, leurs conditions personnelles. « Comme c’est le cas à chaque fois que je viens ici en compagnie de mes amies, elles aussi réfugiées », raconte Pélagie M., ressortissante d’un pays d’Afrique centrale. Dans le cadre de la double célébration de la Semaine des Nations Unies et du 75e anniversaire de l’ONU, une délégation conduite par la coordinatrice du Système des Nations Unies au Niger, Mme Khardiata Lo Ndiaye, effectuait une visite au sein de l’atelier, au sein duquel est installée une usine de production de savon antiseptique et d’eau de javel fabriqués par des réfugiés pour la lutte contre la COVID-19. Pour l’occasion, les réfugiés se sont mis sur les « 31 », pour « fêter avec l’ONU son anniversaire», dixit un réfugié d’un pays d’Afrique de l’Est, mais aussi pour montrer aux visiteurs de marque ce qu’ils ont appris dans le centre.

En compagnie des chefs d’Agences du SNU au Niger ainsi qu’une équipe de journalistes, la Coordinatrice-Résidente a été accueillie par les responsables de l’Atelier « Forge Arts », qui assurent la formation des réfugiés dans différents corps de métier dans le cadre d’un partenariat avec le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) et plusieurs autres agences du SNU Niger (PNUD, PAM, FNUAP, OIM, UNICEF, Banque Mondiale...). Les réfugiés y sont également initiés aux métiers de la peinture, de la couture, de l’esthétique, de l’art plastique, du dessin, de la musique, de la danse traditionnelle, du hip-hop et du théâtre.

Solidarité des réfugiés avec les populations leurs hôtes

Les membres de la délégation ont eu droit à une visite guidée des différents stands et ateliers dressés pour l’occasion. Ils ont reçu des explications sur les procédés de fabrication des différents produits confectionnés à base de produits locaux, ce qui permet « d’impacter l’économie locale », n’a pas manquer de faire remarquer, Allessandra Morelli, Représentante du HCR au Niger. « L’objectif est aussi d’assurer aux réfugiés une réinsertion dans la vie sociale, le tout sous la conduite de l’ONG nigérienne « Forge Arts », a-t-elle ajouté, très enthousiaste.

La Représentante du HCR au Niger a surtout insisté sur le caractère « solidaire » de cette initiative qui donne ainsi l’occasion aux réfugiés d’être « acteurs de la lutte contre la Covid-19, aux cotés des autorités et des communautés d’accueil ». « Unis dans le meilleur et le pire », comme on dit, ce qui permettra indéniablement d’atténuer au sein de l’opinion, les préjugés sur les réfugiés qu’amplifient les infox qui pullulent sur les réseaux sociaux. C’est d’ailleurs ce qui illustre parfaitement les bonnes relations de voisinage et de partage, que nous avons pu constater lors de la visite, entre les réfugiés et les populations riveraines de l’usine. Certains commencent même à bien parler les langues locales et à échanger avec leurs voisins dans une ambiance des plus cordiales qui frise parfois à une certaine complicité. C’est en tout cas, l’image que nous avons retenu d’une brève scène dont nous avons été témoins entre une ressortissante d’un pays de la Corne de l’Afrique et la femme du gardien de l’usine, analphabète, et qui tient une échoppe à la devanture de l’atelier.

Une autre preuve de cette solidarité, c’est selon Mme Aboubacar Nana Khadijatou, responsable administratif de l’ONG « Forge Arts », la volonté dont font montre les réfugiés pour apprendre et réaliser les produits qui seront offerts gracieusement et gratuitement à la population. « Tous les produits confectionnés par les réfugiés dans le centre ne sont pas vendus mais sont distribués gratuitement dans les hôpitaux, les centres de santé, aux réfugiés eux-mêmes et aussi offerts gracieusement à la population », a tenu à préciser Mme Nana Khadijatou. Notre visite à d’ailleurs coïncidé avec les premiers jours de la rentrée scolaire et cette année, le gouvernement a imposé le port des bavettes dans les classes dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Covid-19. Pour beaucoup d’habitants du quartier Séno, qui abrite les sinistrés des inondations de 2012 et donc des ménages majoritairement vulnérables, c’est une dépense supplémentaire alors qu’ils ont des difficultés à acheter les fournitures scolaires essentielles. La distribution gratuite des bavettes par les réfugiés a été donc bien appréciée par les populations locales.

