Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Niger    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage


 Autres articles



Comment

Politique

10ème édition de la journée des maraîchers du Niger : vers une production beaucoup plus importante
Publié le jeudi 18 avril 2013   |  nigerdiaspora.info


L’ex-premier
© aNiamey.com par Moussa Sogodogo
L’ex-premier ministre malien Modibo Sidibé, en tournée dans la sous-région, reçu en audience, par SEM Hama Amadou, président de l`assemblée nationale du Niger
Vendredi 12 avril 2013. Niamey (Niger). Modibo Sidibe en visite photo: SEM Hama Amadou, président de l`assemblée nationale du Niger


 Vos outils




Le Président de l’Assemblée nationale, S.E Hama Amadou, a parrainé, hier, à l’Académie des Arts martiaux de Niamey, la 10ème édition de la journée des maraîchers du Niger. Il s’est agi pour le président de cette institution de montrer aux producteurs des cultures maraichères de notre pays que le parlement nigérien accorde un prix aux activités qu’ils exercent quotidiennement au grand bonheur et à la fierté du peuple du Niger.

En donnant ses impressions peu après la visite guidée des stands d’exposition des cultures maraichères, le président de l’Assemblée Nationale S.E Hama Amadou a indiqué que les producteurs maraîchers nigériens font des gros efforts. Cependant, ils sont malheureusement confrontés à une panoplie de difficultés sur lesquelles, il faut nécessairement que l’Etat les aide à trouver des solutions. Il y a aussi le problème de la concurrence insupportable des produits de même genre venant de l’étranger auxquels s’ajoutent les problèmes de semences ; de la conservation des produits périssables. Produire beaucoup maintenant et casser les prix, ce n’est pas rémunérateur pour un paysan. Il faut absolument un système de conservation pour pouvoir étaler la production sur plusieurs mois. En ce moment, a dit le président de l’Assemblée nationale, les producteurs peuvent avoir un prix rémunérateur puis qu’ils contrôlent le flux de l’offre sur le marché. Par contre, si la production est abondante et sans moyens de conservation, ils sont obligés de tout mettre sur le marché immédiatement. Et on voit inévitablement que les paysans ont perdu le fruit de leurs efforts et leur investissement.

Evoquant la sempiternelle question de l’engrais, M. Hama Amadou a indiqué que la pauvreté graduelle de nos sols montre qu’on ne peut produire sans engrais. Il est vrai que les maraîchers ont trouvé le substitut du compost qu’il faudrait pouvoir produire à grande échelle. Mais la quantité nécessite des efforts que les maraichers n’ont pas. Par ailleurs, il y a le problème de la fiscalité qui pèse sur les intrants agricoles. Il est en outre ‘’paradoxal que dans le temps que nous vivons, il faut promouvoir l’agriculture au Niger, aller vers l’autosuffisance alimentaire que les intrants de production agricole, les moyens de production agricole soient soumis à des impôts excessivement élevés’’, a fait remarquer le président de l’Assemblée Nationale avant de préciser qu’à ce niveau le gouvernement et l’institution qu’il dirige doivent accélérer le mouvement pour trouver les réponses adaptées à cette impérieuse nécessité d’aller vers une production beaucoup plus importante. En tant que producteur maraicher, SEM. Hama Amadou a fait toute une série de propositions. ‘’Nous avons, au niveau de l’agriculture moderne, avec d’autres producteurs modernes, mis en place une association qui va s’atteler principalement à analyser l’ensemble de la filière pour voir quels sont les obstacles qui bloquent la modernisation de l’agriculture au Niger et les problèmes auxquels les investisseurs sont confrontés dans ce secteur’’, a-t-il affirmé. Il s’agit à travers une démarche rationnelle de prendre l’ensemble de la chaine afin de voir comment on puisse aider l’agriculture à sortir de cette difficulté. Il a enfin émis l’espoir que dans le cadre du programme 3N, ce sont des problèmes auxquels le gouvernement, en collaboration avec l’Assemblée Nationale va chercher des solutions. « Il faut nécessairement qu’avant la fin du mandat du Président de la République, Chef de l’Etat, S.E Issoufou Mahamadou, des solutions soient trouvées aux problèmes de l’agriculture au Niger, car l’accroissement de la production dépend des producteurs. Et ce sont les conditions faites aux producteurs qui détermineront s’ils vont faire des efforts ou ralentir les performances », a-t-il conclu.

Auparavant, le président de la Fédération des Coopératives Maraichères du Niger (FCMN) M. Salia Mahamane a souligné qu’à sa création en 1996, la FCMN-NIYA s'est assigné l'objectif de réunir toute la famille des producteurs et productrices maraîchers nigériens en vue de faire ensemble de cette importante filière une source de nourriture, de revenus et d'emplois décents.

