Le Niger, pays où la perception de la corruption est fortement ancrée au sein de la population, avec la kyrielle de rapports (mondiaux) sur ce phénomène plaçant souvent le pays parmi les mauvais élèves du continent, le président de la République à travers son programme Renaissance, a fait de la lutte contre la corruption une des priorités de son mandat.
Pour guider les actions à mener dans ce sens, un document de stratégie nationale de lutte contre la corruption a ainsi été élaboré.
Aussi le cadre juridique et institutionnel a été consolidé pour permettre une meilleure lutte contre la corruption et les infractions assimilées. La haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions assimilées (HALCIA) et l’Agence Centrale de Gestion des Saisies, de Confiscation des Gels et de Recouvrement des avoirs (ACGSCGR) ont été créées à cet effet pour renforcer les institutions déjà existantes.
Toujours dans la même optique, 3 lois ont été adoptées portant respectivement sur l’habilitation de la HALCIA à saisir le Procureur de la République de toute affaire qu’elle juge nécessaire, la répression de l’enrichissement illicite et la création d’un pôle judiciaire et des chambres spécialisés en matière économique et financière. Ces dispositions légales ont permis de doter l’appareil judiciaire, d’un dispositif spécialisé dans le traitement des infractions de corruption et de collusion.
Pour assainir le milieu de la justice, un programme de moralisation du secteur de la justice impliquant la promotion de l’éthique dans l’offre de justice et la lutte contre l’impunité a été initié. Dans le cadre de ce programme, un Bureau Information/Réclamation/Lutte contre le Trafic d’Influence (BIR/LCTI) pourvu d’une ligne verte : 08001111, a été créé. Ce bureau a été ensuite transformé en Cellule nationale de coordination de la ligne verte suite à l’adoption du décret portant organisation du Ministère de la Justice.
Sur le plan interne, ces actions ont permis de réduire la perception de la corruption au sein de la population et d’assainir la fonction publique. Ainsi, les enquêtes et investigations menées sur la période 2016-2017 ont fait identifier plus de 2000 enseignants contractuels fictifs, permettant à l’État d’économiser plus de 3 milliards de FCFA. La bancarisation des salaires des enseignants en 2018 a ouvert la voie à des économies substantielles. Sur le plan international, le Niger est passé sur la période 2010 -2019, de la 123e place à la 120e place sur le classement de Transparency international sur l’indice sur la perception de la corruption.
Les actions du gouvernement se poursuivent pour une totale éradication de ce fléau dans la société nigérienne.