Le Cemoc, Comité d’état-major opérationnel conjoint, s’est réuni ce mardi à Bamako en présence d’une délégation militaire algérienne de haut niveau. La rencontre s’est déroulée dans un contexte régional très tendu, marqué par des tentatives de redéploiement et d’avancée du groupe terroriste Al-Qaïda vers des zones qui lui échappaient jusque-là.
Ce qu’il faut d’abord savoir est que le Cemoc est une organisation militaire créée en 2010 sous l’égide de l’Algérie, et regroupant la Mauritanie, le Mali et le Niger. Basé à Tamanrasset, sa mise en place avait alors été perçue comme étant une véritable bouée de sauvetage par ces trois pays du Sahel plongés dans la perpétuelle menace de groupes terroristes, aggravée par l’arrivée d’Al-Qaïda au Moyen-Orient, mais aussi et surtout confrontés à un violent rejet de la présence de forces françaises par leur opinion interne. Sa création est cependant suivie d’une très longue période d’inactivité que les initiés imputent à l’instabilité politique de la plupart des pays qui le composent et aux jeux d’influence étrangers dans la région. En 2019, Alger annonce la réactivation du Cemoc et accède officiellement à la présidence (tournante) de l’organisation. La tourmente dans laquelle sont pris les territoires du Sahel et la montée des groupes terroristes dans la zone sont passées en revue lors d’une réunion qui se déroule à Niamey, au Niger. A ce moment, il s’agit d’évaluer le niveau de coopération entre les états-majors des pays impliqués dans cette structure.