Depuis lors, un chemin important a été parcouru avec des hauts et des bas, mais toujours avec comme principal fil conducteur, la volonté de rendre des prestations et services concrets aux membres pour améliorer les performances des exploitations agricoles. Une seconde constante a guidé selon le président de la FCMN leur action, celle d'être attentivement à l'écoute des attentes et des préoccupations des membres pour mieux accomplir notre rôle d'interlocuteur avec les partenaires. Les deux exercices d'analyse organisationnelle conduits selon une approche participative et inclusive respectivement en 2006 et en 2010 ont été une période de vérité exceptionnelle ; car ils ont été l'occasion de faire le point du chemin parcouru en mettant en exergue les forces et les avancées réalisées mais également les difficultés et les contraintes auxquelles buttent nos efforts d'autopromotion. En seize (16) ans d'existence et avec l'appui de ses différents partenaires, plusieurs actions sont à mettre à l'actif de la FCMN à travers les cinq (5) axes stratégiques majeurs suivants. Au niveau de l'approvisionnement en intrants, on retient la mise en place d'un réseau de plus de 40 boutiques d'intrants agricoles, la distribution de plus de 160 000 tonnes d'engrais et d'autres intrants, l'organisation de 4 commandes groupées de pomme de terre avec la firme GERMICOPA pour une quantité de 225 tonnes, etc.

La Secrétaire générale adjointe de la région de Niamey Mme Aissa Seyni et le président d’honneur de la FCMN, M. Idrissa Bangnou, ont salué la tenue de cette édition tout en exhortant les participants à faire des réflexions pertinentes par rapport à la problématique du développement de la filière maraichère au Niger. Une visite guidée des stands d’exposition a permis au Président de l’Assemblée nationale d’apprécier les efforts faits par nos producteurs en dépit de leurs moyens limités.

«Le monde d’aujourd’hui, impose pour vivre décemment d’aller vers une production en quantité et en qualité suffisantes, pour gagner de (...) l’argent qui a cette rare vertu de pouvoir satisfaire tous les besoins humains et toutes les ambitions », déclare SEM. Hama Amadou, parrain des Journées

« Participantes et participants ;

Distingués invités ;

C’est avec un réel plaisir que je prends part à cette grande rencontre de la famille des productrices et producteurs maraîchers nigériens, une famille dans laquelle je me reconnais parfaitement. C’est la 10ème rencontre du genre après celle d’avril 2012 que vous avez tenue à Zinder. Je remercie et félicite vivement les initiateurs et organisateurs de cette rencontre. Je suis d’autant plus heureux d’y prendre part que je suis moi-même un producteur maraîcher, et surtout parce que je suis convaincu que notre pays ne peut se développer et sortir de cette dépendance alimentaire chronique que par la force de travail et l’imagination créatrice de tous nos concitoyens qui s’investissent dans le domaine de la production agricole.

Ce ne sera bien évidemment possible qu’en travaillant d’abord la terre, car la terre ne ment jamais, au lieu de vouloir par paresse continuer de placer toutes nos espérances sur l’aide extérieure ou bien en comptant sur d’hypothétiques ressources du sous-sol qui, finalement, ne profitent réellement qu’aux détenteurs des capitaux qui disposent au surplus des compétences humaines et des moyens technologiques et financiers requis pour les extraire. Vous œuvrez quant à vous dans un secteur considéré comme l’une des deux mamelles de l’économie de notre pays, je veux parler de l’agriculture ; un secteur qu’il nous revient de moderniser afin d’optimiser ses résultats jusqu’ici nettement insuffisants.

Votre ambition, à la création de cette fédération en 1996 était, de réunir tous les producteurs maraichers de notre pays pour faire de cette filière, un instrument de production certes d’aliments mais surtout de revenus. Cette ambition mérite le soutien total de l’Etat, car l’objectif est noble et pertinent. Et j’espère à cet égard que l’Initiative 3N prendra en compte vos activités en vous apportant tout l’appui nécessaire.

Messieurs les producteurs,

Le monde d’aujourd’hui, en effet, n’autorise plus de se contenter d’une production de subsistance, c'est-à-dire une production essentiellement destinée à procurer de quoi manger à la famille. Le monde d’aujourd’hui, impose pour vivre décemment d’aller vers une production en quantité et en qualité suffisantes, pour gagner de l’argent, l’argent qui a cette rare vertu de pouvoir satisfaire tous les besoins humains et, à certains égards, toutes les ambitions.

