Les 4 et 5 novembre 2020, le gouvernement du Niger, les partenaires techniques et financiers, le secteur privé et les bailleurs de fonds se sont réunis à Niamey pour la première table-ronde destinée à accélérer l’électrification au Niger vers l’accès universel d’ici 2030. A l’issue des échanges, bilan et retour sur les avancées, avec l’interview de Monsieur Halid Alhassane, Directeur Général de la NIGELEC, la société nigérienne d’électricité.
Quel bilan tirez-vous de cette première table-ronde ?
Nous tirons un bilan positif au regard de tous les partenaires qui se sont mobilisés et qui ont participé à la table ronde, au vu de l’implication des sociétés sœurs aussi, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Tunisie et bien d’autres, qui ont bien voulu partager leur expérience avec nous. Le bilan positif est également au regard des annonces faites par les bailleurs de fonds, qui dépassent les 640 millions de dollars. Nous sommes donc vraiment très satisfaits.
Quelles sont les avancées majeures permises par cet événement?
Nous avons pu faire connaître nos réalités et nos contraintes. Pour donner un exemple, l’une de nos contraintes, c’est l’étendue du territoire du Niger (6 fois la superficie du Sénégal et 4 fois la superficie de la Côte d’Ivoire). Donc en terme d’électrification, nous avons de longues lignes à tirer. Cela nécessite des besoins d’investissements beaucoup plus importants qu’ailleurs. Et nous avons aussi exposé l’évolution de notre réglementation. Nous avons pu démontrer que toutes les structures sont en place, le Ministère de tutelle, les agences d’exécution et l’autorité de régulation. Nous avons exposé notre planification et nous pensons que les bailleurs de fonds ont une bonne visibilité. Les besoins de financement étaient de 1.1 milliard de dollars pour la première phase de la stratégie à l’horizon 2025. Nous avons pu mobiliser, à travers les bailleurs de fonds qui étaient là qui ont fait des annonces, 640 millions de dollars, et nous pensons que dans les semaines et les mois à venir, nous allons boucler les besoins de financement pour la première phase.
Que retenez-vous du partage d’expériences du Sénégal, de la Côte d’Ivoire et de la Tunisie?
Nous retenons que notre programmation n’est ni exagérée, encore moins utopique. Nous voulons passer de 18-20% à 80% en 15 ans. Quand on voit que la Côte d’Ivoire est passée en dix ans de 33% à 73% aujourd’hui, nous sommes confortés que nous avons pris des engagements tout à fait faisables.
Que représente l’engagement des membres de l’Alliance Sahel pour la NIGELEC?
Cela représente un grand défi. La confiance que les bailleurs de fonds nous ont témoigné, nous sommes tenus de tout mettre en œuvre pour pouvoir la mériter. Au cours de la table-ronde, nous avons identifié les goulots d’étranglement et nous allons les adresser très rapidement en termes d’organisation, de dotation en ressources humaines, pour que nous puissions améliorer nos capacités de décaissement et d’exécution des différents programmes. Nous sommes infiniment reconnaissant du soutien qu’ils accordent à la NIGELEC.