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Nation : Quel bilan pour issoufou ? (Par Kaougé Mahamane Lawaly)

Publié le mercredi 3 fevrier 2021  |  Agence Nigerienne de Presse
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© Présidence par DR
Le Chef de l’Etat prend part à Accra, à l’investiture du Président élu de la République du Ghana
Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou, a pris part jeudi après-midi, 7 janvier 2021, à Accra, à l’investiture du Président élu de la République du Ghana, SEM Nana Akufo Addo.
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Arrivé au pouvoir en 2011, Issoufou Mahamadou, après deux mandats successifs, s’apprête à passer le flambeau à un « successeur démocratiquement élu ». Nul doute qu’il tiendra parole ! A quelques mois de son départ, nombre de nigériens s’interrogent encore sur le « bilan » de leur Président. Dans quel état clinique (physique, mental et environnemental) laissera-t-il le Niger ? Quelle « note objective » lui attribuerait-on à la fin de son magistère ?

« Issoufou le bâtisseur » !

S’il y’a un domaine où le président Issoufou Mahamadou a fait « quelque chose de visible » dans son pays, c’est sans conteste, celui des infrastructures et de la modernisation des villes nigériennes. S’agissant des infrastructures, qu’elles soient routières, sanitaires, scolaires, administratives, hôtelières… ; Echangeurs, Hôpitaux de Référence, routes goudronnées, Universités, Salles de classes, bâtiments administratifs, Gourou Banda,…Tout a été repris ou réalisé, donnant ainsi un nouveau visage à tout le pays, créant au passage des milliers d’emplois. De « Niamey Niala » à « Diffa Ngla », en passant par « Dosso Sogha », « Maradi Kolliya », « Agadez Sokni », Tahoua Sakola », « Zinder Saboua » et « Tillabéry Tchandalo », aucune grande ville du pays n’a échappé à la furie transformatrice du « lion de Dandadji ». A juste titre, ses compatriotes l’ont surnommé « le grand bâtisseur ». En reconnaissance, le slogan « mun gani, mun godé », « ir di, ir sabou » (on a vu et on remercie, en Haoussa et Zarma) rythmait chacun de ses déplacements à l’intérieur du pays.

Aucune œuvre n’étant parfaite, des réalisations, il y’en a eu, avec cependant quelques grosses ratées. Parmi celles-ci, « le train de Bolloré », est sans doute la « tâche noire » la plus visible sur un tableau pourtant très reluisant. L’incapacité de son gouvernement à terminer les travaux du barrage de Kandadji et la RTA (Route Tahoua Arlit), font également partie de ses contreperformances relevées par l’opinion nationale. Mis à part ces quelques problèmes ci-dessus énumérés, en y ajoutant même les rumeurs de surfacturations des marchés d’infrastructures, n’importe quel évaluateur, au vu de la quantité et de la qualité des réalisations et de leur impact sur le présent et l’avenir du pays, serait tenté de lui attribuer au moins 15/20.

Concentré sur le guidon !

Sur le plan de la Gouvernance, réussir déjà à terminer deux mandats successifs au Niger, pays aux multiples républiques, est déjà une performance de taille. Ne pas vouloir garder le pouvoir, comme chez les voisins et organiser des élections libres et transparentes où « même un poulet n’a été tué », est manifestement la plus grande performance qu’un chef d’état africain peut réaliser, en ces temps de grandes tentations.

C’est là le résultat d’une ligne de conduite implacable. En effet, tout au long de son magistère, Issoufou a donné à son peuple l’impression d’un homme concentré sur le volant qui se fiche pas mal des critiques et qui aime travailler avec qui veut le faire. Ses incessants appels à la formation d’un « gouvernement d’union nationale », procédaient de cette posture, même si au finish, son « appel » s’est traduit par ce que ses opposants ont appelé « le concassage des partis politiques ». Aussi et surtout, l’homme s’est révélé parfois « radical » contre tous ceux qui veulent mettre des bâtons dans les roues de sa gouvernance. Hama Amadou en sait quelque chose, lui qui en 2013 a fomenté un complot visant à le mettre en cohabitation. Ibrahim Yacouba, l’enfant chéri d’hier, peut également être classé parmi les personnes qui ont subi « la colère présidentielle ». Son refus de dialoguer directement avec une opposition « indisciplinée » à ses yeux, les multiples interdictions de manifestation de celle-ci, confirment parfaitement sa ligne de conduite très hygiénique : Ne pas perdre son temps avec ceux qui veulent le distraire.

Personne n’aurait trouvé à redire, si la même rigueur était utilisée pour mettre de l’ordre dans son entourage. Mais hélas, pour n’avoir pas réussi à écrouer un seul « gros voleur », alors que les scandales financiers se multipliaient « sous sa fenêtre », nombreux sont les analystes qui n’hésitent plus aujourd’hui à tirer la conclusion expéditive que son régime est le plus corrompu que le Niger ait connu. Malgré tout, assez bon résultat pour dans l’ensemble : le pays n’est pas « déchiré », avec zéro conflit ethnique ou religieux au compteur et projette à l’extérieur, l’image d’une nation unie, intégrée et stable. Note : 12/20.

L’homme de l’année !

Sur la scène africaine et internationale, Issoufou Mahamadou passe pour un chef d’Etat compétent et exemplaire, à cause surtout de ses résultats, notamment la manière dont il a sécurisé son pays, alors qu’il y a le « feu aux quatre coins de la maison », la manière dont il a fait avancer les dossiers africains et internationaux à lui confiés (ZLECAF, ECO, G5 Sahel, OCI), tout ou presque lui a réussi. « Le Champion » ou « L’homme de l’année », c’est ainsi que le décrivent déjà plusieurs médias et analystes africains, en attendant la consécration, le jour de l’investiture de son successeur.

La sécurité du Niger a été en effet l’un des « succès majeur » du règne d’Issoufou Mahamadou au vu de la menace réelle qui plane sur les pays sahéliens. Il n’a jamais hésité à mettre toutes les ressources financières, matérielles et humaines qu’il y faut, avec certes un lourd sacrifice (Inatès, Chinagoder entre autre), mais avec à la clé un résultat envié par tous ses voisins : « Aucun centimètre carré du Niger n’est occupé et les nigériens dorment tranquillement », dixit un Député national. Il n’y a pas que cela : Sur le plan économique, il a travaillé d’arrache-pied pour améliorer les indicateurs macroéconomiques de son pays et aujourd’hui, bingo le Niger sort pour la première fois de la zone des « trois derniers », avec en prime un taux de croissance de plus de 5%, prédit le FMI. De quoi faire des jaloux en cette période de pandémie du Covid19 qui affecte durement l’économie mondiale.

Nonobstant les douleurs dues aux énormes sacrifices humains consentis par l’armée nigérienne et les civils, les frustrations et l’incompréhension liées à « la présence militaire étrangère » et la colère générée par le « MDN Gate », Issoufou s’en tire bien sur ce plateau, avec une note pouvant aller jusqu’à 14/20. Il laissera en effet à son successeur un Niger intact dont la voix est aujourd’hui parfaitement audible sur la scène régionale et continentale.

13.66/20, c’est la note minimale qu’on puisse attribuer à Issouffou Mahamadou à la fin de ses deux mandats à la tête de notre pays. A l’heure actuelle, en Afrique de l’ouest, il surclasse la plupart de ses collègues en termes de leadership politique social et économique. Les nigériens devraient être fiers de lui…

Kaougé Mahamane Lawaly, Le Souffle de Maradi.
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