A l’instar de la communauté internationale, le Niger a célébré ce 9 décembre 2020, la 17e Journée mondiale de lutte contre la corruption qui a été placée cette année sous le thème : « rétablir avec intégrité et responsabilité ». A cette occasion, la Direction Générale des Douanes (DGD) a organisé une conférence-débat sur les enjeux et les perspectives de la lutte qu’elle mène contre ce fléau mondial, en droite ligne avec les objectifs du Programme Anti-corruption et Promotion de l’intégrité de l’Organisation mondiale des douanes (A-CPI/OMD) auxquels les douanes nigériennes ont adhéré en février dernier.
C’est le Directeur général des douanes, M. Abdallah Harouna, qui a présidé la cérémonie officielle d’ouverture de la conférence-débat qui s’est déroulée au siège national du SNAD à Niamey, en présence des cadres et agents du ministère des finances et de la direction générale des douanes, des membres de la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA) ainsi que des représentants des organisations de la société civile notamment , section nigérienne de Transparency International (ANLC-TI).
Dans l’allocution qu’il a prononcée à cette occasion, le Directeur général des Douanes a, de prime abord, rappelé l’historique de cette Journée internationale qui commémore la signature de la Convention des Nations Unies contre la corruption après son adoption par l’Assemblée générale des nations unies (ONU), le 31 octobre 2003. M. Abdallah Harouna a indiqué que c’est dans le cadre de l’atteinte des objectifs visés à travers cette convention qui est destinée à lutter contre un fléau mondial, que l’Organisation Mondiale des Douanes (OMD) a adopté la Déclaration d’Arusha révisée qui constitue la référence de son dispositif de lutte contre la corruption et de promotion de l’éthique. C’est ainsi que début 2019, l’OMD a lancé son Programme Anti-corruption et de promotion de l’Intégrité (A-CPI) qui a été adopté et ratifié depuis par une vingtaine de pays et auquel l’Administration des douanes nigériennes a adhéré depuis février dernier. Selon le Directeur général des Douanes, la célébration de cette 17e Journée internationale offre l’occasion de mettre en exergue les objectifs visés à travers ce programme de l’OMD et ainsi, suscité l’adhésion des cadres, agents et les partenaires sociaux dans la lutte contre la corruption, « un combat quotidien et de longue haleine », selon M. Abdallah Harouna. Tout en soulignant que ce fléau mondial qui gangrène les efforts de développement n’épargne aucun groupe ou activité socioprofessionnelle, le DG des Douanes a insisté sur la nécessité d’une mobilisation générale et de tous les jours pour le combattre. C’est en ce sens qu’il a rappelé l’engagement résolu et la détermination de la Direction générale des douanes à combattre la corruption en son sein. C’est du reste pourquoi, a annoncé M. Abdallah Harouna, que pas plus tard que lundi dernier, le « Code d’éthique et de bonne conduite de l’agent douanier » a été validé après un long processus de consultation et de concertation.
Invité à prendre la parole au nom de son institution, le vice-président de la HALCIA s’est félicité du choix du thème retenue pour cette 17 e journée, un thème d’actualité et qui cadre parfaitement avec la vision portée par la Stratégie nationale de lutte contre la corruption. Selon M. Salissou Oubandoma, cette stratégie élaborée par la HALCIA conformément à ses attributions, ambitionne d’enraciner durablement la culture de la redevabilité, de la transparence et de l’intégrité à tous les niveaux de la gestion des affaires de l’Etat. Le vice président de la HALCIA a également souligné que le thème choisi pour l’édition 2020 de cette Journée internationale de lutte contre la corruption va permettre de réaffirmer l’engagement de tout un chacun ainsi que de tous les acteurs et institutions à combattre la corruption ainsi que toutes les formes des pratiques complexes qui se développent en temps de crise comme c’est le cas actuellement avec la pandémie du Covid-19. Dans son intervention, M. Salissou Oubandoma n’a pas manquer d’évoquer les actions entreprises par la HALCIA en collaboration avec les principales directions des régis financières, dans le cadre de la mobilisation soutenue des recettes internes de l’Etat, « des actions qui portent, entre autres, sur les recettes douanières, fiscales et non fiscales », a ajouté le vice-président de la HALCIA qui a par la suite présenté une communication sur « les activités de la HALCIA et les résultats obtenus en matière de lutte contre la corruption ».
De son coté, le président de l’Association Nigérienne de Lutte Contre la Corruption, section nigérienne de Transparency International (ANLC-TI) s’est lui-aussi réjouit du choix du thème ainsi que de l’engagement des douanes nigériennes à mettre fin aux pratiques corruptives. «A Transparency International Niger, notre vision est celle d’un Niger sans corruption pour que les jeunes, les femmes et les hommes vivent bien, qu’ils soient à l’abri de la faim, de la soif, de la maladie et de l’ignorance. Ainsi ils pourront participer pleinement à leur développement», a déclaré M. Maman Wada, président de l’ANLC-TI.
Lutte contre la corruption et promotion de l’intégrité
Les activités commémoratives de cette 17e Journée internationale de lutte contre la corruption se sont poursuivies avec plusieurs communications et exposés suivis d’échanges et de débat entre experts et participants. Afin de mieux vulgariser les actions engagées par les douanes nigériennes, le Directeur de l’Audit et du contrôle interne à la Direction générale des douanes (DGD), le colonel Amadou Maman Djimraiou, a fait un brillant exposé sur le « Programme Anti-corruption et Promotion de l’Intégrité de l’organisation Mondiale des Douanes (A-CPI/OMD) et des expériences des Douanes nigériennes en matière de renforcement de l’intégrité ».
Pour rappel, le Programme anti-corruption et promotion de l’intégrité des douanes (A-CPI/OMD) est un programme international de lutte contre la corruption au sein des douanes. Lancé en janvier 2019, le Programme anti-corruption et promotion de l’intégrité des douanes (A-CPI) est une réponse aux coûts notoirement élevés de la corruption dans les douanes. Ce programme a pour but d’améliorer l’environnement économique en matière d’échanges transfrontaliers dans certains pays membres de l’OMD, en apportant des modifications au contexte opérationnel et administratif de façon à restreindre les comportements entachés de corruption et à promouvoir la bonne gouvernance dans les opérations et l’administration douanières. Ces modifications s’inspirent et s’inscrivent dans la logique des dix facteurs principaux de la Déclaration d’Arusha révisée, concernant la bonne gouvernance et l’éthique en matière douanière. Initialement financé par l’Agence norvégienne de coopération pour le développement (Norad), le Programme A-CPI apporte actuellement un soutien à 17 pays bénéficiaires dans le cadre de la composante bilatérale.
Selon l’OMD, le programme a été conçu en tenant compte des enseignements tirés de ses précédents programmes ainsi que de l’expérience et de l’éclairage d’autres pays sur les défis liés à l’assistance technique et au renforcement des capacités dans la lutte contre la corruption. En particulier, les activités A-CPI se fondent sur les principes de mise en œuvre que sont l’action collective, l’évaluation des performances et l’analyse des données pour obtenir des résultats.
En adhérant depuis février 2020 à ce programme, l’Administration des douanes du Niger se donne donc les moyens de mener efficacement la mise en œuvre de son Plan stratégique notamment en son axe 3 sur la promotion de l’éthique et de la bonne gouvernance et ainsi, s’engage résolument à éradiquer la corruption en son sein selon les pratiques, normes et standards internationaux qui ont démontré leurs preuves à travers le monde. Ce qui permettra assurément aux douanes nigériennes de mener convenablement leurs missions de mobilisation des recettes internes et de contribuer pleinement au développement du pays.