Au moins vingt-sept personnes ont été tuées dans un assaut attribué à Boko Haram, dans la région de Diffa, près de la frontière avec le Nigeria.
Au moins vingt-sept personnes ont été tuées dans la nuit du samedi 12 au dimanche 13 décembre dans une attaque « d’une barbarie inouïe » attribuée aux djihadistes de Boko Haram dans le sud-est du Niger, quelques heures avant l’ouverture des scrutins municipaux et régionaux dans le pays.
« Il y a officiellement eu vingt-sept morts, des blessés et quelques disparus dans cette attaque qui est l’œuvre de Boko Haram », a affirmé à l’AFP un responsable du département de Bosso, dont relève le village de Toumour où a eu lieu l’attaque, dans la région de Diffa, près de la frontière avec le Nigeria. Un élu local, qui a évoqué une « barbarie inouïe », a souligné que le village avait été détruit à « 60 % ».
Ce massacre est survenu au moment des élections municipales et régionales dans le pays et à deux semaines de la présidentielle du 27 décembre, qui verra le président Mahamadou Issoufou quitter le pouvoir après deux mandats.
Quelque 7,4 millions de Nigériens étaient appelés à élire leurs conseillers municipaux et régionaux dans les 266 communes du pays, pour ce double scrutin repoussé à plusieurs reprises depuis 2016. Les bureaux ont fermé en fin de journée et le vote s’est bien déroulé dans l’ensemble du pays, selon la commission électorale nationale, qui a commencé à centraliser dimanche soir à Niamey les résultats.
Arrivés à la nage
« Ces élections constituent une répétition avant les scrutins législatif et présidentiel du 27 décembre », censées donner lieu à la première transmission du pouvoir sans violence dans l’histoire de cette ancienne colonie française, a estimé le président Issoufou. Mais de nombreux électeurs vivant dans des zones affectées par les attaques djihadistes qui frappent depuis 2015 l’ouest et le sud-est du pays n’avaient pas pu être enregistrés.
Le vote n’a pu se tenir à Toumour en raison de l’attaque. « Certaines victimes ont été tuées ou blessés par balles, d’autres calcinées à l’intérieur des cases totalement consumées par les flammes d’un énorme incendie provoqué par les assaillants », a expliqué le responsable du département, qui a requis l’anonymat. Il a précisé que près d’un millier de maisons avaient été incendiées, ainsi que le marché central de la ville.
« Les assaillants dont le nombre est estimé à près de soixante-dix sont arrivés à Toumour vers 18 h 45 locales [17 h 45 GMT] à pied, après avoir traversé à la nage [les eaux du lac Tchad] et ont sévi pendant trois heures, a-t-il raconté. Ils ont d’abord attaqué la résidence du chef traditionnel qui a pu leur échapper in extremis. »