Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou, a reçu lundi matin, 2 novembre 2020, la Ministre française de la Défense, Mme Florence Parly.
Mme Parly a remercié le Chef de l’Etat de l’avoir reçue ce jour à Niamey et a dit être « très heureuse de ce dialogue étroit qui existe entre la France et le Niger et qui repose encore et toujours sur la franchise, sur la confiance.»
Ces derniers mois, le Niger a subi les conséquences économiques et sanitaires engendrées par la pandémie du coronavirus ainsi que par les inondations du Fleuve Niger provoquant ainsi « une grave crise économique et humanitaire », a-t-elle rappelé, saluant « la mobilisation des nigériens ainsi que les réponses qui ont été apportées par les autorités. »
A cet égard, elle a rappelé le soutien infaillible de la France au Niger. La ministre française a également souligné le rôle déterminant qu’ont eu le Niger et le Président Issoufou Mahamadou notamment dans la gestion de la crise politique au Mali en tant que Président de la CEDEAO.
« Le Niger et la France ont été marqués par la terrible attaque de Kouré le 9 août dernier, qui a coûté la vie à deux nigériens et à six français. Cet événement a profondément ému la France.
Je remercie le Niger et particulièrement les Forces de Défense et Sécurité pour leur réactivité à la suite de l’attaque et pour leur soutien pendant l’enquête », a affirmé Mme Parly.
Elle a également salué la coopération judiciaire qui existe entre les deux pays. La France est consciente des efforts qui sont fournis par l’ensemble des acteurs pour stabiliser le pays, a-t-elle ajouté, rappelant que « la France et le Niger sont unis dans ce long combat que représente la lutte contre le terrorisme. »
« La menace terroriste est toujours présente au Sahel et les groupes terroristes restent actifs. Nous ne pouvons pas être partout, mais face à nos troupes, l’ennemi se défile et je tiens donc à saluer l’engagement et la bravoure dont font preuve les Forces Armées Nigériennes au sein des opérations qui sont menées au niveau national ou bien au sein de la Force Conjointe du G5 Sahel », s’est-elle réjouie.
« Et j’ai une pensée pour tous les soldats qui combattent ensemble dans la bande sahélo-Saharienne », a-t-elle poursuivi. Il y a onze mois, les pays du G5 Sahel et la France, avec leurs alliés et partenaires internationaux, ont décidé de la mise en place d’un nouveau cadre de coordination, la Coalition Internationale pour le Sahel, afin de mieux répondre à la crise sécuritaire au Sahel, a souligné la ministre française, se félicitant « des efforts qui sont menés jusqu’ici et des résultats positifs qui en ont résulté. »
La coordination accrue entre les Forces Armées Nigériennes et la Force Barkhane a permis une meilleure appréhension de la menace et de nombreuses victoires sur les forces armées terroristes en particulier dans la zone des trois frontières. Sur le terrain, elle s’est traduite par un partenariat opérationnel jusqu’ici inégalé, a-t-elle indiqué. Ainsi, 3000 soldats français, nigériens et maliens, dont plus d’un tiers sont nigériens ont mené ces dernières semaines une opération d’ampleur dans la zone des trois frontières.
« Ils ont travaillé de façon pleinement intégrée sur le terrain aussi bien qu’au sein des chaines de commandement en traquant les groupes armés dans leurs zones sanctuaires. » « Nous entendons poursuivre cet élan positif en favorisant l’implication de tous les pays membres de la Coalition à travers un engagement renforcé aux nombreuses forces multinationales qui sont présentes au Sahel (Force Takouba, EUTM et MINUSMA) ainsi que d’une participation accrue au Secrétariat de la Coalition qui sera prochainement installé à Bruxelles », a-t-elle annoncé.
« Aussi, notre réponse conjointe ne peut et ne doit être vue au regard du seul prisme sécuritaire. La France développe cette approche globale depuis longtemps au Sahel. La structuration de la coalition vise à aider nos partenaires sahéliens à appréhender l’ensemble de ces défis en appuyant le retour des armées sur leurs emprises, le retour de l’Etat et de la gouvernance dans les régions disputées mais également en apportant des perspectives économiques et de développement », a expliqué Mme Parly.
« Nos armées travaillent de concert avec les acteurs de développement pour faire émerger des perspectives au profit des populations. Et le développement tout comme l’action sécuritaire nécessite du temps. Face à ces défis, nous nous adaptons, et nous continuerons de nous adapter », a-t-elle affirmé.
« La France n’a pas d’agenda caché. Il s’agit en effet d’un défi de sécurité commun, auquel nos populations aspirent. Nous agissons sur le terrain et c’est notre préoccupation essentielle. C’est en agissant de manière coordonnée, concertée et solidaire que nous serons à même de surmonter ensemble les défis sécuritaires qui pèsent aujourd’hui sur le Sahel », a-t-elle conclu.