« Le HCR est gravement préoccupé par la sécurité de plus de 30.000 réfugiés et personnes déplacées internes qui ont trouvé refuge à Toumour », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Babar Baloch, porte-parole de l’agence onusienne.
Dans la nuit du 12 au 13 décembre, la ville de Toumour situé à 75 kilomètres à l’est de Diffa a été l’objet d’une attaque armée revendiquée par Boko Haram. Au cours de cette attaque qui a ciblé des populations civiles, la plupart des habitants ont fui vers la brousse, certains ne revenant que le lendemain dans la journée.
« Selon des sources locales, les assaillants ont détruit près des deux tiers des maisons de la ville, incendié le marché de Toumour et tué plus d’un millier de bovins », a précisé M. Baloch.
Toumour, situé à 14 kilomètres de la frontière avec le Nigéria, abrite 20.000 réfugiés nigérians, plus de 8.000 déplacés internes et 3.600 rapatriés nigériens qui ont encore besoin d’une aide humanitaire.
Selon le HCR, des civils se déplaçaient dès hier lundi de Toumour vers Diffa, une ville située à une centaine de kilomètres. La région de Diffa abrite, selon l’ONU, 46.000 réfugiés nigérians et déplacés nigériens, fuyant depuis 2015 les exactions des groupes armés.
Le chef de l’ONU a également condamné une attaque barbare
En collaboration avec ses partenaires humanitaires et les autorités locales, le HCR organise des abris d’urgence, de la nourriture, de l’eau et un soutien sanitaire aux communautés touchées. « Cependant, les récentes inondations ont rendu difficile l’accès des travailleurs humanitaires à Toumour », a fait valoir M. Baloch.
A noter que ce massacre est survenu au moment des élections municipales et régionales au Niger et à moins de deux semaines du scrutin présidentiel du 27 décembre, qui verra le chef d'Etat sortant Mahamadou Issoufou quitter le pouvoir après deux mandats.