Pour que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) tienne ses promesses, les secteurs privé et public du continent doivent travailler ensemble, déclare la Secrétaire exécutive, de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Mme Vera Songwe. Lors du lancement virtuel du début des échanges de la ZLECA le 1er janvier 2021, Mme Songwe déclare que si cela est établi correctement, la ZLECA « sera le plan qui imposera des investissements, une innovation rapides et, en fin de compte, une croissance et une prospérité pour l’Afrique.
Mme Songwe fait partie de ceux qui ont pris la parole à l’évènement où participaient trois chefs d’État africains et le Secrétaire général de la ZLECA, M. Wamkele Mene, qui félicité la CEA et d’autres partenaires de développement qui ont soutenu la ZLECA pour voir le traité devenir une réalité. Outre la CEA, d’autres partenaires de développement comprenaient la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et Afreximbank.
Trois chefs d’État dont l’Afrique du Sud, le Ghana et le Niger ont également pris la parole lors de la cérémonie. Le Président sud-africain Cyril Ramaphosa, président en exercice de l’Union africaine, déclare que si le début des échanges représente une étape importante pour le peuple, les États membres devront assurer la création d’un environnement propice pour que les jeunes et les femmes du continent puissent profiter des opportunités qu’offre l’Accord. Le Président Mahamadou Issoufou du Niger félicite les dirigeants africains qui ont contribué à façonner l’Accord, affirmant que le début des échanges est « l’un des meilleurs cadeaux du nouvel an pour tout le continent ». Dans ses propres remarques, le Président Nana Akufo-Addo, dont le pays accueille le secrétariat, décrit le lancement comme une étape importante vers la réalisation de l’objectif de l’intégration continentale.
Selon M. Mene, « Aujourd’hui, l’Afrique commerce dans le cadre de la ZLECA; c’est l’heure de l’Afrique ». Avec 54 États membres qui ont signé l’Accord, dont 34 l’ont ratifié, celui-ci était un signal fort que l’Afrique est prête à commencer à négocier sur la base de nouvelles règles et préférences qui pourront assurer un marché africain intégré, indique M. Mene.
La ZLECA est le plus grand accord commercial au monde depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) avec le potentiel de rassembler plus de 1,2 milliard de personnes dans un bloc économique de 2 500 milliards de dollars et d’inaugurer une nouvelle ère de développement. Il a le potentiel de générer de nombreux avantages en soutenant la création d’échanges, la transformation structurelle, l’emploi productif et la réduction de la pauvreté. L’Accord est entré en vigueur le 30 mai 2019 après la ratification du traité par 22 pays – le nombre minimum requis en vertu du traité. Les échanges devaient initialement commencer le 1er juillet 2020, mais ont été reportés de six mois en raison de la pandémie de COVID-19. L’Érythrée est le seul pays à n’avoir pas encore pris d’engagement envers l’organe continental.
La CEA, par le biais de son Centre africain pour la politique commerciale, a travaillé avec l’UA pour approfondir l’intégration commerciale de l’Afrique grâce à la mise en œuvre effective de l’Accord en soutenant le processus de ratification de la ZLECA grâce à un plaidoyer politique. La CEA aide également les États membres à élaborer des stratégies nationales pour la mise en œuvre de la ZLECA en partenariat avec la CUA, le Centre du commerce international (ITC), la CNUCED et une sélection d’experts indépendants du commerce avec le soutien financier de l’Union européenne (UE).