Dans le cadre de ses actions en faveur des droits enfants, Save the Children (SCI Niger) a organisé mardi dernier à Niamey, un atelier de renforcement des capacités des organisations des jeunes en plaidoyer dans le cadre de la campagne sur les droits des jeunes filles par les jeunes filles. L’objectif général de cet atelier est d'appuyer les structures des jeunes à réaliser des activités de plaidoyer et de campagne pour mettre fin au mariage des enfants.
Elles sont au total vingt six (26) jeunes filles venues des régions de Niamey, Dosso et Tillabéri à prendre part à cet atelier de plaidoyer et de campagne sur les droits des jeunes filles par les jeunes filles qui s’est déroulé le mardi 8 décembre à l’hôtel Bravia. Durant une journée, ces jeunes filles qui sont membres de l’Organisation pour la Promotion de l’Excellence (OPE), New Challenge et la Jeune Chambre International (JCI) ont été édifiées par les staffs de Save the Children (SCI) sur le contexte du mariage des enfants au Niger, le plaidoyer et la campagne des jeunes filles par les filles ainsi que les techniques d’élaboration sur l’élaboration d’un plan de plaidoyer et une analyse des pouvoirs. « Il s’agit d’une session de renforcement des capacités des organisations des jeunes qui sont nos partenaires et qui œuvrent principalement dans la promotion des droits de l’homme avec des actions essentiellement engagées contre la lutte contre le mariage des enfants », a expliqué M. Saley Harouna, conseiller plaidoyer en gouvernance des droits des enfants à Save the Children (SCI). Selon ses explications, avec cette formation, les membres des trois organisations partenaires sont désormais mieux outillés pour élaborer des plans de plaidoyer, ce qui va renforcer la campagne des jeunes filles avec les filles contre le mariage des enfants.
Plaidoyer contre le mariage des enfants
Au cours de la formation, les participantes ont également été formées avec des exercices pratiques sur les techniques de plaidoyer mais aussi la prise en compte du genre dans leurs plans de campagne. Des experts en plaidoyer, en droits humains et en communication de SCI se sont ainsi relayés pour assurer la formation destinée aux jeunes filles. A l’issue de l’atelier, les participantes se sont engagées à intégrer tous les aspects de plaidoyer et de communication qui leur ont été dispensés durant cette formation, ce qui va renforcer les actions qu’elles vont déployer dans le cadre des campagnes qu’elles vont mener au sein de leur organisation et de leurs communauté pour la fin du mariage des enfants.
« Cette formation nous a permis d’apprendre et de nous familiariser avec les techniques de communication et cela va nous être très utile dans le cadre des actions que nous allons mener auprès de nos communautés pour véritablement mettre fin aux mariages des enfants. Vous savez il y a certains parents qui ne sont pas toujours ouverts mais avec les techniques que nous avons appris, nous saurons les convaincre avec les arguments qu’il faut pour vraiment mettre fin à ce fléau et pour promouvoir le droit des femmes et des enfants. C’est dans ce cadre que s’s’inscrit les actions que nous allons mener avec cette campagne des jeunes filles ». Melle Nabila Moussa, membre de la JCI et participante à l’atelier.
Il convient de rappeler que ces activités entrent dans le cadre de la campagne internationale que mène Save the Children pour « OEUVRER ENSEMBLE POUR METTRE FIN AU MARIAGE DES ENFANTS d’ici 2030 ». Le mariage des enfants constitue, en effet, une violation extrême des droits de l’enfant et une forme grave de maltraitance d’enfant. Il prive les filles de leur libre arbitre, de leur enfance, de leur bien-être et de leur potentiel. Les filles mariées trop jeunes sont contraintes d’avoir des relations physiques et émotionnelles pour lesquelles elles ne sont pas prêtes, qu’elles n’ont pas choisies et sur lesquelles elles n’ont guère de contrôle. Il s’agit d’un acte de violence sexiste qui isole les filles et les expose à des maltraitances physiques, sexuelles et émotionnelles, ainsi qu’aux risques associés à une grossesse et un accouchement précoce.
À l’heure actuelle dans le monde, 650 millions de femmes et de filles (soit une sur cinq) ont été mariées alors qu’elles étaient encore enfants. Ce pourcentage est plus élevé dans certaines régions que dans d’autres. En Asie du Sud, 44 % des femmes et des filles ont été mariées avant 18 ans, et dans certains pays d’Afrique subsaharienne, les moyennes nationales excèdent 65 %. Dans certaines régions, ces chiffres sont encore plus élevés au sein des pays et parmi certains groupes ethniques. Une analyse effectuée récemment par Save the Children révèle que plus d’un tiers (35 %) des mariages d’enfants concernent des filles issues de ménages parmi les 20 % les plus pauvres au monde. En 2015, la communauté internationale s’est engagée à mettre fin au mariage des enfants d’ici 2030. L’Objectif de développement durable (ODD) N°5 concernant l’égalité entre les sexes impose d’éradiquer toutes les pratiques préjudiciables, y compris le mariage des enfants, le mariage précoce et le mariage forcé. Bien que l’on estime que l’accélération des progrès a permis d’éviter 25 millions de mariages d’enfants ces dix dernières années , aucun pays n’est actuellement en passe d’atteindre cet objectif dans toutes les strates de la société d’ici 2030.
Au Niger, où Save the Children est présente depuis 2005, plusieurs actions sont menées pour atteindre cet objectif en partenariat avec les autorités et les organisations de la société civile. En juillet dernier par exemple, un protocole d’accord de partenariat a été signé entre le Médiateur de la République, Me Ali Sirfi Maiga et le Directeur par Intérim de Save the Children, M. Yacoudima Djibrillou pour renforcer la collaboration en matière de lutte contre le mariage des enfants et l’amélioration du service public de l’éducation. Save the Children qui est une ONG internationale active dans la protection et la sauvegarde des couches vulnérables, particulièrement les enfants confirme et poursuit ainsi son engagement à accompagner le gouvernement et les organisations partenaires dans leurs initiatives de lutte contre le mariage des enfants, ce qui est d’ailleurs en parfaite harmonie avec la stratégie et la vision de l’ONG.