Selon les explications de Mme Aboubacar Nana Khadijatou, c’est à ce jour plus de 1.000 réfugiés qui ont été formés dans les différents centres de l’ONG qui disposent également des ateliers à Maradi, Abalak, Ouallam et Tahoua, des localités qui abritent des camps de réfugiés.

Les Nations unies, 50 ans de sacrifice et de dévouement au service du Niger

Emerveillée par sa visite tout autant que les membres de la délégation qui l’a accompagnée, la Coordinatrice du SNU au Niger a souligné, face à la presse, que cette visite revêt un triple sens. « Le premier, a indiqué Mme Khardiata Lo Ndiaye, « c’est d’apprécier le degré d’implication des réfugiés dans la réponse au COVID-19 à travers une activité essentielle, dont tout le monde comprend l’importance liée à la fabrication de produits antiseptiques, le deuxième sens, c’est l’inclusion des refugiés dans la réponse , et enfin le troisième sens qui consiste à donner un aperçu sur les activités que les Nations Unies mènent sur le terrain ». La visite a, en effet, permis de mettre tous ses différents aspects en exergue à travers le soutien que le SNU et ses différentes agences apportent aux populations. Elle n’a pas manqué de faire part de « sa totale satisfaction » des activités menées dans l’usine de « Forge Arts », et à saluer « l’engagement des équipes qui vivent aux côtés des communautés ». « Ici, nous avons trouvé une communauté qui est très soudée, et qui, à travers la promotion de l’art, arrive à passer des messages, à communiquer et aussi à intégrer, notamment le refugiés, les activités des communautés qui vivent aux abords du milieu urbain, mais qui restent profondément ancrées dans le terroir», a ajouté Mme.

A l’occasion de cette visite guidée qui entre dans le cadre des activités entrant dans le cadre de la célébration de la Semaine des Nations Unies et du 75e anniversaire de l’ONU au Niger, la Coordinatrice-résidente du PNUD au Niger a tenu à rendre un vibrant hommage au travail des chefs d’agences, des personnels et des volontaires des nations Unies au Niger.

« La célébration de l’anniversaire des Nations Unies est une occasion pour rendre hommage au travail dévoué de centaines et milliers de staffes des Nations Unies qui vivent les conditions de vie des communautés, partagent leur quotidien et qui, chaque jour, contribuent à trouver des solutions à l’échelle des communautés, mais également participent à l’élaboration des politiques et aux efforts de développement du Niger ». Mme Khardiata Lo Ndiaye, Coordinatrice-Résidente du Système des Nations Unies au Niger (SNU Niger).

Le Système des Nations Unies (SNU) au Niger, c’est à ce jour 50 ans d’engagement au profit des populations avec 25 agences résidentes et non résidentes qui unissent leurs efforts pour accompagner le pays dans ses priorités de développement. Membre de l’ONU depuis son indépendance, la coopération entre le Niger et les Nations Unies est aujourd’hui des plus excellentes comme l’ont réaffirmé conjointement, Mme Khardiata Lo Ndiaye et le chef de la diplomatie nigérienne, SE. Kalla Ankourao, le samedi 24 octobre dernier à l’occasion du cocktail offert par le SNU Niger à l’hôtel Bravia de Niamey, à l’occasion des 75 ans de l’entrée en vigueur de la Charte de San Francisco.

Le programme de coopération entre le Niger et les Nations Unies est actuellement mis en œuvre à travers le document du Plan Cadre d’Aide au Développement (UNDAF) pour la période 2019-2021, qui a été signé le 22 février 2019. C’est dans ce cadre que le Système des Nations Unies (SNU) accompagne, à la demande des autorités du pays, les trois principales priorités nationales : résilience ; gouvernance, paix et sécurité et développement social et dividende démographique.

La réforme engagée par l’ONU pour notamment atteindre les Objectifs de Développement Durable(ODD) et « vivre mieux et dans un monde meilleur en 2030 », est également mise en œuvre au Niger par le SNU pour améliorer l’efficacité de ses interventions et ainsi, parvenir à plus d’impacts sur le terrain et pour le bien des populations nigériennes. C’est ainsi et pour mieux comprendre son environnement, l’équipe pays du SNU a initié une étude préparatoire sur le « DELIVERING AS ONE », qui a permis d’analyser les forces, les opportunités et faiblesses et gains potentiels du processus du Système des Nations Unies. Les résultats enregistrés sont assez satisfaisants dans la mise en œuvre des piliers du « Delivring As One »: un programme unique, un cadre budgétaire commun et un fonds unique pour les Nations Unies, un leader unique, une unité dans les Opérations et une communication ensemble.
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