Dans un communiqué publié ce mardi 15 décembre et signé par son président et candidat du MNSD Nassara, Seyni Oumarou, l’Alliance pour la République (APR) s’est enfin prononcée sur le cas de l’inéligibilité d’un candidat à la magistrature suprême. L’alliance qui a été concoctée en 2016 par le MNSD pour rejoindre la mouvance au pouvoir (MRN) a ainsi remis sur le tapis, les réserves de l’opposition sur l’éligibilité de Mohamed Bazoum, candidat du PNDS Tareyya, même s’il n’a pas été nommément cité dans le communiqué. Pour l’APR, la Cour constitutionnelle doit dire le droit conformément aux lois de la République, et elle a interpellé le Président de la République en ce sens.
L’APR qui s’est appuyée sur les différents arrêts de la Cour Constitutionnelle sur la requête de plusieurs candidats sur ce sujet polémique, a souligné « qu’il est relevé de façon évidente, par d’éminents spécialistes, plusieurs contradictions qui sèment le doute sur la crédibilité et l’impartialité du juge constitutionnel ». Tout en rappelant aux membres de la Cour leur rôle constitutionnel et de garant de la sérénité des élections ainsi que de la paix sociale, l’APR a estimé dans son communiqué que, « les contradictions sérieuses portant sur l’inéligibilité d’un candidat à la magistrature fonction suprême de notre pays ne sauraient être traitées avec la légèreté et la partialité flagrantes supposées, relevées par l’ensemble de l a classe politique et les spécialistes de la Science juridique ».
Dans son communiqué, l’APR affirme que « ne pouvant s’accommoder d’une telle situation faite de déni du droit et qui met gravement en péril la paix et la sécurité nationales », elle interpelle le Président de la République sur son rôle de garant de la Constitution et du fonctionnement régulier des institutions de la République. Elle a aussi interpellé les membres de la Cour constitutionnelle à qui elle a demandé de juger conformément à leur serment et aux lois de la République.
« En tout état de cause, l’APR se dit prête à se joindre à toute action légale, visant à garantir un déroulement normal du processus électoral dans la transparence, la justice, l’équité et le respect strict de la constitution et des lois de la République », poursuit le communiqué dans lequel l’alliance a également lancé « un appel à tous les citoyens pour qu’ils demeurent vigilants face à toutes les manœuvres tendant à saboter un processus électoral normal et une transition politique pacifique, que tous les nigériens appellent de leurs vœux ».
Cette prise de position qui rejoint celle de l’opposition politique et de l’opposant Hama Amadou, disqualifié de la course à la magistrature suprême, intervient en pleine campagne électorale pour le 1er tour de l’élection présidentielle prévu pour le 27 décembre prochain. Une nouvelle décision de la Cour Constitutionnelle sur la question de l’éligibilité de Bazoum Mohamed est attendue dans les prochaines heures sur une nouvelle requête de l’opposition et alors que la Cour a déjà validé le dossier du candidat du parti au pouvoir.