L’hôtel Bravia de Niamey a servit de cadre pour le lancement officiel, vendredi 30 octobre 2020, des formations de reconversion professionnelle au profit de cent cinq (105) jeunes diplômés en difficulté d’insertion. L’initiative est mise en œuvre par l’Agence nationale de promotion de l’emploi (ANPE) dans le cadre des activités du Projet de Développement des Compétences pour la Croissance (PRODEC), financé par la Banque Mondiale.
La cérémonie officielle de lancement des formations s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités et invités de marques ainsi que des formateurs et des bénéficiaires. Dans une brève allocution, le coordonnateur du PRODEC a rappelé les grands objectifs ainsi que les enjeux de cette formation. « Le PRODEC, fruit de la coopération entre la banque mondiale et le gouvernement du Niger, vise à contribuer à la réduction du chômage des jeunes. C’est à ce titre qu’il a prévu un grand volet de reconversion professionnelle pour les jeunes diplômés et l’ANPE a conçu une série de formations dans ce cadre et dans divers métiers porteurs », a rappelé Dr Aoula Yahaya, pour qui, « il est temps de changer la donne en mettant fin aux préjugés sur les métiers du secteur de l’hôtellerie. Ce sont des métiers comme les autres et avec de bonnes perspectives au regard du nouveau positionnement du Niger comme hub régional en matière de tourisme d’affaires ». Il a en ce sens invité les bénéficiaires de la formation à faire preuve d’assiduité afin de bien profiter des modules qui leur seront enseignés pour mieux s’en servir dans leur carrière professionnelle.
La directrice du cabinet Access, Stéphanie Chan, a assuré à son tour les responsables du PRODEC et de l’ANPE que c’est une formation de qualité qui sera assurée aux bénéficiaires afin de booster leur carrière. L’encadrement sera assuré par un corps professoral nigérien et étranger et selon des standards et normes internationales. En ce sens, des stages de qualification professionnelle sont mêmes prévus à l’extérieur avec des partenaires notamment les grands établissements hôteliers de la place, les ambassades ainsi que les organisations internationales installées à Niamey.
Un partenariat entre le PRODEC et l’ANPE pour la reconversion professionnelle des jeunes diplômés
En procédant au lancement officiel de la formation, qui marque donc la rentrée des classes pour les bénéficiaires, le secrétaire général de l’ANPE, a fait la genèse de ce projet ainsi que du partenariat entre l’Agence et le PRODEC. « La question de l’emploi en général et particulièrement l’emploi des jeunes reste et demeure une préoccupation quotidienne, pour les responsables politiques au plus haut niveau, les structures en charge de l’insertion professionnelle des jeunes, et encore mieux les parents », a rappelé M. Mamane Mayaki. C’est ainsi que, a-t-il poursuivi, l’ANPE, outre ses activités quotidiennes d'intermédiation de l’offre et de la demande, le contrôle de conformité des contrats de travail, la collecte des données du marché du travail, la formation en technique de recherche d’emploi ; est un des acteurs de la mise en œuvre de la Politique Nationale de l’Emploi(PNE) à travers l’initiation et l’exécution de programmes d’ insertion et de réinsertion des demandeurs d’emploi. A ce titre, « elle organise et met en œuvre des actions visant à faciliter l’insertion professionnelle des primo demandeurs d’emploi et la réinsertion professionnelle des travailleurs ayant perdu leur emploi pour diverses raisons et qui se retrouvent sur le marché de travail à la recherche hardie d’un autre ». Dans l’optique de l’insertion professionnelle des jeunes demandeurs, a rappelé le SG de l’ANPE, il a été institué depuis 2016 et par arrêté ministériel, le Programme d’ Aide à l’Insertion Professionnelle des Jeunes (PAIJ), dont l’objectif général est d’accroitre l’employabilité des jeunes en général et des jeunes diplômés en particulier. Ce programme comprend trois volets à savoir : le contrat de stage d’initiation à la vie professionnelle(COSIVIP);le Contrat de Reconversion Professionnelle(CRP) et Programme d’aide à la création d’entreprise (PACE). « L’un des dispositifs de ce programme à savoir le Contrat de Reconversion Professionnel (CRP) a pour objectif de donner de nouvelles compétences, au moyen d’une formation spécifique allant de six à neuf mois selon le cas, à certaines catégories de demandeurs d’emploi qualifiés mais en difficulté d’insertion sur le marché de l’emploi », a souligné M. Mamane Mayaki, avant de préciser que, pour réussir la mise en œuvre de ce programme dont l’utilité n’est plus a démontrer, l’ANPE a obtenu le soutien financier du Projet de Développement des Compétences pour la Croissance (PRODEC) dont elle est une des agences d’exécution, pour prendre en charge les dépenses de cette formation c'est-à-dire les frais de formation ainsi que les pécules mensuels octroyés aux bénéficiaires qui sont de 50 000 f pour les apprenants du niveau supérieur et 20 000 f pour ceux du niveau moyen. « C’est le lieu de remercier une fois de plus le PRODEC pour son important appui et par-delà la Banque mondiale qui en est le bailleur de fonds », a déclaré le SG de l’ANPE.
