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Transfusion sanguine : Pénurie récurrente de poches de sang au CRTS de Niamey

Publié le jeudi 21 janvier 2021  |  Le Sahel
Centre
© Autre presse par DR
Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS)
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Plusieurs maladies nécessitent la transfusion sanguine. Il s’agit généralement des situations d’anémie qui se posent et dans lesquelles peuvent se retrouver les femmes enceintes, les drépanocytaires, les accidentés ou simplement ceux qui souffrent d’anémie chronique. A Niamey, le besoin se fait sentir et l’ensemble des structures sanitaires de la ville se ravitaillent uniquement au Centre régional de transfusion sanguine (CRTS). Or, selon les responsables dudit centre, cette structure n’arrive à subvenir qu’au 1/3 de la demande, avec une moyenne de 100 donneurs par jours.

C’est une situation très récurrente qui amène les responsables du CRTS à lancer souvent des alertes en vue de mobiliser des potentiels donneurs. En effet,l’insuffisance de poche de sang contraint les agents de santé à faire, généralement, des transfusions différées, c’est-à-dire au fur et à mesure qu’ils ont à leur disposition les poches requises. Et cela souvent à bout des jours. Cependant, puisqu’il s’agit d’un recours d’urgence, lorsque la transfusion est faite au complet, au moment voulu, elle est d’un apport satisfaisant à même de sauver des vies. Il est donc un défi humanitaire d’en avoir autant, à la hauteur des besoins.

Malheureusement, « la situation est déplorable,parce que nous n’avons pas suffisamment de donneurs et nous n’arrivons pas à satisfaire toutes les demandes de sang. Nous avons en moyenne 100donneurs par jour. Mais il y’a trop de structures sanitaires qui demandent », a dit Mme Soumana Hadiza, surveillante du Centre régional de transfusion sanguine de Niamey. L’on comprend alors qu’il y’a très peu de donneurs de sang proportionnellement à la démographie de la capitale.« Je crois que c’est dû à une insuffisance de sensibilisation de la population nigérienne. Certaines personnes ne savent même pas qu’on peut donner son sang pour sauver de vie. Elles vont chez les coiffeurs traditionels ou wanzams et faire le kaho ou la saignée et c’est fini. Elles vont jeter ça alors que nous en avons besoin ici pour des transfusions. Je ne suis pas contre ces traditions mais, le mieux c’est de sauver des vies humaines, que d’aller verser son sang par terre », déplore Mme Soumana Hadiza.

Pour parler de la transfusion sanguine, sa faisabilité dépend fondamentalement de deux principales conditions, à savoir : la disponibilité et la compatibilité. Ainsi, les anémies dont les besoins ne trouvent pas de poches conformes, font recours à la famille des patients, chacun pour soi. Et du coup, la démarche fait prendre souvent des jours. Ce qui suppose la transfusion différée. La majeure partie de la population est de catégorie sanguine O. C’est le groupe le plus fréquent de la population, les autres sont des groupes de séries A, B, ou groupe AB. La plus rare c’est le AB (5% de la population) surtout le AB-, souligne Mme Soumana Hadiza. Quand on vient chercher du sang et qu’il n’y en pas, on écrit sur le bon de sang: manque, envoyez les parents. Cela veut dire que les services sont déjà informés qu’il faut envoyer au moins 3 donneurs proches du patient. Et pour chaque patient donc quand le donneur se fait prélever, on écrit sur la fiche: vu et prélevé pour qu’on puisse l’associer à la demande du patient pour qui il a été envoyé. Ensuite, c’est seulement le lendemain à 14h ou 16h que la personne peut avoir le sang. Or, lorsque la disponibilité ne fait pas défaut, les poches compatibles aux demandes des structures sanitaires sont envoyées systématiquement. La transfusion se fait ainsi instantanément », explique la surveillante du centre.

Encourager les donneurs du sang

Par ailleurs, pour encourager le geste noble et humanitaire, les donneurs volontaires ayant fait don de sang, au-delà de deux fois, peuvent recevoir de carte de donneur qu’ils pourront présenter en cas de besoin de transfusion, qu’il s’agisse d’eux-mêmes ou d’un membre de leurs familles, pour bénéficier de prises en charge prioritaires. En outre, selon la surveillante, le CRTS de Niamey a commencé à amener des donneurs au pèlerinage à la Mecque. Beaucoup de grands donneurs sont décorés ou ont reçu des témoignages de satisfaction. « Je pense que la plus grande satisfaction c’est la satisfaction morale que le donneur a, en sachant qu’en donnant du sang il viendra sauver une vie, c’est cette satisfaction de soi-même, pour avoir accompli un geste noble et humain », estime Mme Soumana.

Au niveau du CRTS, une fonction s’occupe de la promotion du don de sang. Des structures partenaires reçoivent des lettres de sollicitation en cas d’urgence. Ce sont en grande partie, des associations. Certains font le déplacement avec leurs membres jusqu’au centre, pour d’autres c’est la logistique du CRTS qui se déploie vers eux. « Nous avons un bus pour le transport des donneurs et deux fourgonnettes neuves de collecte de sang qui sont dotées de matériels où on peut même prélever dans les véhicules », a-t-elle indiqué.

La conservation dépend de l’anti coagulant qui a été ajouté dans la poche de sang. Certains anticoagulants font que la poche du sang dure 3semaines. Il y en a qui permettent d’aller jusqu’à 35 jours, voire à 42 jours. Ce ne sont donc pas les dispositions ou capacités pour en avoir assez qui font défaut au centre, encore moins la logistique mais plutôt les 300 donneurs par jour, sur une population de Niamey de plus de 1,8 millions d’habitants. «Quand on donne aujourd’hui quelqu’un fera de même demain pour nous ou un proche », dixit Mme Soumana Hadiza.

Don de sang dans le contexte de Covid-19

Au début du confinement, à la veille du mois de ramadan, le couvre-feu a eu un impact sur l’affluence des donneurs de sang. Pendant le carême, les collectes se faisaient la nuit, après rupture de jeûne. Avec le couvre-feu, c’était interdit de sortir, sauf en cas de force majeure. « Nous avons pu avoir des badges d’autorisation pour que l’on puisse aller et venir. Les donneurs quand ils disent qu’ils partaient donner du sang on les laissait passer. Nous avons demandé à nos agents de venir ici à 18h30 pour qu’après la rupture, ils commencent à prélever pour descendre ensuite à 21h. Et jusqu’à aujourd’hui il est déconseillé de faire de rassemblement de plus de 50 personnes », explique la surveillante du CRTS de Niamey, Mme Soumana Hadiza. Le don de sang se fait au centre régional de transfusion sanguine dans le respect acceptable des mesures barrières.

Ismaël Chékaré(onep)
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