L'Ambassadeur du Royaume du Maroc au Niger, Allal El Chab, en portant un message écrit de sa Majesté Mohamed VI, Roi du Maroc, au président nigérien, Mahamadou Issouffou, a saisi l’occasion pour aborder avec le Chef de l’Etat les dernières évolutions du dossier du Sahara marocain, notamment les agitations du Front de Polisario qui, depuis le 21 octobre 2020, s’est introduit dans la zone tampon qu’est le passage de Gueguerett, poste frontalier entre le Maroc et la Mauritanie, rapporte l’Agence nigérienne de presse (ANP).
«Non seulement ils ont bloqué la circulation des biens et des personnes, ils ont aussi commencé des activités de banditisme et à détruire les infrastructures routières », a informé le diplomate marocain mardi 17 novembre 2020, avant d’expliquer que, devant cette situation, « le Maroc a été contraint de réagir avec l’armée marocaine qui s’est chargée de rétablir l’ordre dans cette zone ».
Le Niger est un membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il a, à ce titre, participé activement au vote de la Résolution 2548 dans laquelle le Conseil de sécurité a appelé le Front Polisario à cesser toute activité illégale dans cette région.
Le conflit entre le Maroc et le Front Polisario au sujet du Sahara occidental, note-t-on, date de 1975, notamment quand l’Espagne a décidé de se retirer de cette région comprise entre le Maroc et la Mauritanie. Et malgré les accords de Madrid, qui partagent la région entre le Maroc et la Mauritanie, des militants indépendantistes sahraouis du Front Polisario ont proclamé, le 26 février 1976, la République arabe sahraouie démocratique (RASD), déclenchant ainsi une insurrection armée et des combats qui ont provoqué le départ de milliers d'habitants vers des camps de réfugiés en Algérie.
Au bout de trois ans, la Mauritanie cède sa partie aux rebelles, alors que le Maroc entreprendra de protéger ses nouveaux territoires contre les combattants du Front Polisario jusqu’à l’accord de cessez-le-feu de 1991, signé sous l'égide des Nations Unies et qui devait aboutir à l’organisation d’un référendum d'autodétermination.
L’ONU envoie alors une mission, la Minurso (Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental) dont le mandat est arrivé à expiration à la fin du mois d'octobre 2020 et qui a été renouvelé. C’est cette situation qui a conduit aux manifestations de Guerguerat et donc au regain de tension entre les deux belligérants, a-t-il souligné.