C’est un véritable coup de tonnerre qui a secoué hier lundi le ciel du football africain avec la décision de la Commission d’Éthique indépendante de la FIFA, de suspendre pour cinq ans le président de la Confédération Africaine de Football (CAF) le Malgache Ahmad Ahmad, de toute activité relative au football aux niveaux national et international. La conséquence directe d’une telle sanction est que le président sortant de la CAF, élu en mars 2017, ne pourra plus briguer un autre mandat lors de l’élection programmée pour le 12 mars 2021 malgré l’annonce de sa candidature.
M. Ahmad Ahmad a en effet été reconnu coupable «d’avoir enfreint les articles 15 (Devoir de loyauté), 20 (Acceptation et distribution de cadeaux ou autres avantages) et 25 (Abus de pouvoir) de l’édition 2020 du Code d’éthique de la FIFA, ainsi que l’art. 28 (Détournement de fonds) de son édition 2018.» Les charges retenues contre le patron du football africain portent sur «diverses questions liées à la gouvernance de la CAF, dont l’organisation et le financement d’un pèlerinage à La Mecque (Oumra), ses accointances avec l’entreprise d’équipement sportif Tactical Steel et d’autres activités.»
On rappelle que l’affaire Tactical Steel (un contrat d’équipementier jugé surfacturé) avait valu à Ahmad d’être brièvement interpellé par l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclif) à Paris en juin 2019 avant d’être remis en liberté. «Dans sa décision, qui a fait suite à une longue audition, la chambre de jugement de la Commission d’Éthique a établi, sur la base des informations recueillies par la chambre d’instruction, que M. Ahmad avait manqué à son devoir de loyauté, accordé des cadeaux et d’autres avantages, géré des fonds de manière inappropriée et abusé de sa fonction de président de la CAF», ajoute la FIFA, qui lui a également infligé une amende de 200 000 francs suisses (185 000 euros).
Récemment nommé président de la CAF par intérim suite au test positif d’Ahmad Ahmad au coronavirus, le Congolais Constant Omari verra certainement son mandat prolongé de quelques mois. Et ce ne sont pas les candidatures à la plus haute marche du football africain qui manquent. Après la candidature de l’Ivoirien Jacques Anouma, le Sud-Africain Patrice Motsepe, le Mauritanien Ahmed Yahya, et le Sénégalais Augustin Senghor, ont tous déposé leurs candidatures à la présidence de l’instance faitière du football continental. Avec cette «élimination» surprise d’Ahmad, les jeux sont totalement ouverts pour la succession du Malgache à la tête de la CAF. Le 12 mars 2021, la partie risque d’être très serrée entre ces quatre candidats restant en lice.