Les Nigériens attendent toujours les mots d’ordre officiels des différents partis politiques sur les consignes de vote dans le cadre du second de l’élection présidentielle du 21 février prochain. En attendant, les rumeurs vont bon train quant aux positions que certains partis peuvent avoir face à l’un ou l’autre des deux candidats qualifiés pour ce second tour, à savoir Bazoum Mohamed du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA) et Mahamane Ousmane du Rassemblement démocratique et républicain (RDR TCHANDJI). Selon un internaute du PNDS-TARAYYA, le président d’un des principaux partis politiques aurait même eu la promesse d’occuper la présidence de l’Assemblée nationale en échange du soutien de son parti au candidat Bazoum Mohamed. Quoi qu’il en soit, certains responsables des partis vont monnayer leur soutien et vont certainement aller du côté du plus offrant parmi les deux candidats. Or, selon de nombreux analystes, face à la situation que traverse le Niger, ce sont les intérêts du pays que tout responsable politique ayant un minimum de patriotisme, doit mettre en avant pour orienter son choix sur un des candidats au second tour de l’élection présidentielle. Mettre en avant les intérêts du Niger revient pour chaque responsable politique à faire une analyse honnête de la situation actuelle du Niger et se demander le pays a intérêt à ce que le PNDSTARAYYA continue encore à le diriger ou s’il faut opérer un changement radical de la gouvernance actuelle. Cette analyse doit nécessairement faire le bilan de tout ce que le Niger a connu pendant les dix ans de cette gouvernance, notamment la stagnation connue par le Niger en matière de l’Indice de développement humain (IDH) en continuant à occuper la dernière place du classement, les innombrables pertes en vies humaines dans les attaques terroristes, le développement de la corruption et les multiples atteintes aux libertés individuelles et collectives.
Tout politicien qui oublie son confort personnel et les intérêts de son parti au profit de ceux du pays aboutira sans conteste à la conclusion que le Niger a plus que besoin d’un changement radical de sa gouvernance. D’ailleurs, même lorsqu’ils succombent aux promesses mirobolantes que le PNDS-TARAYYA va leur faire pour soutenir son candidat, qu’est-ce qui garantit à certains politiciens qu’une fois la victoire acquise Bazoum Mohamed et son parti vont respecter leurs engagements ? Entre 2011 à ce jour, en dehors de Mahamane Ousmane, presque tous les principaux acteurs politiques ont tissé des alliances avec le PNDS-TARAYYA. Aucun de de ces acteurs politiques n’a vu un seul militant de son parti décrocher un marché public important. Tous les marchés portant sur des milliards de francs CFA ont été exclusivement confiés aux seuls militants du PNDSTARAYYA qui se sont enrichis en si peu de temps. Certains chefs des partis ont même connu l’humiliation de voir des marchés accordés par des ministères dont ils ont la charge être confiés à des militants du principal parti au pouvoir. Dans son obsession de s’éterniser au pouvoir, le PNDSTARAYYA va sans doute perpétuer des telles pratiques une fois que son candidat est élu, surtout qu’il dispose d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale pour avoir peur de perdre des alliés qui pourront collaborer avec l’opposition pour le mettre en cohabitation. Et beaucoup des partis risquent de disparaitre avant la fin du premier mandat de Bazoum Mohamed.