Des jeunes bien formés pour lutter contre le chômage
Poursuivant son intervention, M. Mamane Mayaki a fait savoir que la présente formation de reconversion va bénéficier à cent cinq (105) jeunes dans trois filières des métiers de l’hôtellerie à savoir : Agents d’accueil et réception ; Aide-cuisiniers ; Femmes de ménage et valets de chambre. « Ce contingent de cent cinq (105) bénéficiaires, est une partie de 200 jeunes à former au cours de cette année 2020 dont soixante-dix (70) ont déjà commencé la formation dans les métiers des BTP depuis le 15 septembre 2020 », a annoncé le SG de l’ANPE qui n’a pas manquer de faire part de son espoir qu’au terme de cette formation, « les bénéficiaires ne trouveraient plus d’obstacles à leur insertion sur le marché de l’emploi ». Aux apprenants retenus pour suivre la formation, il leur a demandé de « saisir cette chance de sortir de l’incertitude du marché de l’emploi en faisant preuve de ponctualité, d’assiduité et d’intéressement aux cours ». « Je ne terminerai pas mon propos sans lancer un vibrant appel aux employeurs actifs dans les métiers de l’hôtellerie pour embaucher ces jeunes qui seront dotés de compétences sûres », a plaidé à l’endroit des employeurs du secteur, le SG de l’ANPE.
Pour rappel, le PRODEC est un projet de lutte contre le chômage des jeunes financé par la Banque mondiale et placé sous la tutelle du Ministère des Enseignements Professionnels et Techniques (MEP/T). Démarré le 1er janvier 2014 pour une durée initiale de six (6) ans, il a été prolongé jusqu’en 2022 au regard des résultats satisfaisants obtenus. Le montant du financement accordé par la Banque Mondiale était initialement de 15 milliards de FCFA (30 millions de dollars américains), puis est venu s’ajouter un second financement additionnel de 27 milliards (50 millions de dollars américains). Le PRODEC qui intervient dans toutes les régions du Niger consiste à améliorer l’efficacité de la formation professionnelle formelle et les programmes courts de développement des compétences principalement dans les domaines de Bâtiment et Génie Civil ; Hôtellerie et Tourisme ; Viande et peaux ; Cuirs et Mécatronique ; Agriculture et élevage ainsi que Mode et couture. Depuis son lancement, c’est plus de 12.000 jeunes qui ont déjà bénéficié de l’accompagnement du PRODEC qui, dans le cadre de la mise en œuvre de ses différentes composantes, agit à travers trois (3) agences d’exécution que sont la Chambre de Commerce et d’Industrie du Niger (CCIN), le Fond d’Appui à la Formation Professionnelle et à l’Apprentissage (FAFPA) et l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi (ANPE). A travers la convention avec le PRODEC, l’ANPE s’occupe de mettre en stage les jeunes diplômés du niveau supérieur et du niveau moyen, qui sont sans emploi, sur une période de 6 à 12 mois. Ce qui permet aux jeunes placés en stage d’acquérir une 1ère expérience professionnelle qui leur facilitera l’obtention d’un emploi voir d’être embauchés par les entreprises qui les ont accueillis. Avec le financement additionnel, l’ANPE procèdera à la reconversion professionnelle de 600 à 800 jeunes diplômés chômeurs.