Le Canard déchaîné fidèle à son engagement se saurait se taire face à certains travers surtout lorsqu’ils rament à contre-courant des règles élémentaires du droit qui privent certains concitoyens de leur liberté. En effet, comparaison n’est pas raison mais vous vous rappelez que l’ancien ministre de la justice Maty El Moussa fut victime d’un complot ourdi par sa propre corporation et c’est plusieurs mois après qu’il recouvra sa liberté lorsqu’on constata qu’il était victime de la méchanceté d’un groupe d’individus.
Les exemples sont légions et nous pouvons citer des dizaines d’hommes politiques et autres leaders d’opinions (acteurs de la société et journalistes) qui ont connu la prison sous la 5ème et la 6ème Républiques disons inutilement, juste parce qu’ils gênaient ou pour des simples questions de positionnement ou de règlement de comptes. On croirait cette époque révolue ; lorsque certains personnages utilisent leur position pour nuire ou pour chercher à camoufler certaines informations qui pourraient se retourner contre eux. Poussant nos investigations dans le dossier judicaire de l’ex doyen des juges et du douanier Assogba, Le Canard déchaîné croit détenir les preuves que le dossier est vide. Rappelons que dès le départ, c’est à l’occasion d’une interpellation de Habiboulaye Adamou Moumouni sur les biens du Colonel Assogba, qu’une entente s’était établie entre un magistrat (dont nous tairons l’identité pour l’instant) et Habiboulaye, pour charger l’ex doyen des juges d’instruction et éviter ainsi d’être poursuivi pour escroquerie, s’agissant de certains fonds et autres biens qu’il (Habiboulaye) avait réussi à soutirer au douanier, mais qu’il n’avait jamais fait parvenir au destinataire (le doyen). Habiboulaye ayant accepté, il fut mis en contact avec la gendarmerie pour sa déposition. Il faut souligner que pour cette déposition, Habiboulaye s’est rendu plus de dix (10) fois à la gendarmerie et à chaque fois il passe d’abord voir le magistrat cité plus haut. Ils mettent ainsi au point ses déclarations, puis ledit magistrat avise un capitaine de la gendarmerie du passage imminent de Habiboulaye. Comme ses déclarations pouvaient se retourner contre lui pour complicité de corruption, promesse lui avait été faite que le cas échéant, on va l’aider à fuir. Les choses étant au point, dès le 19 Novembre 2012, un message radio était envoyé à toutes les unités, de la gendarmerie, pour empêcher à l’ex doyen et au colonel Assogba de sortir du territoire national. Pourquoi ce message n’a pas concerné aussi Habiboulaye? Dans la nuit du 22 novembre, l’ex doyen et le colonel Assogba étaient interpellés en exécution de mandats d’arrêt décernés contre eux. Quant à Habiboulaye qui faisait aussi l’objet d’un mandat d’arrêt, on ne s’est mis à sa recherche que le 23. Et là, tenez-vous bien ! Le gendarme chargé de l’interpeller lui téléphone pour lui dire: «nous venons de conduire le doyen à la prison de Ouallam et le colonel à celle de Say. Quant à toi, on voudrait te voir, mais tu viens avec une couverture ». N’était-ce pas là un signal pour respecter la promesse qui lui avait été faite? Un autre élément troublant dans cette affaire, est la disparition du dossier instruit contre l’ancien doyen des juges d’instruction MOUSSA SEYBOU Amadou, d’un procès- verbal qui lui est favorable. Nous pensons d’ailleurs que ce procès-verbal n’a jamais figuré dans le dossier transmis à la Cour d’Etat. A quel niveau a-t-il été retiré? Qui l’a retiré ? Et à quelle fin?
Enfin, on sait qu’en matière de liberté provisoire, toute décision du juge d’instruction doit être précédée des réquisitions du procureur de la république qui doit dire s’il s’oppose ou pas à la libération. S’il déclare s’opposer et que le juge d’instruction passe outre son avis, il peut interjeter appel et l’inculpé garde prison, jusqu’à décision de la cour d’appel. Et lorsque le juge ordonne la mise en liberté, c’est le procureur qui donne l’ordre au régisseur de la maison d’arrêt de remettre l’inculpé en liberté. Dans le cas présent, un substitut du procureur avait, avant la décision du doyen, déclaré par écrit ne pas s’opposer à la mise en liberté du colonel Assogba et après cette décision, avait signé l’ordre de mise en liberté. Ce magistrat n’a jamais été inquiété. On n’a même pas daigné l’entendre comme témoin. Au contraire, il a reçu une promotion au même moment où le doyen se faisait dégager de son poste, avant d’être poursuivi et emprisonné. A présent que la pièce maîtresse du dossier d’instruction a été sciemment soutirée, il est facile de comprendre que ce dossier a été monté de toutes pièces pour tromper la vigilance de l’opinion publique.En conclusion, il est évidemment plausible de comprendre que ce dossier est vide et qu’il revient aux autorités compétentes de prendre leurs responsabilités pour que force reste à la loi et éviter que la justice soit à la solde de certains individus qui profitent de leur position ou de leurs institutions pour décider du sort des citoyens au mépris du droit. Affaire à suivre