Toutefois pour y parvenir, le producteur se doit d’être compétitif. Etre compétitif cependant implique que l’on puisse travailler pour dégager des surplus à coût maîtrisé, destinés non pas au vain étalage ou à la générosité qui vous rend économiquement perclus, mais à une commercialisation susceptible de générer des ressources que le producteur pourrait utilement investir dans d’autres activités génératrices d’un surcroit de richesses. Néanmoins, le succès pour un producteur maraîcher suppose que celui-ci soit capable d’alimenter avec ses propres produits le marché national, et pourquoi pas accéder au marché international. C’est ainsi faisant, que nos producteurs pourraient contribuer à mettre fin à cet impérialisme alimentaire, intolérable à tous points de vue, qui se caractérise par ces invasions de produits agricoles étrangers venant de partout, contre lesquelles nous n’avons jusqu’à présent développé aucune réaction salutaire.

C’est pourquoi des circuits de conservation, de transformation, et de commercialisation doivent accompagner nécessairement les circuits de production. Les objectifs que vous avez assignés à la présente édition des journées de votre fédération sont, à ce sujet, particulièrement inspirés. Il s’agit, entre autres de : favoriser les échanges entre producteurs de zone de production et de spéculations différentes lors des expositions de produits maraîchers en vue de profiter mutuellement des expériences des uns et des autres tant du point de vue de la production, de l’organisation que de la commercialisation ; favoriser les échanges entre producteurs et partenaires de la FCMN-NIYA sur des thèmes spécifiques du point de vue technique et organisationnel ; promouvoir les produits locaux par leur apport nutritif dans la santé humaine ; échanger sur les cadres opérationnel et stratégique de l’initiative 3N pour une meilleure compréhension et prise en compte des maraîchers dans ce programme ; informer les membres sur les différents projets et programmes exécutés par la FCMN-NIYA ; échanger de façon générale sur la vie et le fonctionnement de la FCMN-NIYA.

Mesdames et Messieurs les producteurs maraichers du Niger,

Ces objectifs sont louables, mais à nos yeux insuffisants. Il est temps pour vous de revoir à la hausse vos ambitions. Ne plus vous emmurer uniquement dans la traditionnelle solidarité entre les 30.000 membres de votre fédération et viser une production substantielle, pas forcément abondante mais de qualité, pour vous poser désormais en artisans de la sécurité alimentaire et nutritionnelle d’une part, et en vecteurs du développement socio-économique de notre pays de l’autre : tel est le grand défi que vous êtes appelés à relever.

En effet, les grandes firmes agro-alimentaires d’envergure mondiale, qui alimentent aujourd’hui toute l’humanité de denrées de tous genres, n’ont-elles, elles-mêmes, pas commencé par le maraîchage et l’exploitation de petits jardins personnels ou familiaux, en les adossant bien sûr à de grandes ambitions ? Vous aurez donc, pour atteindre cette dimension nécessaire, qui va dans le sens des préoccupations majeures des plus hautes autorités politiques de ce pays, besoin du soutien de l’Etat, en particulier, à travers les 3N, de la diffusion des découvertes agricoles et des nouvelles techniques, en même temps que de financements plus significatifs de la part de l’Etat mais aussi de vos partenaires qui vous accompagnent et vous encouragent dans cette entreprise. En effet, les résultats éprouvés scientifiquement de la recherche agricole dans les universités et les instituts doivent susciter votre intérêt. Mais, le meilleur financement, de notre point de vue, est l’autofinancement qu’il faut rechercher à travers la facilitation des conditions

d’accès aux crédits bancaires ; la défiscalisation douanière des intrants, des moyens aratoires et d’irrigation. On ne peut prendre faire la promotion de l’agriculture en imposant lourdement le matériel de l’agriculteur. A ce sujet, je suis d’avis avec vous qu’il faut désormais prospecter les pistes d’autofinancement durable ci-après : le warrantage ; la production de compost à travers les déchets organiques des marché et ou avec la jacinthe est une belle initiative à mettre à l’échelle avec la facilitation au niveau des communes pour les déchets organiques des marchés d’une part et avec les ministères techniques environnement et agriculture pour la valorisation de la jacinthe en compost d’autre part ; la construction d’abris pouvant permettre de stocker au moins la moitié de la production nationale pour jouer sur le marché. Autrement, les producteurs seront seulement réduits à la dimension d’ouvriers agricoles pour les commerçants spéculateurs sans pitié, entretenant avec vous les rapports de type serfs-seigneurs du mode de production féodal, des siècles passés.

Productrices et producteurs maraichers,
Distingués invités,

Le député que je suis ne peut que se réjouir d’initiatives louables comme la vôtre. C’est la raison pour laquelle, je m’engage à défendre devant mes collègues députés, en tant que président de l’Assemblée nationale, tout projet de loi susceptible de créer un climat favorable à vos activités, parce qu’assurément vous devez être aidés, et nous sommes déterminés à vous aider, parce que vous êtes à la pointe du développement de notre pays. Que ceux qui l’ignorent le sachent bien. Je vous remercie de votre aimable attention en souhaitant plein succès à la 10ème édition des journées des producteurs maraîchers du Niger. ».

Hassane Daouda

 Commentaires