L’ancien président, Mahamane Ousmane, candidat à la succession du président sortant, Issoufou Mahamadou, affiche des inquiétudes à deux semaines du scrutin prévu pour le 27 décembre prochain. L’homme qui croit dur comme fer en son retour aux affaires cette année, se préoccupe de la transparence du processus en cours.
Invité Afrique de la Rédaction du confrère Radio France internationale (Rfi) ce lundi 14 décembre 2020, Mahamane Ousmane dénonce les scénarios qui ont vu l’arrivée au pouvoir de l’actuel tenant du pouvoir et redoute leur réédition. « Les premières élections, qui ont permis à M. Issoufou Mahamadou d’être élu président de la République, ont été des élections truquées. Maintenant, nous sommes à la croisée des chemins ».
L’ancien président ne croit pas, en effet, en la bonne foi des dirigeants actuels de son pays. Aussi, met-il en garde contre toute manipulation susceptible de biaiser la transparence du scrutin. « Si jamais dans ce pays, les événements qui se sont passés précédemment sont réédités, je ne veux pas être un prophète de malheur, mais je vous assure qu’il risque d’avoir des difficultés à gérer les conséquences ». Tous les Nigériens soutient Mahamane Ousmane, s’attendent à un alternance démocratique et pacifique. Mais, ceux qui ont la responsabilité de la gestion du pays aujourd’hui, récrimine-t-il, ont un refus catégorique et total du dialogue politique, « un refus de corriger certaines imperfections qui sont criardes ». « C’est très dangereux d’aller à des élections dans ces circonstances là et de penser qu’en faisant les mêmes manipulations que les deux dernières fois passées, que les gens vont encore subir », prévient l’invité de Rfi non sans indiquer que les populations de son pays aspirent à la paix.
Le bilan de Issoufou Mahamadou déchiré
En effet, Mahamane Ousmane reste convaincu que l’alternance va se faire en prédisant un défaite du candidat du parti au pouvoir, le ministre Mohamed Vazoum. Il illustre ses dires en dépeignant négativement le bilan du PNDS durant ses dix dernières années de gestion. « S’il s’agit du bilan PNDS, Vazoum est battu avant même de compétir. S’il s’agit d’élections libres, inclusives, transparentes, honnêtes, sans trucage, M. Vazoum n’a absolument aucune chance de gagner ».
Parlant ainsi de la gestion du pouvoir en place, l’ancien président, en Economiste Statisticien ramène le débat à des données qu’il dit avoir en sa possession. « En toute chose, il doit avoir des éléments d’appréciation objectifs, des instruments de mesure. En terme d’indice de développement humain qui est un indice synthétique pour mesurer la gestion et la gouvernance, vous allez constater que sur les dix dernières années de gestion du président Issoufou Mahamadou, le Niger se trouve être le dernier pays de la planète. Quand vous prenez le citoyen nigérien, leur appréciation sera pire ».
Le candidat à la succession de Issoufou Mahamadou charge et dénonce l’insécurité dans le pays, un manque d’éducation, et une absence d’emploi. En revanche, il propose, en priorité, la résolution de la question de l’eau. Problématique vitale, souligne-t-il, dans un Niger sahélien, désertique enclavé. La résorption de cette question sera, pour lui, le moyen de donner vie à l’agriculture, à l’élevage, à l’alimentation et à la lutte contre l’exode rural et l’émigration. Au delà de cette question, il met un point d’honneur à l’éducation pour éviter l’oisiveté à la jeunesse et lui permettre d’accéder aux structures de travail, soit au niveau de l’Etat, soit au niveau du privé. Ce qui ne la rendra plus désœuvrée, et donc réceptive aux sirènes des djihadistes et autres.